Le ministre de la Santé, Bruce Fitch - Acadie Nouvelle: Alexandre Boudreau
Primes aux infirmières: le Nouveau-Brunswick n’imitera pas la Nouvelle-Écosse
Le ministre de la Santé, Bruce Fitch, était surpris et déçu de l’annonce d’incitatifs à la rétention des infirmières en Nouvelle-Écosse, alors que les deux provinces se font compétition pour le recrutement et la rétention d’infirmières.
Les premiers ministres des provinces de l’Atlantique ont déjà discuté de collaboration et de partage de ressources humaines dans le système de santé.
Le ministre de la Santé, Bruce Fitch, a toutefois été pris de court par l’annonce d’incitatifs à la rétention des infirmières en Nouvelle-Écosse.
Le gouvernement progressiste-conservateur de Tim Houston offre 10 000$ aux infirmières qui travaillent actuellement dans le système de santé de la N.-É., et double cette somme pour celles qui s’engagent à y travailler plus longtemps.
«Nous étions surpris par cette annonce. Nous travaillons habituellement de près avec nos homologues. […] C’était une déception, je ne dirai pas le contraire. ça met beaucoup de pression sur les autres provinces», a dit Bruce Fitch, ministre de la Santé du N.-B.
Son gouvernement n’a pas prévu d’argent dans son budget pour ce genre d’initiative. Il affirme que le budget provincial de 2023-2024 était déjà prêt lorsque la Nouvelle-Écosse a annoncé ses incitatifs.
Le N.-B. a réservé 29,7 millions $ pour le «recrutement et la rétention». D’après Bruce Fitch, il s’agit surtout du recrutement d’infirmières à l’étranger. Lorsque ces infirmières commenceront à travailler dans le système, cela améliorera les conditions de travail des infirmières qui sont surchargées, d’où la rétention, selon lui.
Le premier ministre Blaine Higgs rappelle que le N.-B. offre déjà une prime de 10 000$ aux infirmières qui s’engagent à travailler dans le système pour trois ans.
Pour les infirmières qui travaillent déjà dans le système, toutefois, il croit que ce genre d’incitatifs serait trop dispendieux et que la province ne peut pas se le permettre. Il affirme que la province a déjà augmenté le salaire des infirmières, mais il se demande «où ça se termine».
«On serait dans une position où chaque deux ans, on doit payer une prime pour que quelqu’un travaille deux ans de plus? […] C’est un concept assez unique. Tous les contribuables doivent payer pour», dit-il en ajoutant que la facture serait de 400 millions $.
Maria Richard, vice-présidente du Syndicat des infirmières et infirmiers du N.-B., déplore que les incitatifs du N.-B. n’aident pas à la rétention des infirmières qui travaillent déjà dans le système.
«Nos infirmières nous disent que c’est une gifle. Ça fait un an qu’on fait du lobbying avec le gouvernement conservateur pour leur dire qu’il faut des incitatifs de maintien en poste. Il va falloir que le premier ministre fasse quelque chose», dit-elle.
Selon elle, la nouvelle de ces incitatifs en Nouvelle-Écosse poussent des infirmières du N.-B. à songer à aller travailler en N.-É. «J’aimerais qu’ils m’expliquent comment ils vont faire pour améliorer les conditions de travail s’ils ne peuvent pas retenir les infirmières qui sont dans le système de santé présentement», dit-elle au sujet du ministre Bruce Fitch et du premier ministre.
Le député Rob McKee, chef de l’opposition officielle, croit que le N.-B. devrait mettre les bouchées doubles pour garder les infirmières dans la province.
«Je pense qu’il faut être plus agressifs, parce qu’on va perdre nos travailleurs et travailleuses en santé.»
Il veut aussi une meilleure collaboration entre provinces pour éviter «une guerre entre les provinces pour attirer et retenir leurs employés».
Le chef du Parti vert, David Coon, croit que le N.-B. doit offrir des incitatifs aux infirmières qui travaillent déjà dans le système.
«C’est important pour le NB de présenter une offre équitable avec la Nouvelle-Écosse afin d’assurer que nous pouvons maintenir nos infirmières et les autres professionnels dans le système de santé.»