Kedgwick tient à assurer la visibilité et la prédominance du français dans l'affiche public. - Archives
Priorité au français dans l’affichage à Kedgwick
La Communauté rurale de Kedgwick a profité de la Semaine provinciale de la fierté française pour durcir sa politique en ce qui touche à la langue d’affichage commercial.
Dorénavant, tout affichage commercial devra se faire en français à Kedgwick.
Le conseil municipal de l’endroit a proposé, mardi lors de sa rencontre mensuelle, un cadre réglementaire qui stipule que le français est la langue d’affichage. Celui-ci a été adopté à l’unanimité par les membres du conseil.
Dès lors, tous les messages et le contenu des nouvelles affiches commerciales extérieures devront être en français. L’ajout d’une langue autre que le français – comme l’anglais -, ne sera pas interdit pour autant. Cela dit, le français devra avoir préséance.
«L’affichage pourra se faire dans les deux langues sans problème, tant et aussi longtemps que le français est en premier et que son lettrage soit, au minimum, de taille comparable à celui de l’autre langue», explique le conseiller municipal responsable du dossier, Guillaume Deschênes-Thériault.
Selon lui, l’adoption de cet arrêté constitue un geste concret pour la protection de la langue française à Kedgwick. Il vise du coup à assurer la visibilité du français à long terme dans l’espace public.
«Nous sommes une municipalité à très forte majorité francophone et, comme conseil, on croit avoir une responsabilité à protéger cette identité», exprime-t-il, précisant que le conseil a tenu à faire concorder l’adoption de cet arrêté avec la Semaine de la fierté française, question de donner plus de portée au message.
Mais pourquoi une telle mesure pour une communauté comme Kedgwick? Selon M. Deschênes-Thériault, aucune région n’est à l’abri d’un dérapage linguistique. Il cite en exemple des problèmes survenus dans d’autres communautés francophones où l’unilinguisme anglophone s’est immiscé dans l’affichage public.
«Ça nous a été rapporté que des commerces affichaient uniquement en anglais dans certains secteurs très francophones comme, par exemple, la Péninsule acadienne. Ces exemples nous ont amenés à avoir une réflexion chez nous. Et le résultat est qu’on préfère prévenir avant qu’un cas problématique se présente sur notre territoire», indique le conseiller.
Selon lui, ces situations seraient souvent provoquées par le rachat de commerces par des entrepreneurs provenant de l’extérieur de la province et qui ne sont pas toujours familiers avec les réalités linguistiques des communautés dans lesquelles ils s’installent.
Le conseiller Deschênes-Thériault soutient que Kedgwick s’est grandement inspirée de l’arrêté municipal adopté il y a quelques années à Dieppe, à la différence que celui de la communauté restigouchoise ne mise pas sur le bilinguisme.
L’arrêté comporte une clause de droits acquis (clause grand-père), c’est-à-dire que les commerces ayant un affichage non conforme à l’arrêté préalablement au 21 mars ne seront pas tenus de le changer. Toutefois, tout affichage ultérieur à cette date ainsi que pour les nouveaux commerces devront s’y soumettre puisque l’exigence du français est désormais enchâssée dans la demande de permis d’affichage à Kedgwick.
Des amendes sont par ailleurs prévues pour les commerçants délinquants, soit ceux qui décideraient de faire fi de la nouvelle réglementation.