- Archives
Trois diocèses sur quatre en attente d’un nouvel évêque
Trois des quatre diocèses du Nouveau-Brunswick sont toujours en attente d’un nouvel évêque.
Le départ de Mgr Jodoin, qui était à Bathurst, a laissé son siège vacant, alors que les diocèses de Moncton et d’Edmundston sont actuellement dirigés par des évêques qui ont accepté de prolonger leur charge jusqu’à l’arrivée d’un successeur, bien qu’ils aient franchi l’âge de la retraite.
L’évêque d’Edmundston, Mgr Champagne a atteint l’âge vénérable des 75 ans, en juillet 2022, alors que Mgr Valéry Vienneau, l’archevêque de Moncton, a passé ce point en octobre dernier.
Mgr Valéry Vienneau a expliqué à l’Acadie Nouvelle, jeudi, que contrairement au pape, les évêques doivent un jour se retirer, à moins que leur successeur n’ait pas encore été choisi.
«On doit présenter notre démission à 75 ans, mais Rome nous laisse continuer jusqu’à ce qu’on nous remplace.»
Le quatrième diocèse (Saint-Jean) peut voir un peu plus loin. Mgr Riesbeck, le seul évêque anglophone du N.-B., qui est responsable du sud de la province jusqu’à Miramichi (excluant Moncton), n’occupe sa charge que depuis 2019. Et il n’a que 43 ans!
Mgr Daniel Jodoin (66 ans) est retourné au Québec en décembre pour remplacer l’évêque de Nicolette qui avait, lui, franchi le cap des 76 ans.
L’archevêque de Moncton a indiqué que, le siège épiscopal de Bathurst étant désormais vacant, le collège des consulteurs (un comité composé de prêtres du diocèse) s’est réuni pour désigner le père Maurice Frenette administrateur.
S’il peut s’occuper des affaires courantes, un administrateur n’a pas d’autorité réelle. Il ne peut nommer des curés ou ordonner des prêtres.
Le choix du pape
Quand les prochains évêques seront-ils connus?
«Le remplacement, ça peut être très proche comme dans quelques mois», a déclaré Mgr Vienneau. Selon lui, un délai de six mois à un an n’a rien d’anormal. Il est plutôt rare que le remplacement d’un évêque tarde davantage, mais c’est encore possible.
Le diocèse de l’Île-du-Prince-Édouard est sans évêque depuis deux ans. Le dernier avait 75 ans et des problèmes de santé l’ont obligé à se retirer.
La situation de la province insulaire ne risque-t-elle pas de prolonger l’attente des diocèses néo-brunswickois? Non, a expliqué Mgr Vienneau, puisque l’Île-du-Prince-Édouard est anglophone, alors que les charges épiscopales en question sont essentiellement francophones.
«Le délai dépend aussi des disponibilités», a-t-il ajouté. Si un candidat est déjà évêque, la transition se fera promptement. Mais s’il faut élever un prêtre à l’épiscopat, les autorités religieuses enquêteront dans son diocèse «pour voir s’il peut faire l’unanimité, s’il est bien vu, s’il a de bonnes aptitudes».
C’est le nonce apostolique (l’ambassadeur du Vatican au Canada) qui coordonne ce processus. Les informations recueillies seront ensuite envoyées à Rome, où la Congrégation pour les évêques les étudiera. De là, les recommandations seront communiquées au pape.
Le pape décidera alors de la nomination et le nonce communiquera avec le candidat choisi, qui pourra accepter ou décliner la proposition. Parfois certains refuseront, entre autres parce que leur santé est chancelante.
S’ils ont un mot à dire quant à leur nomination, ils ne pourront toutefois s’opposer au lieu choisi. Celui qui est nommé évêque de Bathurst devra prendre la route de Bathurst. Il ne pourra s’opposer à la décision du Saint-Siège et dicter ses préférences, a encore expliqué Mgr. Vienneau.
«Le décret qui nomme un évêque arrive de Rome. C’est comme un parchemin. Il est présenté et lu par le chancelier du diocèse», dans un cérémonial des plus protocolaires, a-t-il ajouté.
Mgr Valéry Vienneau, archevêque de Moncton
Le titre d’archevêque que porte Mgr Vienneau depuis 2012 est avant tout honorifique, a-t-il expliqué. Lorsque les diocèses tiennent conseil, la présidence lui incombe, mais il n’exerce d’autorité que sur son diocèse.
Né à Cap-Pelé en 1947, Mgr Vienneau a œuvré durant neuf ans comme enseignant dans le système scolaire avant de faire son entrée dans les ordres.
En 2002, à son grand étonnement, il est nommé évêque de Bathurst.
«Le nonce m’a appelé et j’ai eu une réaction de surprise. J’étais gêné, timide.»
Il ne croyait pas être en mesure d’accomplir une tâche aussi complexe, «mais avec la grâce, le Seigneur te donne ce dont tu as besoin, quand tu en as besoin».
«J’ai appris, j’ai aimé ça. J’ai découvert des paroisses.»
Quand le prochain archevêque viendra le remplacer, il prendra un moment pour refaire ses forces.
«Je vais probablement prendre quelques mois de repos. Ensuite, je vais remplacer des prêtres.»
Il songe aussi recommencer l’enseignement, qu’il dit aimer, «afin de donner des cours de bible et de spiritualité.»