Comment éliminer l’analphabétisme dans la province? La lieutenante-gouverneure du Nouveau-Brunswick, Jocelyne Roy-Vienneau, estime qu’il est crucial d’identifier les causes de ce problème pour mieux s’y attaquer.

Bien des efforts ont été entrepris et de belles initiatives ont été développées depuis des décennies pour encourager l’alphabétisation au Nouveau-Brunswick, mais force est d’admettre que la situation ne s’est pas améliorée. Encore plus de la moitié des adultes éprouvent des difficultés à lire et à écrire, a rappelé Jocelyne Roy-Vienneau.

«Un adulte sur deux a un niveau d’alphabétisation inadéquat. Souvent, ils peuvent lire, mais il ne peuvent pas comprendre ce qu’ils lisent, tels que des instructions sur un flacon de médicament. Les choses vont trop lentement. Il y a des histoires à succès, mais ce n’est pas assez. L’alphabétisation doit être un objectif de toute la société et pas juste du système d’éducation», a déclaré la lieutenante-gouverneure qui s’est adressée à une cinquantaine de bénévoles du Mouvement Lire et faire lire Acadie réunis en assemblée générale annuelle à Dieppe, mardi.

Celle-ci attend avec impatience la nouvelle stratégie en matière de littératie que le gouvernement provincial devrait rendre publique bientôt. La recherche menée par Liane Roy et Marilyn Trenholme-Counsell vise à proposer au gouvernement des solutions au problème. La lieutenante-gouverneure est convaincue que c’est en identifiant les causes que l’on arrivera à améliorer la situation.

«J’ai grand espoir qu’on va trouver dans cette stratégie des pistes de solution. Nous allons aller à la source même du mal et c’est là qu’on va commencer à travailler, mais si on ne sait pas d’où vient le mal, nous allons un peu partout pour faire toutes sortes d’initiatives. Dans ma compréhension à moi, c’est ça qu’on a fait depuis les derniers 20 ou 30 ans, et c’est pour ça que l’on se retrouve face au même problème qu’il y a 20 ou 30 ans», a poursuivi Jocelyne Roy-Vienneau qui a salué le travail entrepris par Lire et faire lire Acadie (LFLA).

Le président de LFLA,George Wybouw, considère également que les efforts en alphabétisation sont louables, mais trop souvent dispersés. À son avis, les causes sont historiques et les effets se perpétuent de génération en génération surtout dans un milieu minoritaire.

«Nous avons identifié plusieurs causes qui sont caractéristiques aux francophones. Il ne faut pas oublier que pendant des années, du côté francophone, il fallait se débrouiller pour apprendre tandis que les anglophones pouvaient aller à l’école financée par la province. Nous sommes dans une société francophone qui a été sinistrée culturellement pendant des décennies. Il y a un rattrapage, mais ce rattrapage n’est pas partout», a affirmé M. Wybouw, précisant qu’il y a un lien direct entre le taux d’analphabétisme dans la population adulte (les parents) et le niveau d’alphabétisation des enfants à l’école.

Avec Lire et faire lire, les 300 lecteurs bénévoles souhaitent donner le goût de la lecture aux enfants et servir un peu de modèles. Depuis six ans, le mouvement qui rassemble des lecteurs aînés a rejoint plus de 4000 enfants dans différentes régions de la province. Si le programme est bien implanté dans le Sud-Est et dans la Péninsule acadienne, il l’est un peu moins dans le Nord-Ouest, note le président. Ils tenteront de faire une percée dans cette région au cours de l’année, en tenant notamment leur prochaine assemblée générale au Madawaska en 2017.

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