Le premier ministre Blaine Higgs s'adresse aux médias à l'Assemblée législative de Fredericton, le 23 mars 2023. - Acadie Nouvelle: Alexandre Boudreau
Blaine Higgs se plaint encore d’un biais des francophones
Blaine Higgs se dit à nouveau victime d’un parti pris de la part de médias francophones, particulièrement de l’Acadie Nouvelle. Il estime qu’il ne peut rien faire pour changer cela afin de séduire les électeurs acadiens.
Des élections partielles auront lieu le lundi 24 avril dans les circonscriptions provinciales de Restigouche-Chaleur, Dieppe, et Bathurst Est-Nepisiguit-Saint-Isidore. Le gouvernement en a fait l’annonce par communiqué jeudi matin.
Blaine Higgs ne se fait pas de grandes attentes quant aux chances de son parti dans les élections partielles dans trois circonscriptions à forte majorité francophone.
«Je ne crois pas que nous allons grossir nos rangs dramatiquement à l’Assemblée législative», a-t-il affirmé jeudi.
Il croit qu’il est traité injustement par les médias francophones et qu’ils sont à blâmer pour ce manque de popularité auprès de ces électeurs.
«Je sais que j’ai été critiqué depuis le début, ça remonte à mon élection [comme chef] en 2016, puis en 2018, et en 2020, et continuellement par la suite. L’Acadie Nouvelle m’a constamment martelé depuis que j’ai commencé. Il n’y a rien que je puisse faire qui va changer cela. Il y a un biais et je ne peux pas changer cela.»
On lui a demandé si ses actions dans des dossiers comme sa réponse tardive à la révision de la Loi sur les langues officielles ou sa décision de placer le ministre Kris Austin sur un groupe de travail chargé de réviser la loi, par exemple, pourraient être responsables du mécontentement d’électeurs francophones.
Blaine Higgs a reconnu que sa réponse à la révision de la loi a trop tardé.
«Mais à part ça, vous savez, ça a commencé dès le début», dit-il en revenant sur le sujet de la couverture médiatique.
Blaine Higgs a vanté sa gestion de la pandémie pour tous les Néo-Brunswickois et il affirme qu’il a traité chaque circonscription de façon égale.
«J’aimerais penser que les gens disent: “on ne peut pas s’attendre à plus que ça, c’est de ça qu’on s’attend de la part d’un gouvernement”. J’aimerais que les faits fassent partie du jugement. Que puis-je faire d’autre à cet égard?»
Il invite les francophones à examiner le mandat de son gouvernement, et à ne pas «être distrait» par des choses qui «ne sont pas réelles».
«Je traite tout le monde de la même manière dans cette province. Je demanderais aux francophones de la province: qu’est-ce que Higgs a enlevé? Qu’est-ce qu’il a changé? N’a-t-il pas appuyé notre région? N’a-t-il pas fait des investissements partout dans la province?»
Un historique de tensions
Blaine Higgs a fait plusieurs déclarations et décisions qui ont froissé des francophones depuis son arrivée au pouvoir.
Lors de son élection en 2018, il avait tenté d’enlever l’obligation d’Ambulance NB d’offrir des services dans les deux langues officielles sur tout son territoire. Il a également gouverné de concert avec la People’s Alliance alors qu’il était minoritaire à l’Assemblée, alors que ce parti est opposé à certains aspects du bilinguisme officiel.
Ce n’est pas non plus la première fois qu’il se déresponsabilise de son manque de popularité auprès des francophones.
En 2020, après avoir remporté une majorité, il a critiqué les habitudes de vote des francophones du Nord en affirmant que des circonscriptions du nord «votent toujours libéral».
«Vous pourriez y présenter un abat-jour comme candidat libéral. Ça doit changer», a-t-il dit à ce moment-là.
Plus récemment, il a pris plus d’un an pour répondre à un rapport recommandant des changements à la Loi sur les langues officielles, et a laissé de côté bon nombre des recommandations pour annoncer la création d’un secrétariat aux langues officielles.
Il a également accueilli les anciens députés de la People’s Alliance dans son parti. Il a ensuite nommé Kris Austin ministre de la Sécurité publique, puis l’a nommé à un groupe de travail gouvernemental chargé de réviser la Loi sur les langues officielles.
Lorsqu’un groupe d’organismes francophones se sont réunis à Fredericton pour critiquer ces décisions, il les a critiqués en affirmant qu’ils avaient été payés pour être là.
Il a également critiqué le mandat de la Commissaire aux langues officielles, en qualifiant son rôle de chien de garde des langues officielles de «très négatif».