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Le zonage est une «barrière» au développement à Campbellton
La Communauté régionale de Campbellton veut accélérer le dépoussiérage des ses arrêtés de zonage jugés contre-productif à son développement économique.
«Il y a tout simplement trop de barrières au développement en ce moment, et ces barrières, elles viennent de nous.»
Le maire de Campbellton, Jean-Guy Levesque, estime que plusieurs des arrêtés de zonage de sa ville sont désuets et nuisent aux affaires.
Lundi, lors de la réunion publique du conseil, les élus ont adopté une motion enjoignant la Commission de services régionaux du Restigouche – organisme qui chapeaute la Commission d’urbanisme – à prioriser la révision du plan municipal et rural de Campbellton.
Selon le maire, même si des amendements ou «correctifs» ont été apportés au fil des ans au niveau du zonage dans certains secteurs de la ville, il resterait encore beaucoup trop d’embuches.
«À ce moment-ci, on est malheureusement plus dans un mode restrictions que développement. On a des entrepreneurs qui nous interpellent constamment à ce sujet. C’est compliqué et c’est beaucoup trop long, de quoi décourager bien des investissements chez nous», indique-t-il.
À titre d’exemple, il cite le zonage résidentiel qui empêche des entrepreneurs de petites envergures (ex. coiffeuse, massothérapeute, etc.) de fonctionner à partir de leur domicile. Le manque de flexibilité décrié par le maire viendrait également nuire à l’élaboration de projets d’habitation et de logements, un besoin pourtant urgent à Campbellton.
Du coup, si certains terrains sont développables dans la zone de services (agglomération urbaine de Campbellton), tous ne sont pas tous zonés de façon appropriée de sorte à recevoir ce type de lotissements. Il cite, entre autres, le cas d’un entrepreneur qui aimerait développer un terrain au niveau domiciliaire, mais dont le terrain en question est classé «zone récréative».
«On ne parle pas ici de permettre l’implantation d’une porcherie ou d’une carrière de gravier au cœur de la ville. On ne veut pas de choses qui vont créer des torts à notre communauté. Mais il y a des choses qui sont envisageables sans être une nuisance. Il y a un juste équilibre à trouver et, à la limite, ce serait au conseil de contrôler le trafic», souligne le maire, qui prône en faveur de davantage de secteurs (de zonage) mixtes dans sa communauté.
Qu’à cela ne tienne, les catégories de zonages et les secteurs auxquels elles s’appliquent n’ont pas été choisis au hasard par les administrations précédentes. M. Levesque en est bien conscient. Il concède aussi que les autres municipalités du Restigouche ont fort possiblement aussi plusieurs griefs au sujet des réglementations de zonage et qu’elles souhaiteraient aussi voir des changements arriver rapidement. Il affirme toutefois qu’à Campbellton, il y a vraiment urgence, surtout en tenant compte du taux d’imposition foncier qui vient de franchir la barre des 1,80$ dans le secteur de l’agglomération urbaine.
«On vient tout juste d’augmenter notre taux foncier de 6,5 cents. On ne veut pas que ça se reproduise l’an prochain, ni l’année suivante. Mais pour cela, on doit générer de la richesse, et rapidement», mentionne M. Levesque, arguant que le temps est un luxe que Campbellton n’a plus.