Des groupes de défense des droits des personnes LGBTQ+ disent ne pas avoir été consultés par le gouvernement dans le cadre de sa révision de la politique 713 sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre.

La coprésidente du groupe Pride in Education, Gail Costello, affirme que son organisme composé d’enseignantes et d’expertes des questions queer a aidé le ministère de l’Éducation et du Développement de la petite enfance à finaliser la politique 713 avant sa mise en application en 2020.

Elle dit que Pride in Education est l’un des seuls groupe en son genre au Canada, composé d’enseignantes qui travaillent auprès des enfants LGBTQ+.

Pourtant, elle explique que son groupe n’a pas été consulté par le gouvernement provincial dans le cadre de la révision de cette politique.

«Ce sera intéressant de voir s’ils nous invitent, parce qu’on mène la charge contre eux», dit Mme Costello.

Son organisme a ébruité le fait que le gouvernement révise la politique 713, qui sert à créer un milieu sécuritaire à l’école pour les jeunes de la communauté 2ELGBTQIA+ (bispirituel, lesbienne, gai, bisexuel, transgenre, queer, intersexe, asexuel +).

Le groupe franco-queer Alter Acadie N.-B., qui existe depuis environ un an mais qui a fait son lancement officiel cette semaine, n’a pas non plus été consulté au sujet de la révision de la politique 713, selon son directeur général, Alex Arseneau.

Il affirme que divers groupes ont signé une lettre ouverte au ministre de l’Éducation, Bill Hogan, au sujet de la révision.

«On n’a pas eu de réponse, donc on a renvoyé un courriel avec une demande de rencontre avec les organismes […] qui devraient être impliqués, comme l’association des enseignants, des parents, des jeunes et des groupes 2ELGBTQIA+. Là, on attend pour cela.»

Le ministre Bill Hogan a affirmé mercredi que la révision de la politique sera complétée d’ici deux semaines. La semaine dernière, il a affirmé que cette révision a déjà été entamée il y a quelques mois.

Une ministre réclame des consultations

La ministre des Affaires autochtones, Arlene Dunn, a dit mercredi que toute modification qui retirerait une partie de la politique ne doit pas se faire sans une consultation de la communauté LGBTQ+.

«Je ne pense pas que [la révision] devrait retirer quoi que ce soit jusqu’à ce qu’on ait une discussion complète et une compréhension des gens qui vivent dans cette réalité.»

Elle estime que les gouvernements au Canada doivent s’améliorer sur ce point.

«Ça arrive plusieurs fois qu’on prenne des décisions de politiques publiques sans parler aux gens qui vivent cette réalité de jour en jour.»

Depuis ses déclarations explosives sur la politique 713 et sur les personnes gaies et trans mardi, le premier ministre ne s’est pas rendu disponible pour répondre aux questions des journalistes. Le ministre Hogan n’était pas non plus disponible jeudi.

Le chef du Parti vert, David Coon, croit que ce silence témoigne du fait qu’il y aurait «beaucoup de désaccord» sur cette révision de la politique au sein des rangs conservateurs.

«Quand le premier ministre a parlé de cela à la période de questions, on voyait des membres qui n’applaudissaient pas, qui restaient assis sur leurs mains. Il a peur de montrer qu’il n’a pas l’appui d’un bon nombre des membres de son caucus et de son cabinet, c’est pour cela qu’il se tient loin de la tribune de presse», croit-il.

La chef libérale, Susan Holt, affirme que les propos du premier ministre mardi ont été néfastes pour les jeunes issus de minorités sexuelles et de genre et pour leurs familles.

«Peut-être qu’ils réalisent qu’ils font mieux de se la fermer et de ne pas empirer les choses», dit-elle.

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