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Pisciculture acadienne cherche des moyens de se relever du désastre
Pisciculture acadienne de Bas-Caraquet retient les services d’une firme de consultants pour trouver comment se remettre sur pied.
Le 4 février, la défaillance d’une génératrice durant une panne de courant et par un froid extrême causait la perte des poissons d’élevage de l’entreprise, qui se spécialise dans l’omble chevalier, une espèce appartenant à la famille des salmonidés.
En quelques heures, un investissement de 600 000$ se volatilisait, alors que 95% de «l’inventaire» périssait sous les yeux des employés.
Dans les bassins, la circulation d’eau avait alors cessé et le système d’injection d’oxygène ne fonctionnant plus, les poissons succombaient par milliers, peu à peu asphyxiés.
«On est en train de commencer une étude avec des consultants pour recouvrer nos pertes et voir s’il ne faudrait pas augmenter la production», a indiqué Emmanuel Chiasson, le PDG de Pisciculture acadienne.
«J’ai hâte de voir les coûts associés à ça.»
En attendant, le ministère de l’Agriculture, Aquaculture et Pêches prendra à son compte les frais de l’étude proprement dite, tandis que l’Agence de promotion économique du Canada atlantique (APÉCA) souhaite consulter celle-ci lorsqu’elle sera achevée.
Dans l’intervalle, diverses solutions pour optimiser la production seront considérées. Par exemple, une légère augmentation de la température des bassins (2,5 oC) pourrait aider à stimuler la croissance de l’élevage.
L’omble chevalier n’est habituellement commercialisable qu’au bout de deux ans.
Une période difficile
Encore récemment, la pandémie de la COVID-19 mettait l’entreprise à mal.
«Ça ne vendait pas», a reconnu M. Chiasson, et les pertes ont commencé à s’accumuler à ce moment-là.
«Au début, on disait que l’épidémie allait être terminée au bout de six mois. Les stocks étaient bas; on a décidé de les refaire.»
Mais la COVID-19 a perduré et Pisciculture acadienne s’est vue contrainte de nourrir un élevage qui aurait normalement été vendu.
Aujourd’hui, les rares survivants qui nagent dans les bassins sont d’autant plus précieux que la compagnie doit continuer d’alimenter un marché qu’elle ne tient pas à perdre.
«Notre clientèle est établie. Il a fallu faire ses preuves, arriver à une qualité constante. Ça a pris du temps pour gagner la confiance des acheteurs.»
Selon son PDG, Pisciculture acadienne serait la seule entreprise à faire l’élevage de l’omble chevalier dans les provinces de l’Atlantique. Elle vend ses produits en Ontario, en Nouvelle-Écosse et au Québec.
Et qu’en est-il du Nouveau-Brunswick?
L’omble chevalier n’y est pas prisé comme la morue et la barbue, a constaté M. Chiasson.
Les pertes majeures de février ont été très légèrement contrebalancées par la vente récente de chair pour appâts (bouette), dont se servent les pêcheurs de crabe et de homard.
Un stock de chair pour appâts (environ 32 000 livres, soit 14 500 kg) devrait trouver preneur selon le PDG de Pisciculture acadienne. Dans le passé, des surplus furent vendus pour cet usage, et les pêcheurs ont découvert que les prises avaient mordu.