Le maire de Campbellton Jean-Guy Levesque - Archives
Nouvelle carte électorale: encore quelques irritants au Restigouche
Les membres de la Commission de services régionaux du Restigouche demandent une dernière correction à la carte électorale provinciale.
Dans son rapport final, la Commission sur la délimitation des circonscriptions électorales et la représentation présente une version revue et corrigée des nouvelles frontières des circonscriptions provinciales prévues pour Restigouche-Ouest et Restigouche-Est.
Dans son ensemble, la proposition plait aux élus du Restigouche. Il faut dire qu’elle diffère passablement de la première version qui, elle, ne correspondait pas au mémoire déposé par la CSR-Restigouche.
Dans ce mémoire, l’organisme suggérait le maintien de la représentation politique actuelle de la circonscription, que les frontières reflètent les nouvelles limites municipales (après-réforme), et qu’elles respectent également celles de la CSR-Restigouche. En d’autres mots, les élus désiraient conserver deux députés à l’Assemblée législative, ne pas voir de municipalités être scindées dans deux circonscriptions différentes, et ne pas considérer la région de Saint-Quentin dans le calcul puisqu’elle fait partie de la CSR Nord-Ouest.
Dans son rapport final, la Commission a corrigé les irritants de la première mouture. Les nouvelles limites respectent toutes les demandes… ou presque.
Il s’avère que des portions (en tout ou en partie) de la Communauté régionale de Campbellton ont été transférées de Restigouche-Ouest vers sa voisine, Restigouche-Est. Il est question des communautés de Maltais, Val-d’Amour, McKendrick et McLeods.
«On n’a pas tous les détails précis, mais selon nos calculs, on pourrait croire que cela affecte environ 1500 personnes. C’est quand même un bon nombre de nos citoyens qui se retrouveraient dans la circonscription voisine», explique le maire de Campbellton, Jean-Guy Levesque, précisant que tout n’est pas négatif dans ce rapport final de la Commission.
«Ils se sont grandement rapprochés de nos demandes. Cela dit, il y a quand même ces petits irritants qui demeurent et on souhaiterait les voir être corrigés», dit-il.
Selon lui, ce découpage proposé semble s’être basé uniquement sur le nombre d’électeurs au détriment des communautés d’intérêts.
«On veut vraiment comprendre la raison derrière cette décision. Pour l’instant, on ne voit que l’aspect de la population comme facteur. On semble avoir voulu créer deux circonscriptions de population presque égales avec 10 000 électeurs et des poussières. Mais je crois qu’il faut aller au-delà des simples nombres, surtout si ceux-ci servent à diviser une communauté», indique M. Levesque qui ne verrait aucun problème à voir une circonscription de 12 000 personnes et l’autre d’environ 8500.
Jeudi soir, les membres de la CSR-Restigouche ont entériné une motion demandant officiellement à ce que les secteurs de Campbellton inclus dans la circonscription de Restigouche-Est soient réintégrés dans celle de Restigouche-Ouest.
Les objections au rapport final de la Commission doivent être déposées au plus tard le 27 mars. Pour ce faire toutefois, ces demandes d’amendement doivent comprendre la signature de deux représentants de l’Assemblée législative, une mesure que s’est assurée la CSR-Restigouche par l’entremise des deux députés de la région, Gilles LePage et Guy Arseneault.
Problème de quotient
Le quotient électoral, c’est le nombre de citoyens que devrait compter chacune des 49 circonscriptions de la province si celles-ci devaient être divisées de façon égale par le seul principe du nombre d’électeurs. Le gouvernement autorise toutefois une marge de +/-15%. Du coup, si l’on respecte cet écart de 15%, le nombre d’électeurs dans chaque circonscription doit se situer entre 9917 et 13 417.
La circonscription proposée de Restigouche-Ouest (Campbellton et Kedgwick) comprendrait 10 397 électeurs.
De son côté, la circonscription de Restigouche-Est (Baie-des-Hérons et Bois-Joli), on parle d’un nombre total de 10 008 électeurs. L’écart frôle déjà le maximum prévu dans la loi avec -14,22%.
Pour des raisons exceptionnelles, une clause permet toutefois à la Commission de dévier du quotient électoral de 11 667 électeurs (+/-15%), comme c’est notamment le cas pour la circonscription de Tantramar. L’écart absolu autorisé a ainsi été fixé à +/-25%. Dans le cas du Restigouche-Est, si on retranche comme demandé 1500 électeurs afin de respecter l’intégrité des frontières municipales, la circonscription n’en compterait plus qu’environ 8500, faisant en sorte que le quotient dépasserait le maximum prévu (27%).