C’est dans ce secteur de la rue Bouchard, à Dieppe, qu’un développeur souhaite construire 2000 logements. La photo nous montre une partie des arbres qui ont été coupés. - Gracieuseté
Dieppe: un important projet immobilier est mis en pause
Un des plus importants projets de développement immobilier de l’histoire de la ville de Dieppe est en suspend pour deux autres semaines.
À la suite d’une levée de boucliers d’une cinquantaine de citoyens après la coupe massive d’arbres sur le terrain situé sur la rue Bouchard, le conseil municipal a décidé de tabletter le projet jusqu’à sa prochaine réunion, dans l’espoir de trouver un compromis qui sera jugé acceptable par le groupe de citoyens.
Stéphane Bourque n’est cependant pas convaincu.
«Ce que je dénonce, c’est l’approche unilatérale qui favorise les intérêts des développeurs et non des citoyens de Dieppe. Nous avons tous déménagé sur la rue Bouchard parce qu’on nous a vendu le rêve que c’était un coin familial et tranquille», raconte le médecin de famille.
«La ville nous répond que le promoteur ne fait rien d’illégal et que le conseil ne peut rien faire pour empêcher le projet. Mais ce sont pourtant eux qui écrivent les lois et les règlements municipaux.»
Selon lui, la municipalité devrait avoir son mot à dire dans ce genre de projet majeur.
«Ils doivent se donner le pouvoir d’intervenir quand un développement de 2000 logements (un chiffre qui n’a pas été confirmé ni par le promoteur ni par la ville de Dieppe) est proposé dans un secteur résidentiel», avance le résident de la rue Bouchard.
«Quand tu vis à Dieppe, tu ne veux pas vivre à Hamilton.»
Il insiste sur l’importance de la qualité de vie des résidents des environs.
«On a été à plusieurs réunions, on essaie de s’impliquer et on trouve important d’essayer d’avoir des accommodements raisonnables. On n’est pas ici pour bloquer le projet et s’enchaîner aux arbres», explique-t-il.
Une des propositions du groupe de citoyens concerne l’emplacement d’un terrain d’utilité public qui pourrait servir de zone tampon entre les résidences et le projet immobilier proposé.
Le représentant du promoteur (Quest Capital Inc), Thierry Comtois, a voulu se faire rassurant en s’adressant au conseil et aux citoyens présents.
«Quand on met les choses en perspective, un développement de cette envergure, c’est quelque chose sur lequel on travaille depuis près de trois ans», souligne-t-il.
«Selon les arrêtés municipaux, on est responsables de mettre une clôture et de planter une rangée d’arbres qui va séparer les propriétés et c’est ce qu’on va faire.»
L’ancien hockeyeur mentionne également que son entreprise veut absolument entretenir des bonnes relations avec les propriétaires du coin.
«Les gens qui vont habiter dans nos appartements, c’est aussi des familles, des personnes âgées, des gens qui veulent vivre en communauté et qui veulent être des bons voisins», précise-t-il.
«Avec nos projets, on développe des communautés et c’est ce qu’on veut faire ici. Je reconnais l’inquiétude des résidents. Je tiens à dire que nous avons toujours essayé de trouver des arrangements pour que les choses fonctionnent des deux côtés.»
Il ajoute que le projet comprend quatre acres (sur un total de 46) qui sont prévus pour l’aménagement d’un parc, qui va notamment comprendre un étang et des bancs pour les résidents.
Les membres du conseil ont signifié leur intention de réfléchir à la situation pour trouver un possible terrain d’entente, tout en précisant que leur champ d’action est limité puisque les promoteurs ont rempli toutes les conditions requises dans la soumission de leur projet.