Le Sénat académique de l’Université de Moncton a reçu une liste de recommandations pour améliorer les compétences en langue française, à la suite de trois jours de réflexion sur le sujet en automne. Il souhaite établir des priorités.

Le rapport fait suite à trois journées de réflexion sur la langue française. L’établissement a organisé ces événements à Moncton et à Shippagan en octobre ainsi qu’à Edmundston en novembre.

Le but était de recueillir des idées pour améliorer les compétences langagières chez les étudiants et professeurs de l’Université. Les 42 intervenants (chercheurs, écrivains, politiciens, etc.) ont fait un total de 18 suggestions. Le président du Conseil de la langue française de l’U de M, Gervais Mbarga, les a listées.

«J’ai senti qu’il y avait une demande populaire et communautaire pour que l’U de M assume le rôle d’animatrice et de leader de la protection et de la promotion de la langue française à l’université et hors de l’université», a-t-il précisé.

Certaines recommandations concernent l’établissement: imposer à tous les étudiants des cours de grammaire, former en continu les professeurs, enseigner l’importance des registres de langue, améliorer les ressources d’aide à la maîtrise du français, évaluer la langue dans toutes les disciplines, faire découvrir des œuvres littéraires reconnues.

D’autres initiatives auraient des conséquences plus larges: étudier les compétences langagières en Acadie, tenir régulièrement des États généraux de la langue française, monter un Office acadien de la langue française, constituer une banque de ressources pédagogiques.

Le Sénat académique de l’U de M a demandé au Conseil de la langue française d’identifier des priorités, de planifier leur enchaînement, d’évaluer leur incidence financière et de proposer un comité de suivi pour leur mise en œuvre.

Enquête linguistique

L’idée d’étudier les pratiques et attitudes linguistiques des étudiants et enseignants de l’U de M, de la communauté francophone du Nouveau-Brunswick, voire de l’Acadie, a reçu le soutien ouvert de deux membres du Sénat, le 11 mai.

«Il y a des recommandations qui me semblent un peu précipitées tandis qu’on n’a pas de données sur certaines questions, a dit l’étudiant Francis Bourgoin. A-t-on vraiment fait une étude sur les résultats des cours de grammaire et de leur nécessité?»

«Je rejoins les commentaires qui ont été faits sur le besoin de données, a déclaré un autre membre du Sénat, le professeur de droit Adrien Habermacher. Faire un état des lieux clair et précis, qui pourrait nous informer pour la suite, serait à mon avis une priorité.»

En particulier, les études sur les compétences langagières des étudiants et enseignants de l’U de M sont inexistantes. Les polémiques qui éclatent régulièrement à ce sujet proviennent d’exemples anecdotiques.

Dans son rapport, M. Mbarga constate par ailleurs la perplexité causée plusieurs fois par la demande de qualité du français pendant les journées de réflexion. Des experts craignent de voir certaines personnes s’enfermer dans le silence (ou l’anglais) à cause des idéologies sacralisant la langue et imposant une primauté de l’écrit ainsi que du français standard.

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