L'Allée Justin, à Pokemouche, est l'une des rues de la nouvelle municipalité de Caraquet qui est dans un piteux état. - Gracieuseté: Ville de Caraquet
Des routes rurales en piteux état et dont personne ne veut la responsabilité
La fusion avec plusieurs communautés environnantes a permis à la ville de Caraquet d’agrandir ses frontières et sa population. Mais tout ça vient avec un prix et l’administration municipale commence à le réaliser.
Plusieurs routes des anciennes entités sont dans un très piteux état et le dossier a fini par rebondir sur le bureau du maire, Bernard Thériault.
En gros, certains promoteurs n’ont pas rempli leurs obligations pour terminer des rues et installer les services nécessaires. Le gouvernement provincial ajoute que ce n’est pas sa responsabilité et que les routes ne sont pas à un niveau qui rencontre ses standards. Et en théorie, ce n’est pas non plus la responsabilité de la ville de Caraquet.
Au bout du compte, ce sont les résidents qui se sentent floués.
Le maire a donc décidé d’attaquer le problème de front pour tenter de trouver une solution à ce qui devient littéralement un gros bourbier.
«C’est un héritage et un problème qui sont communs à presque toutes les régions rurales qui sont maintenant intégrées dans des nouvelles municipalités. On parle généralement de subdivisions ou de lotissements privés», explique-t-il.
«Dans la plupart des cas, il y a un ensemble de circonstances qui ont fait que les rues n’ont pas tous les services et ne sont pas entretenues. Beaucoup de promoteurs n’ont pas rempli leurs obligations pour amener ces rues à un certain niveau pour que le ministère des Transports accepte de s’en occuper.»
Dans la région de Pokemouche, au moins trois subdivisions problématiques ont été identifiées, mais qui ne sont pas toutes dans le même état. Il pourrait y en avoir jusqu’à sept à travers tout le territoire de Caraquet.
«Ce sont tous des résidents de la nouvelle ville et ils paient des taxes comme tout le monde. On va rencontrer ces gens-là qui n’ont pas accès à la cueillette des poubelles ou à d’autres services municipaux. Moi, j’ai beaucoup de sympathie pour ces gens-là.»
Il entend aussi rencontrer les promoteurs pour tenter de trouver une issue à cette situation complexe. Mais là encore, il n’y a aucune garantie.
«Le défi qu’on a, comme municipalité, c’est de trouver une façon de régler ce problème-là. Pour le moment, c’est un trou noir. Il n’y a personne qui est responsable. Le promoteur dit qu’il a fait ce qu’il avait à faire, le ministère refuse d’accepter les routes parce qu’elles ne rencontrent pas ses standards et les résidents sont pris avec ça.»
En théorie, la responsabilité devrait incomber au propriétaire de la route en question, soit le promoteur. Sauf que plusieurs projets n’ont jamais été complétés et tous les lots n’ont pas été vendus. Dans plusieurs cas, la bouchée était simplement trop grosse pour ces promoteurs qui ont vu trop grand.
Le maire estime qu’il en coûterait plusieurs millions de dollars pour amener ces routes au bon niveau.
«Comme municipalité, nous avons avantage à ce que tout ça se règle le plus rapidement possible. On va regarder toutes les options pour essayer de financer ça à frais partagés. Ce problème est dans notre ville et on sera proactif pour le résoudre.»