Le Conseil de la santé du Nouveau-Brunswick commence à publier des données sur les dépenses en santé dans la province. Celles du secteur public par habitant sont faibles par rapport au reste du Canada. Celles du secteur privé (assurances, particuliers, etc.) sont fortes.

Le Conseil de la santé du Nouveau-Brunswick (CSNB) a publié une page web à propos des dépenses en santé basées sur les plus récentes données de l’Institut canadien d’information sur la santé.

En 2020, les dépenses de santé par habitant au Nouveau-Brunswick (7683$) étaient les deuxièmes plus basses au Canada (8021$). Cependant, le pourcentage du produit intérieur brut (PIB) du Nouveau-Brunswick consacré à la santé (16%) était plus élevé que la moyenne canadienne (14%).

Le PIB est la valeur totale des biens et services produits à un endroit pendant un moment. Il sert à mesurer la taille d’une économie et à estimer une capacité de payer.

Par conséquent, si les investissements par habitant dans la santé étaient faibles en moyenne au Nouveau-Brunswick par rapport à ceux du reste du Canada, ils étaient élevés compte tenu de l’économie de la province.

 

Dépenses du public

C’est le secteur public qui dépense le plus en santé. Sa contribution était de 5513$ par habitant au Nouveau-Brunswick en 2020 (dont 4667$ du gouvernement provincial). Cette somme était plus faible que celles de toutes les autres provinces canadiennes.

Le directeur du CSNB, Stéphane Robichaud, rappelle que les dépenses en santé par habitant des secteurs publics provinciaux ont augmenté partout au Canada entre 2004 et 2014. Pendant cette période, le gouvernement du Nouveau-Brunswick a plus investi que ceux des autres provinces.

«Nous n’avons pas établi assez clairement les résultats voulus quand nous avons fait des dépenses», regrette cependant M. Robichaud.

Les investissements de cette époque ont surtout financé l’augmentation des salaires des professionnels de santé partout au Canada.

Puis, le premier ministre conservateur Stephen Harper a réduit l’augmentation des transferts fédéraux d’argent en santé vers les provinces. Les gouvernements provinciaux ont alors réduit la croissance de leurs dépenses. Le Nouveau-Brunswick l’a fait un peu plus que les autres en moyenne.

«Mais les statistiques ne nous disent pas si nous investissons assez ou pas, souligne M. Robichaud. C’est difficile de dire ce que devraient être les dépenses en santé par habitant. Nous avons appris que l’absence d’amélioration des performances du système de santé n’est pas nécessairement liée à la quantité d’argent dépensé.»

Il rappelle en outre que le gouvernement fédéral a signé de nouvelles ententes de 10 ans à propos des transferts en santé avec les provinces.

Le gouvernement du Nouveau-Brunswick peut donc s’attendre à un financement supplémentaire d’un peu plus de 1,3 milliard $ pendant la prochaine décennie, en plus de fonds liés à une entente bilatérale (un montant de base de 50 millions $, plus des sommes liées à la taille de la population).

Dépenses du privé

Avant cette aide, les dépenses par habitant du secteur privé (les sommes remboursées par les assurances et les paiements des particuliers, par exemple) étaient plus élevées au Nouveau-Brunswick (2170$) qu’en moyenne au pays (2082$), selon le CSNB.

«La province a toujours été celle où ces dépenses étaient les plus élevées, soit environ 30% des dépenses totales en santé par habitant», déclare M. Robichaud.

Il précise que les médicaments représentent la part la plus importante des dépenses du secteur privé dans la santé au Nouveau-Brunswick. Il admet toutefois être incapable d’expliquer cette situation grâce à ses données.

M. Robichaud évoque quelques hypothèses: le nombre de personnes souffrant de maladies chroniques et de personnes âgées au Nouveau-Brunswick ainsi que la présence d’assurances publiques plus généreuses dans d’autres provinces, pour les soins dentaires et les médicaments.

Le directeur du CSNB précise que les données présentées sur la nouvelle page Web de son organisme indépendant constituent une première étape vers une transparence plus grande à propos des dépenses et des ressources en santé.

«Nous voulons ajouter d’autres dimensions au portrait, par exemple l’allocation des ressources par zones. Nous pourrions avoir des régions avec plus de ressources par habitant, mais avec de moins bons résultats», dit M. Robichaud.

Budget en augmentation pour la santé en 2022 – 2023

«Le Nouveau-Brunswick fait des investissements importants dans les soins de santé», assure un chargé de communication du gouvernement provincial, Sean Hatchard.

Il indique que le budget 2023-24 est de 3,6 milliards $, en croissance de 345 millions $ par rapport à l’année précédente.

«Cette augmentation de 10,6 % par rapport au budget 2022-23 est la plus importante depuis plus de deux décennies», fait valoir M. Hatchard.

Il affirme aussi que le gouvernement apporte des améliorations à la prestation des soins et à l’accès aux services en mettant en application son plan de santé.

«Les initiatives du ministère de la Santé comprennent une mise à jour du Plan de médicaments du Nouveau-Brunswick, qui a permis d’améliorer la couverture abordable des médicaments d’ordonnance pour les Néo-Brunswickois non assurés, en particulier les personnes à faible revenu», note M. Hatchard.

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