Un groupe de patients atteints d’une maladie neurodégénérative et leurs familles demandent une enquête des gouvernements sur de possibles causes environnementales de cette maladie. - Acadie Nouvelle: Alexandre Boudreau
Maladie «mystérieuse»: des patients demandent une enquête environnementale
Le Parti vert et un groupe de patients atteints de la maladie neurologique inconnue demandent au gouvernement provincial de «démuseler» les scientifiques et de laisser Santé Canada enquêter sur de possibles causes environnementales.
Un groupe de patients atteints d’une maladie neurodégénérative et leurs familles font appel aux gouvernements. Ils réclament une enquête sur cette maladie et sur des toxines environnementales, comme l’usage d’herbicides et la présence de toxines provenant d’algues bleues.
Le gouvernement provincial a mis un terme à son enquête sur ce syndrome en déclarant que les 48 patients à l’étude étaient atteints d’autres maladies.
Lors d’une conférence de presse organisée par le Parti vert mardi, l’une des porte-paroles d’un groupe de patients, Stacie Quigley Cormier, a toutefois affirmé que ces diagnostics avaient été écartés au préalable.
Selon le groupe, au cours de la dernière année, le Dr Alier Marrero a suivi 147 nouveaux cas. Parmi ces patients, 41 ont moins de 45 ans.
Steve Ellis, fils d’un patient atteint de la maladie, affirme que plusieurs des patients identifiés ont reçu des tests pour détecter la présence de toxines qui se retrouvent dans des herbicides tels que le glyphosate, et que toutes les personnes testées avaient des niveaux «élevés» de ces toxines.
Dans une lettre envoyée à la Santé publique du N.-B. et du Canada le 30 janvier, le Dr Marrero a demandé une étude sur ces toxines et leurs effets possibles sur la santé des patients.
Selon un reportage de Canadaland publié en janvier, le gouvernement fédéral préparait 5 millions $ en financement destiné à la recherche sur cette maladie, jusqu’à ce que la province du N.-B. refuse ce financement.
Le groupe de patients et le Parti vert demandent au gouvernement provincial «d’éliminer tous les obstacles» afin que l’Agence de santé publique du Canada puisse faire enquête.
Le ministre de la Santé, Bruce Fitch, a affirmé mardi que le ministère a reçu la lettre du Dr Marrero en janvier et que la Santé publique prépare toujours une réponse.
Il a aussi démenti que la province empêche le gouvernement fédéral de faire enquête sur cette maladie.
Il a dit qu’il comprend le groupe de patients, mais il a aussi affirmé que les conclusions du gouvernement pour mettre fin à l’enquête s’appuyaient sur l’avis de plusieurs experts «et pas seulement une personne».
«C’est toujours difficile quand on n’obtient pas la réponse qu’on veut, surtout quand il est question de notre état de santé», a dit le ministre.
Nos questions envoyées à Santé Canada n’ont pas obtenu de réponse au moment de mettre sous presse mardi soir.
«Certains sont morts, d’autres se meurent»
Sarah Nesbitt était en bonne santé jusqu’à ce qu’elle développe ses symptômes à l’été 2020. Elle travaillait dans un élevage de chevaux et elle vivait seule.
Elle raconte avoir commencé à ressentir un engourdissement de ses jambes. Plusieurs symptômes se sont ajoutés, comme des maux de tête et des vomissements. Elle a dû abandonner sa cabane dans les bois, puisqu’elle avait des convulsions et des tremblements et qu’elle avait besoin de supervision.
«Il y a des moments où je ne sais pas où je suis, presque comme une démence», dit la femme de 40 ans, en affirmant toutefois qu’il n’y a «aucun signe de démence» dans son cerveau.
Elle affirme que son médecin croyait d’abord qu’elle avait la sclérose en plaques, mais que des tests ont permis d’éliminer cette maladie, tout comme le cancer et l’épilepsie. On l’a finalement référée au docteur Marrero en mars 2022.
Son état de santé s’est beaucoup détérioré depuis l’apparition de ces symptômes. Elle affirme que si ce genre de maladie est détecté assez tôt, des traitements sont possibles, mais dans son cas, les dommages sont irréversibles puisqu’il a fallu beaucoup de temps pour identifier la maladie.
«C’est ce qui est triste. Ça aurait pu être identifié plus rapidement, et certains d’entre nous auraient pu être sauvés. Certains sont morts, d’autres se meurent.»