La saison des nids-de-poule est bel et bien commencée au Nouveau-Brunswick - Facebook/Carl Lavoie
Les nids-de-poule, cauchemar des automobilistes
Il s’agit presque d’une certitude dans notre coin de pays, mais on ne s’y habitue pas. Les automobilistes doivent à nouveau composer avec la saison des nids-de-poule.
Pour l’instant, les quelques municipalités sondées jugent que la saison des nids-de-poule n’est pas différente de ce qui se produit habituellement, et ce, malgré un cycle de gel et de dégel qui a commencé tôt cette année.
À Bathurst, certaines opérations de réparation de route ont été modifiées afin de mieux gérer la situation.
Selon le directeur des communications corporatives, Luc Foulem, dès la fin de l’hiver, jusqu’au début du printemps, une équipe se consacre à la réparation des nids-de-poule communément appelés des «casseurs de roues», en raison du risque qu’ils représentent pour les véhicules.
Dès le début du printemps, une équipe municipale intervient fréquemment. Jusqu’à l’automne, deux équipes poursuivent la réparation des «casseurs de roues» et travaillent à l’amélioration des routes à temps plein.
«Il est important d’avoir des conditions sèches pendant quelques jours avant et après pour nous assurer que les travaux soient efficaces et tiennent le coup. Cela est plutôt difficile en février et en mars en raison de la fonte des neiges. Cela dit, nous effectuons tout de même les réparations importantes, même si l’on sait que nous devrons retourner aux mêmes endroits pour refaire des travaux de réparations quelques jours plus tard», a expliqué Luc Foulem.
À Grand-Sault, les ravages du printemps ont même forcé la Municipalité à fermer une rue en cette période de l’année.
«La façon dont cette route (rue Thériault) a été bâtie fait en sorte qu’elle supporte mal la période du gel et dégel. En empêchant la circulation pendant cette période, permet de conserver cette route dans un état fonctionnel dans les autres temps de l’année», a indiqué la responsable des communications, France Le Moignan.
À Edmundston, où l’on a eu maille à partir avec les nids-de-poule l’an dernier, la situation semble stable jusqu’à maintenant. Il y a tout de même plusieurs endroits à surveiller, selon le coordonnateur des voies publiques, Gary Cyr.
«On a eu un mois de janvier assez actif au niveau de la neige et là, la période de redoux est entamée. On travaille fort pour assécher nos chemins, notamment en ouvrant nos grilles pluviales, pour ensuite colmater nos nids-de-poule avec de l’asphalte froid. Les endroits où nous avons fait des réparations temporaires l’an dernier sont encore “maganés” cette année.»
Edmundston, comme bien d’autres endroits au Nouveau-Brunswick, encourage les citoyens à signaler la présence de bris sur la chaussée.
Du travail pour les garagistes
Au garage Vincent Cyr, situé à Edmundston, les cas de réparations de voitures en raison des nids-de-poule sont encore minimes, surtout par rapport à l’année passée. On estime toutefois que la période de pointe n’est pas encore arrivée.
La période des changements de pneus, qui se produit davantage en avril, est propice à la découverte de bris causés par l’état de la chaussée.
Le professeur d’ingénierie géotechnique à l’Université de Moncton, Paul Chiasson, estime que plusieurs facteurs mènent à la formation d’un nid-de-poule.
La température est évidemment l’un de ceux-ci.
«Lorsque la température baisse, les matériaux rétrécissent. C’est valable pour l’asphalte. La couche d’asphalte et la fondation en dessous vont diminuer en volume, ce qui fait que ça fissure le revêtement.»
Selon M. Chiasson, ce cycle annuel va amener la route et ses composantes à vieillir et perdre de leurs qualités. Bref, plus l’asphalte vieillit, plus elle aura tendance à se fissurer plus facilement.
«On a une route fissurée, vous avez de l’eau qui s’accumule en surface et qui s’infiltre dans les fissures. Elle va saturer d’eau la fondation (la couche de gravier sur laquelle on pose l’asphalte), ce qui fait qu’elle ne sera plus capable de prendre les charges des véhicules. Le revêtement d’asphalte s’enfonce alors dans la fondation, ce qui fracture le revêtement.»
Selon Paul Chiasson, un nid-de-poule se développe rapidement ce qui fait que la situation peut être difficile à gérer pour une municipalité.
Des mesures pour diminuer la fréquence des nids-de-poule peuvent être prises, mais, selon M. Chiasson, elles requièrent des investissements importants.
«Quand on construit une route, chaque kilomètre, c’est plus d’un million de dollars. La facture grimpe vite.»