IJL – Réseau.Presse – Acadie Nouvelle

River est bien connu des patients dans certains départements de l’hôpital Dr-Georges-L.-Dumont à Moncton. Le berger allemand qui aura bientôt cinq ans est accrédité à titre de chien de thérapie.

Guylaine Chiasson possède deux bergers allemands, Merida et River qui, dans son cas, est membre de l’équipe de thérapie canine de l’Ambulance Saint-Jean.

Lorsqu’un chien de thérapie est en fonction, c’est qu’il est bien préparé. La docteure originaire de Lamèque mentionne que ce ne sont pas tous les chiens qui peuvent faire ça.

«Ça m’est arrivé d’avoir un patient avec des troubles cognitifs qui a enjambé River. Il peut arriver toutes sortes de situations dans l’hôpital. Donc, il faut un chien qui est préparé à ça», mentionne la gériatre de profession.

Une fois que le chien est accrédité, il peut se rendre en compagnie de son maître dans les milieux autorisés dans l’hôpital. Au Centre hospitalier universitaire (CHU) Dr-Georges-L.-Dumont, la spécialiste se rend surtout dans les départements gériatriques et de soins prolongés.

Le chien se laissera flatter par les patients. «On rentre dans la chambre et c’est des sourires», dit la gériatre. De temps en temps, elle lui fait faire des petits trucs pour son auditoire, car bien sûr River ne passe pas inaperçue lorsqu’elle fait son entrée à G.-L.-Dumont.

La gériatre n’amène pas son chien durant ses heures de travail. Parfois, le vendredi après-midi, si elle termine un peu plus tôt, elle amènera son berger allemand.

«Je n’ai pas le droit de l’amener lorsque je travaille, parce que quand je suis avec le chien, je suis bénévole. Ce sont des heures de bénévolat que je fais», informe-t-elle.

Elle affirme toutefois que la présence de River lui permet de mieux compléter son travail.

«Pour moi c’est indissociable, déclare-t-elle. Mes patients ici me connaissent comme gériatre et il y en a qui me connaissent comme étant le médecin qui vient avec son chien», ajoute-t-elle en riant.

Elle a aussi été approchée par le propriétaire d’une résidence à Cap-Pelé, le Castel des Flots bleus, pour faire des visites. Guylaine Chiasson s’y rend parfois les fins de semaine. «Il y a des chiens qui vont dans les écoles et dans les collèges. Je sais qu’il y en a qui sont allés aussi à l’Université du Nouveau-Brunswick la semaine passée», affirme la propriétaire de River.

Les visites à l’hôpital et à la résidence de Cap-Pelé la comble suffisamment.

«Je pense que j’aurais pu aussi aller dans les foyers de soins, mais ça demande quand même du temps. Puis pour River, c’est fatiguant. Après qu’elle a fait 45 minutes, elle en a eu assez. C’est fatiguant pour elle», allègue son maître.

 

Une anecdote

«J’ai vu un patient avec une démence avancée, non verbale. Quand je suis venue avec River, il l’a serré dans ses bras. C’était émouvant», dit son maître.

«Après ça, il était dans la salle d’activités et moi j’étais dans le corridor en train de voir d’autres patients, puis il a demandé pour venir la voir de nouveau, même s’il l’avait déjà vue. C’est la même chose à chaque fois que je viens. Il la serre, et c’est émouvant», confesse-t-elle.

«On a un entraîneur qui nous suit depuis que nos chiens sont bébés. C’est là que j’ai réalisé que je pouvais faire des choses comme ça. On met des heures et des heures d’entraînement avec nos chiens», avoue-t-elle.

D’autres chiens de thérapie à G.-L.-Dumont

Selon le Réseau de santé Vitalité, il y a présentement neuf chiens qui circulent dans ses hôpitaux. Un dixième qui est en entraînement pourrait s’ajouter.

En plus de cinq chiens dans la zone Beauséjour, il y en a trois pour Acadie-Bathurst et un dans le Restigouche. Le Nord-Ouest n’en compte aucun pour l’instant mais les équipes sont en attente d’une formation offerte par l’Ambulance Saint-Jean.

«On a quatre équipes présentement à l’hôpital, et une au Centre de santé des anciens combattants», informe le coordonnateur des ressources bénévoles au réseau de santé Vitalité, Charles Allain, à propos des chiens de thérapie dans la zone Beauséjour. Lorsqu’il parle d’équipe, c’est un bénévole et son chien.

Il qualifie «d’incroyable» les réactions des patients. «L’amour inconditionnel des chiens, c’est la raison pour laquelle beaucoup de monde ont des chiens à la maison. Ça fait le même effet ici.»

«À l’hôpital, on a vu des patients avec la démence qui réagissaient à très peu de choses. Là on arrive avec le chien puis c’est le sourire et les réactions de joie dans les yeux de ces patients, raconte le coordonnateur. Le chien ne porte pas de jugement, il t’accepte tel que tu es.»

Programme de zoothérapie canine de l’Ambulance Saint-Jean

Selon Charles Allain, un partenariat a été signé avec l’Ambulance Saint-Jean en 2010. «Ç’a avait commencé avec G.-L.-Dumont puis on a élargi. À un moment donné, on en a eu aussi à l’hôpital Stella-Maris-de-Kent, mais là tout de suite j’en ai pas», explique-t-il.

Le processus pour accréditer un chien de thérapie n’est pas simple. Guylaine Chiasson avoue qu’il y a beaucoup de paperasses à remplir. Il faut bien sûr posséder un chien bien entraîné pour faire face à différentes situations.

Le coordonnateur des ressources bénévoles au réseau de santé Vitalité a déjà eu l’occasion d’assister à une évaluation des chiens par l’entremise de l’Ambulance Saint-Jean. Il s’est dit impressionné.

«Ils reproduisent différents scénarios qui pourraient survenir afin d’évaluer la réaction du chien. Par exemple, sept-huit personnes qui courent vers le chien, ils font crier des gens ou encore ils roulent des marchettes en direction du chien», mentionne-t-il.

Selon Guylaine Chiasson, il faut entre autres trois visites supervisées avant de reconnaître un chien comme étant certifié par l’Ambulance Saint-Jean.

Le programme de zoothérapie canine de l’Ambulance Saint-Jean permet de joindre quotidiennement des milliers de personnes à l’échelle du Canada.

À l’heure actuelle, il compte plus de 3500 équipes maîtres-chien bénévoles qui effectuent des visites dans des hôpitaux, des maisons de retraite, des établissements de soins, des écoles et des universités.

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