Des organismes écologistes exhortent Blaine Higgs à abandonner ses projets d’exploitation du gaz de schiste. Le premier ministre du Nouveau-Brunswick fera la promotion de cette ressource naturelle lors d’un événement en Europe, cette semaine.

Le gaz de schiste est la solution, pour le premier ministre Blaine Higgs. La solution du Nouveau-Brunswick d’une part. La province doit faire une transition vers des sources d’énergie à faibles émissions de CO2, car elle doit devenir carboneutre d’ici 2050.

«Il y a un moment où nous n’aurons pas d’option. Si nous regardons les prévisions concernant l’hydrogène, [par exemple], cette énergie couvrira environ 15% de notre consommation totale en 2050. Qu’arrivera-t-il entre maintenant et ce moment-là?», a demandé M. Higgs en conférence de presse.

D’autre part, le gaz de schiste est l’une des solutions pour l’Europe, selon M. Higgs. Les pays de ce continent veulent aussi limiter le réchauffement climatique. Surtout, ils essayent de remplacer le gaz russe qu’ils consomment, à cause de la guerre en Ukraine.

«Nous avons l’une des ressources en gaz naturel les plus importantes d’Amérique du Nord, a fait valoir M. Higgs. Nous voulons que le monde sache que nous sommes bien placés pour être une porte de l’énergie vers l’Europe et un acteur du gaz naturel.»

C’est pourquoi le premier ministre prendra la parole au Sommet mondial de l’hydrogène à Rotterdam, aux Pays-Bas. Il fera la promotion des ressources néo-brunswickoises pendant cet événement qui se déroule du 9 au 11 mai.

«Nos ressources incluent le développement de l’hydrogène et des petits réacteurs nucléaires, ainsi que le gaz naturel», a précisé le progressiste-conservateur.

L’Union européenne considère le gaz naturel comme un «combustible de transition».

«[On] doit admettre que les technologies visant à atténuer le changement climatique ne sont pas soit vertes, soit brunes, mais couvrent un spectre incluant le vert olive, le vert vif et le marron foncé», a noté le quotidien britannique Financial Times.

L’entreprise Repsol a cependant abandonné l’idée de modifier ses installations à Saint-Jean pour lui permettre d’exporter du gaz naturel liquéfié vers l’Europe. Elle a déterminé que les prix de péage pour acheminer le produit à l’extérieur du Nouveau-Brunswick étaient trop coûteux.

Une plus grande exploitation du gaz de schiste dans la province pourrait supprimer cet obstacle. Pour qu’elle soit possible, le gouvernement doit lever le moratoire sur le forage des puits de cette ressource, imposé par les libéraux en 2015.

La Commission sur la fracturation hydraulique a donné plusieurs conditions pour annuler cette interdiction. Les Premières Nations doivent être d’accord. C’est pourquoi M. Higgs leur propose de partager des revenus éventuels de 800 millions à 1,6 milliard $ sur 20 ans. Il doit aussi y avoir un contrat social.

Les États doivent agir tout de suite

Or, le Conseil de conservation du Nouveau-Brunswick, le Sierra Club du Canada atlantique et l’Alliance anti-gaz de schiste du Nouveau-Brunswick viennent d’émettre une déclaration pour demander l’abandon des projets de gaz de schiste.

Le gestionnaire des Solutions pour le climat du Conseil de conservation, Moe Qureshi, rappelle les conclusions du dernier rapport de synthèse du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), publié en mars.

L’organisme scientifique a constaté que les effets des changements climatiques sont plus intenses et rapides que prévu. Les États doivent agir tout de suite pour limiter les dommages irréversibles (vagues de chaleur extrême, insécurité alimentaire, maladies, décès, etc.), selon lui.

M. Qureshi cite aussi des propos du secrétaire général des Nations Unies. António Guterres a affirmé que la poursuite des politiques actuelles, dépendantes des énergies fossiles, équivaut à condamner à mort les populations de certaines régions de la planète.

La co-directrice du Conseil de conservation, Louise Comeau, propose des solutions: un réseau électrique avec des capacités de stockage de l’électricité et de production d’énergies solaire, éolienne et hydro-électriques, branché à d’autres provinces grâce au projet de Boucle atlantique.

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