Le chef Réginald Lanteigne et son adjoint Adelbert Doucet cumulent 40 années de service au sein de la brigade d’incendie d’Allardville. 23-5-2023 - Acadie Nouvelle: Sébastien Lachance
Allardville: 40 ans de loyaux services au sein du Service d’incendie
Le 40e anniversaire du Service d’incendie d’Allardville qui est célébré cette année revêt un cachet bien particulier en raison de la présence dans l’équipe de deux pompiers qui œuvrent au sein de la brigade depuis sa création en 1983.
Réginald Lanteigne, l’actuel chef de la brigade, ainsi que son adjoint Adelbert Doucet cumulent tous deux 40 années de loyaux services et vivent au quotidien les activités du Service d’incendie depuis son inauguration dans l’ancien District de services locaux devenu le District rural de Chaleur à la suite de la réforme de la gouvernance locale.
«Il n’y avait même pas encore de caserne que la brigade d’incendie voyait le jour en 1983 et que le travail commençait», se souvient Réginald Lanteigne, qui était à l’époque lieutenant.
Sans toit ni même de camion pour intervenir lors des incendies, les débuts de la brigade d’Allardville furent assez modestes.
«Nos premières pièces d’équipement étaient deux appareils respiratoires Air-Pak fournis par la mine Brunswick, nous étions quand même contents à l’époque», a raconté l’actuel chef des pompiers.
L’année suivante, en 1984, la brigade était dotée d’une première caserne et d’un camion d’incendie.
Les pompiers avaient toutefois déjà été appelés à combattre les flammes avant l’acquisition de ces biens plus que précieux.
«Je me souviens encore très bien du premier incendie que nous avons dû combattre, c’était la maison d’une madame Blanchard qui avait pris feu. Le ministère des Ressources naturelles est arrivé sur la scène avec son camion, c’est comme ça que tout a commencé!», relate Réginald Lanteigne.
Ce dernier garde également un bon souvenir de l’uniforme que portaient les pompiers à cette époque lointaine.
Alors que les uniformes portés aujourd’hui par les pompiers apportent une protection supplémentaire contre la chaleur extrême, le froid et les flammes, les premiers habits des pompiers d’Allardville n’étaient pas tout à fait en mesure d’offrir un tel niveau de protection.
«Les uniformes au départ consistaient à des grandes bottes et de longs manteaux qui n’étaient pas du tout adaptés aux grands vents et aux grands froids du mois de janvier».
L’absence de pompiers dans la région et le refus des compagnies d’assurances d’offrir une couverture aux propriétaires de résidences ne sont pas étrangers à la naissance du Service d’incendie d’Allardville.
«Ça peut paraître ridicule, mais il arrivait parfois qu’il fallait laisser brûler une maison qui était incendiée parce qu’il n’y avait rien pour éteindre les flammes et pas de gardes forestiers disponibles. Tout ça a ouvert les yeux des gens qui ont poussé pour créer une brigade», a affirmé Adelbert Doucet.
Retraité de la mine Brunswick depuis une douzaine d’années, Réginald Lanteigne apprécie toujours servir au sein du Service d’incendie d’Allardville, même après 40 ans de métier continu.
«Ça me tient occupé, c’est une façon de vivre sa retraite sans ennui», a confié le vétéran pompier.
Les quarante années de service par les deux pionniers de la brigade d’incendie n’ont toutefois pas toujours été parsemées de moments joyeux.
«Il y a eu des moments difficiles, comme celui où il a fallu sortir un corps calciné d’une maison en feu», a raconté Réginald Lanteigne.
Son collègue a également eu droit à plusieurs épisodes éprouvants au cours de sa carrière.
«J’ai vu en masse d’accidents et gens qui ont brûlé à l’intérieur de leur voiture au cours de ma carrière de 38 ans au ministère des Transports et comme pompier. Il fallait des séances de »débriefing » après ces épreuves, ça faisait du bien», a affirmé à son tour Adelbert Doucet.
Dans un registre plus joyeux, le chef des pompiers d’Allardville a souligné que les loisirs occupent une place importante dans les différentes brigades de la province.
«Il y avait régulièrement des rencontres entre les brigades dans le cadre de tournois de volleyball, de balle-molle ou de curling. On prend tous de l’âge, c’est maintenant moins fréquent qu’autrefois», a souligné M. Lanteigne.
À l’âge de 71 ans, Réginald Lanteigne imagine difficilement l’idée de célébrer le 50e anniversaire de la brigade.
«Je vais peut-être pouvoir fêter le 45e anniversaire si la santé le permet, mais sans doute pas le 50e! Je ne suis pas inquiet, il y a une belle relève qui se prépare».
Le Service d’incendie d’Allardville compte actuellement 24 pompiers dans ses rangs, dont une seule femme. Une seconde femme pompier devrait joindre la brigade au cours du mois de septembre.