Brian Branch est porte-parole de la Coalition pour le transport actif à Moncton. - Gracieuseté
Pistes cyclables: Moncton amorce un virage
Le transport à vélo prend de plus en plus d’importance au Canada et aux États-Unis. Moncton n’échappe pas à cette tendance.
Dans la municipalité de Dawn Arnold, on retrouve présentement 44 kilomètres de pistes cyclables; 80 kilomètres si on ajoute les sentiers.
La Coalition pour le transport actif a été mise sur pied pour promouvoir l’accès aux routes et aux pistes cyclables pour les gens qui cherchent une alternative aux voitures ou aux autobus.
Le regroupement est d’ailleurs en voie de devenir une association bien structurée.
«Ça fait un bout de temps qu’on travaille sur des dossiers pour faire avancer le transport actif à Moncton, notamment le vélo», explique Brian Branch, porte-parole de la coalition.
La municipalité avait commandé une étude, qui a été déposée l’an dernier.
Parmi les recommandations suggérées par les consultants, on note un plan de 10 ans pour le développement du transport actif.
Ce plan propose d’améliorer les pistes cyclables qui jalonnent la municipalité et la création d’infrastructures qui rendraient les déplacements des piétons et des cyclistes plus sécuritaires.
Brian Branch mentionne que le transport actif n’inclut pas que les vélos, mais aussi les planches à roulettes, les trottinettes, les vélos électriques et patins à roues alignées, notamment.
«Moncton est une ville qui est en train de se densifier et de grandir. C’est donc important de faire les bons choix maintenant pour préparer les changements qui s’en viennent», précise-t-il.
«On était d’avis que la Ville a beaucoup à gagner en tenant compte de l’avis des utilisateurs. Il n’y avait plus vraiment personne qui s’occupait de ce dossier depuis plusieurs années.»
Le groupe a offert une présentation au conseil municipal en juin, lui offrant du même coup leur aide et leur expertise pour des idées et des suggestions.
L’une d’elle était de créer un poste de coordinateur des transports actifs.
Ce poste sera d’ailleurs affiché au cours des prochaines semaines.
Une très bonne nouvelle, selon M. Branch, lui-même un cycliste aguerri.
«La Ville de Moncton a beaucoup investi dans le transport automobile depuis des années et très peu au niveau du cyclisme. On a d’excellents parcs et sentiers, mais la priorité a toujours été mise sur le loisir plutôt que le transport», souligne le porte-parole de la coalition.
«C’est donc difficile pour une personne d’aller travailler ou d’aller à l’école en vélo de façon sécuritaire.»
Selon lui, certaines artères se prêteraient bien à une piste cyclable
Mais la vitesse est un frein à ce développement, même dans les petites rues.
Il fait aussi remarquer qu’il devient de plus en plus difficile de se déplacer en fauteuil roulant ou en vélo au centre-ville, surtout en hiver.
«On est convaincu que si on construit l’infrastructure, les gens vont l’utiliser. Les gens vont se sentir plus en sécurité», affirme-t-il.
Brian Branch rappelle que la ville de Halifax a annoncé un investissement de 25 millions $ (conjointement avec le gouvernement provincial et fédéral) l’an dernier pour ses pistes cyclables.
L’agent communautaire Johanne Lamarche croit qu’il est possible de favoriser encore plus un accès sécuritaire aux pistes cyclables de la municipalité.
«Nous sommes en train d’identifier les endroits où il serait plus facile de mettre en place des infrastructures pour les vélos», explique-t-elle.
«C’est certain qu’il y a des améliorations à faire à ce niveau à travers la ville.»
La municipalité a déjà décidé d’octroyer un million$ pour améliorer les sentiers et la connexion entre les sentiers qui existent déjà.
Mais il y a encore pas mal de travail à faire puisqu’un sondage révèle que les cyclistes ne sont pas confortables à partager les rues avec les automobiles.
«La tendance à travers le Canada et les États-Unis, c’est d’avoir une voie séparée de la route par une barrière. On le voit déjà sur certaines rues, comme le boulevard Millenium», précise Johanne Lamarche.