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Projet de garderie dans un hôpital
«L’intention à la base, c’est d’accommoder les travailleurs de premières lignes de nos établissements qui ont de jeunes enfants.»
Directeur des activités hospitalières de l’Hôpital régional de Campbellton (HRC), Maxime Saulnier croit énormément dans le potentiel du projet-pilote de garderie en gestation pour cet établissement.
Le concept en soi n’est pas nouveau, il existe déjà ailleurs au pays. Il est question de la création d’une garderie en milieu de travail. Cela dit, il s’agirait d’une première à l’intérieur du Réseau de santé Vitalité.
Située dans l’enceinte de l’HRC, ou encore dans une éventuelle annexe, celle-ci serait destinée uniquement aux travailleurs de la santé.
Le nombre de places demeure encore indéterminé. Un sondage à cet effet sera bientôt envoyé aux employés afin d’analyser les besoins. Côté employé,
Vitalité ne prévoit pas, du moins pour l’instant, à se lancer dans l’embauche d’éducatrices de la petite enfance. On préférerait miser sur l’expertise déjà en place dans la communauté.
«La formule que l’on veut mettre en place, ce serait nouveau pour la province. Ça fait déjà un moment que ça se parle, mais là il faut le mettre en place et l’opérer afin d’en voir les résultats tangibles», indique le directeur.
Ce projet vise notamment à répondre à un besoin au sein du personnel du secteur de la santé qui doit souvent composer avec des quarts de travail «irréguliers». La majorité des garderies étant ouvertes à des heures plus conventionnelles, elles ne correspondent pas toujours à la réalité de ces travailleurs dont les quarts de travail sont souvent de douze heures.
«Cela fait en sorte que ces travailleurs se retrouvent sans ressources après une certaine heure. Et ce n’est pas tout le monde qui peut compter sur un réseau social ou familial pour les aider, sans compter qu’on a aussi des employés monoparentaux. En tant qu’employeurs, on se doit d’être à l’écoute et d’être accommodants afin que nos employés puissent non seulement venir travailler, mais qu’ils le fassent l’esprit tranquille», explique M. Saulnier.
La garderie envisagée pour l’HRC ne serait toutefois pas en fonction 24h/24h. On songerait plutôt à un service disponible sur une période d’environ 12h, dont un certain nombre d’heures en soirée qui sont ajustées aux relais typiques des employés (changements de quart de travail).
«Ça touche directement les aspects du mieux-être des employés et les valeurs de conciliation travail-famille. On croit que c’est un moyen qui peut nous aider à retenir nos employés. Car on sait qu’il y a des défis en ce moment dans la communauté – mais aussi pratiquement partout – en ce qui concerne l’accessibilité à un service de garde», ajoute-t-il.
Recrutement
Le Réseau de santé Vitalité trouve son compte dans cette formule qui pourrait faciliter, voire même accélérer, le retour au travail du personnel avec des enfants.
Selon M. Saulnier par contre, la vision ne s’arrête pas là. Le projet comporte également des visées au niveau du recrutement. Avoir un tel système, croit-on, pourrait accentuer les chances d’attirer de nouveaux employés.
«Vitalité fait actuellement beaucoup de promotion afin de recruter une main-d’œuvre à l’international. Ces nouveaux travailleurs viennent avec une famille, des enfants. Si l’on veut les convaincre de s’installer dans nos régions plus rurales (comme le Restigouche), on doit pouvoir les accueillir et répondre à leurs besoins», souligne-t-il.
Échéancier
S’il tient mordicus à aller de l’avant avec ce projet dans son établissement, le directeur de l’HRC prend toutefois soin d’ajouter qu’il n’en est encore qu’au stade d’évaluation.
«On est à la case départ. C’est trop tôt encore pour parler d’une date pour une éventuelle ouverture, car c’est un processus qui est long à élaborer. Cela dit, c’est une priorité pour le réseau. On est très sérieux avec cette initiative», indique-t-il.
Celui-ci ne serait pas surpris de voir ce projet de garderie être imité et s’étendre à d’autres établissements hospitaliers.
«Si c’est une recette gagnante, pourquoi ne pas la recopier?», affirme-t-il.