Le premier ministre Justin Trudeau et la ministre des Finances Chrystia Freeland. - La Presse Canadienne: Justin Tang
Rabais fédéral pour l’épicerie: «soulagement temporaire»
Le directeur de l’organisme Human Development Council, Randy Hatfield, juge que le versement unique supplémentaire du crédit pour la TPS du gouvernement fédéral procurera un soulagement temporaire aux Néo-Brunswickois à faibles revenus.
Le budget Freeland comprend ce qui est présenté comme étant un «remboursement unique pour les articles d’épicerie». Les couples avec enfants recevront jusqu’à 467$, les personnes seules sans enfant jusqu’à 234$ et les personnes âgées 225$.
«Le gouvernement fédéral reconnaît que l’inflation est un vrai combat pour beaucoup de Canadiens», se réjouit le directeur d’un groupe de pression de Saint-Jean, Human Development Council.
Randy Hatfield évoque le versement unique supplémentaire du crédit pour la TPS que le gouvernement fédéral prévoit donner aux personnes à revenus faibles et modestes. Il souligne toutefois que cette aide sera temporaire.
«Nous avons publié un rapport qui a montré une grande chute du taux de pauvreté chez les enfants en 2020, grâce aux programmes sociaux du gouvernement fédéral pendant la pandémie de COVID-19, rappelle M. Hatfield. Mon inquiétude est que sans programme d’aide aux revenus plus robuste, les taux de pauvreté du Nouveau-Brunswick reviennent à leur niveau prépandémique.»
Il souligne que l’indexation des taux d’aide sociale à l’inflation par le gouvernement provincial en 2023 – 2024 préserve seulement un pouvoir d’achat très faible: 636$ par mois (593$ en 2022) pour une personne employable qui vit seule, par exemple.
«L’aide sociale est bien trop basse au Nouveau-Brunswick, dénonce le militant. Environ 30 000 personnes en dépendent, mais ils n’ont pas les revenus qui leur permettent de subvenir à leurs besoins de base. C’est difficile de voir tellement de gens laissés pour compte.»
Investissements possibles
Un peu avant l’annonce du budget du gouvernement canadien, M. Hatfield s’est réjoui à la perspective d’investissements importants dans le programme pour les soins dentaires et d’autres aides fédérales (Allocation canadienne pour les travailleurs, Pension de la Sécurité de vieillesse, Supplément de revenu garanti, Allocation canadienne pour le logement).
«Ce sont tous des programmes qui peuvent faire une différence pour de nombreux Canadiens s’ils sont financés correctement, soutient M. Hatfield. Mais le gouvernement est sous pression pour restreindre ses dépenses et ce n’est pas une année électorale, alors ce ne serait pas très surprenant que les investissements soient faibles dans les aides aux revenus.»
Le crédit pour la TPS est une somme versée quatre fois par année aux personnes à revenus faibles et modestes pour compenser la taxe sur les produits et services qu’ils paient à l’épicerie.
En novembre, le gouvernement du Canada a émis un premier versement supplémentaire du crédit pour la TPS équivalant à 50% du montant annuel total de l’aide, dans le but d’aider les gens à faire face à l’inflation. Un célibataire sans enfant a pu toucher un maximum de 234$ et un couple avec un enfant a pu recevoir jusqu’à 387$.
Pauvres endettés
La forte inflation a aggravé sévèrement le niveau d’endettement des 20% des ménages les plus pauvres du Nouveau-Brunswick. Leur revenu disponible a diminué de 14% entre le deuxième trimestre 2020 et le troisième trimestre 2022. En même temps, leurs dépenses ont augmenté de 12%. Par conséquent, leur dette a augmenté de 93% (passant de 3200$ à 6100$ par ménage), selon Statistique Canada.
«Quand il y a un endettement dans le quintile le plus pauvre [de la population], il y a un problème, a jugé en janvier le professeur d’économie à l’Université de Moncton, Pierre-Marcel Desjardins. Il y a une limite à l’endettement. Est-ce que les politiques publiques sont appropriées? Les statistiques renforcent le besoin d’avoir cette réflexion.»