Une centaine de citoyens du Restigouche-Ouest ont convergé vers l'Hôtel de Ville de Saint-Quentin afin de demander au conseil de revoir sa position dans le dossier du redécoupage des circonscriptions électorales. - Gracieuseté
Des citoyens souhaitent que Kedgwick et Saint-Quentin demeurent dans la même circonscription
La nouvelle carte proposée par la Commission sur la délimitation électorale et la représentation est loin de faire l’unanimité au sein de la communauté de Saint-Quentin.
Selon la nouvelle carte, la ville restigouchoise formera une circonscription avec celle de Grand-Sault dans le Madawaska. Ce regroupement fait en sorte que pour une rare fois – sinon une première depuis plusieurs décennies -, les deux municipalités des Hauts-Plateaux seront ensemble au sein de la même circonscription électorale.
Une centaine de citoyens ont convergé, mardi soir, vers l’Hôtel de Ville de Saint-Quentin dans le but de se faire entendre lors de la rencontre publique du conseil municipal. Ceux-ci voulaient dénoncer la situation et renouer leur attachement à la région du Restigouche-Ouest.
Ils voulaient également exprimer leur déception à l’endroit du conseil municipal qui a déposé un mémoire à la Commission demandant à ce que la ville soit rattachée au Madawaska lors de la prochaine élection provinciale.
Candidat à la mairie défait lors de la dernière élection municipale dans Saint-Quentin, Joey Couturier figure parmi les personnes présentes à cette rencontre. Celui-ci n’est nullement en accord avec cette décision du conseil et soutient que celle-ci ne représente pas la volonté de la population.
«J’ai toujours dit que, pour le bien-être de notre grande région du Restigouche-Ouest, Kedgwick et Saint-Quentin avaient avantage à travailler ensemble. Mais cette décision causera une cassure profonde», exprime-t-il.
Celui-ci croit que, sans passer par un fusionnement complet, les deux communautés ont tout de même une certaine obligation non écrite de tisser des liens et de trouver des façons de se rapprocher, et ce, au nom de l’épanouissement régional.
«Mais ici, avec le mouvement pris par le conseil, on fait complètement l’inverse, on perpétue cette séparation entre nos communautés, pire on l’accentue. Désormais, non seulement nos deux municipalités ne siègeront pas à la même Commission de services régionaux, mais elles ne seront plus dans la même circonscription pour défendre nos intérêts communs. C’est donc à peine si elles vont se parler», critique-t-il.
Selon M. Couturier, la municipalité de Kedgwick a également ses torts dans tout ce dossier puisqu’elle a endossé le mémoire présenté par la CSR-Restigouche à la commission électorale. Dans ce mémoire, on demandait le respect des frontières de la CSR-Restigouche pour la confection des futures circonscriptions restigouchoise, donc en somme l’exclusion de Saint-Quentin.
Ce dernier n’est pas le seul à penser que les deux municipalités devraient s’efforcer de travailler plus étroitement et demeurer dans la même circonscription.
Citoyen de Kedgwick, Francis Gallant estime que les énergies des deux communautés restigouchoises devraient être orientées dans l’autre direction, soit vers une collaboration plutôt qu’une séparation.
«On est tous une grande famille, des amis. Malheureusement, c’est toujours des intérêts politiques qui nous déchirent tranquillement. Ce n’est pas dans dix ans que l’on doit commencer à bâtir cette synergie», croit ce dernier, fier de voir la réponse de la population dans le dossier.
Dans la salle mardi, plusieurs citoyens se sont déplacés pour exprimer leur opposition à ce que Saint-Quentin quitte la circonscription électorale de Restigouche-Ouest en 2024.
Parmi celles-ci, Gaétanne Bérubé qui est même allée jusqu’à suggérer le recours à un référendum pour régler la question des circonscriptions, voire même pour unifier une fois pour toutes les deux communautés.
Au niveau du conseil municipal de Saint-Quentin, on a pris note des inquiétudes des citoyens. On a pris soin d’expliquer à la population que la décision a été adoptée par le conseil et que celle-ci a été prise en raison d’affinités plus marquées avec la région du Madawaska (CSR Nord-Ouest, district scolaire, santé, route 17, etc.).
«Ce n’est pas une circonscription électorale qui peut nous empêcher de travailler avec nos voisins. On le fait déjà à plusieurs niveaux et on ne prévoit pas arrêter», a par ailleurs précisé le maire adjoint de la ville, Jean-François Martel.
À noter que la mairesse de l’endroit, Nicole Somers, était absente de la rencontre, étant en déplacement à l’extérieur du pays.