Menoncle Jason - Acadie Nouvelle: Sylvie Mousseau
Menoncle Jason fait swinguer les réalités de la vie rurale (VIDÉO)
À l’ère où tout est numérique, Menoncle Jason a choisi plutôt d’enregistrer son nouvel album sur un magnétophone à bande comme dans le bon veux temps. Bienvenue dans l’univers d’un chanteur et guitariste de Memramcook qui fait swinguer les réalités de la vie rurale.
C’est au studio Memramcook Recording Company que l’Acadie Nouvelle a rencontré ce nouveau visage de la scène musicale acadienne: Jason LeBlanc alias Menoncle Jason. Ce studio aménagé dans un bâtiment derrière la résidence du musicien Christien Belliveau a comme particularité de réaliser des enregistrements analogiques. Certaines pièces d’équipement datent des années 1950 et 1960. Jason LeBlanc souligne qu’il recherche ces sonorités, celles de la belle époque d’Elvis Presley.
«C’est un son que je voulais aller chercher. Ici à Memramcook Recording Company, tout est analogique. Je m’inspire du country et du jazz des années 1940 à 1960. Ce n’est pas juste une question d’équipement, c’est vraiment la façon que c’est enregistré et que les instruments sont joués. C’est spécifique à ce qu’ils avaient dans ce temps-là. Dans les enregistrements d’aujourd’hui, il peut y avoir 50 microphones dans une salle et tout est fait super clair. Dans ce temps-là, ils devaient être créatifs avec l’équipement qu’ils avaient», a expliqué Menoncle Jason qui collabore avec Mike Trask à la réalisation. Au moment de la rencontre, ils en étaient à leur cinquième jour d’enregistrement intensif. Ayant un esprit créatif, Jason LeBlanc a composé toutes les musiques et joué pratiquement tous les instruments. Des artistes comme Serge Brideau, Katrine Noël, Michel Vienneau, Pierre-Guy Blanchard, Christien Belliveau, Marc-André Belliveau et Rémi Arsenault sont venus lui donner un coup de main.
Guitariste du groupe rock Les Jeunes d’Asteure, le multi-instrumentiste qui travaille à temps plein comme inspecteur en bâtiment, mène son projet solo en parallèle depuis environ deux ans. En janvier 2015, il a sorti un premier disque de six chansons aux couleurs country, un peu rockabilly avec une certaine touche humoristique. Quand on écoute ses chansons, on ne peut pas s’empêcher de sourire, tant elles dépeignent avec beaucoup de naturel certains aspects de la vie rurale toujours dans un langage coloré. Avec des titres comme Viande de Moose ou encore Baby Barn, Menoncle Jason s’inspire d’histoires entendues à Memramcook.
«Ce sont des histoires qu’on entend et l’humour est déjà dans le discours et les tournures de phrases des gens. En écoutant le monde parler, on n’a pas le choix de sourire même si l’histoire peut être triste», a indiqué le musicien qui confie que son objectif de départ n’était pas de faire de l’humour.
À peu près inclassable, la musique de Menoncle Jason s’apparente à du western swing. Sa voix grave que l’on pourrait facilement comparer avec celle de Johnny Cash est étonnante pour un jeune âgé de 24 ans. Avec le réalisateur Mike Trask, un anglophone, ils se sont concentrés sur la musique et les mélodies. L’enregistrement de ce disque de 12 pièces est presque terminé et l’équipe enverra les rubans magnétiques à une compagnie new-yorkaise afin de produire un vinyle. Rien ne passera par un ordinateur, soutient le musicien.
«Pour les gens qui vont aller chercher le vinyle, ça va valoir la peine. Tout sera fait de façon analogique du début à la fin. On va le faire aussi en format digital pour donner accès à plus de monde», a-t-il ajouté.
L’album qui paraîtra sous l’étiquette Le Grenier Musique sera lancé à l’automne. D’ici là, l’artiste sera en spectacle à divers endroits dans les Provinces maritimes, cet été, notamment au Mud City Meltdown à Moncton, à Edmundston, à Bouctouche et au Village Historique Acadien. Il sera aussi un des invités de la nouvelle saison de l’émission Pour l’amour du country enregistrée à Halifax.