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La consécration pour Phil Comeau au FICFA
Le cinéaste Phil Comeau est reparti du 30e Festival international du cinéma francophone en Acadie avec les grands honneurs. Ses deux films figurant à la sélection officielle, Zachary Richard, toujours batailleur et Belle-Île-en-Mer ont été récompensés.
Huit prix La Vague ont été remis, vendredi soir, lors de la clôture du FICFA qui s’est déroulée au Théâtre Capitol à Moncton dans une salle bondée.
Phil Comeau a mis la main sur trois des huit prix.
En plus d’avoir obtenu la faveur du public, le documentaire sur Zachary Richard de Phil Comeau a été couronné de la Vague Léonard-Forest de la meilleure œuvre acadienne (moyen ou long métrage). Ce film important avait été salué par une longue ovation lors de la première lundi.
«Par sa structure narrative pleine d’émotions, le film livre une histoire personnelle qui évoque l’histoire du peuple acadien. Par sa maîtrise de techniques simples et de scènes poignantes, le cinéaste réussit à traduire des moments clés dans l’évolution et dans la transformation du peuple acadien», ont indiqué les membres du jury.
La présidente du jury longs métrages, Catherine Benoit, souligne que cette œuvre a ému le jury.
«Dans notre société actuelle, l’engagement sincère et l’émotion pure ne sont pas valorisés, parfois même bafoués, et nous avons été touchés par cette émotion et cet engagement.»
Le film Belle-Île-en-Mer a été le grand favori du jury dans la catégorie des courts métrages acadiens où dix œuvres étaient en compétition officielle. Le jury courts métrages, présidé par Jean-Marc E. Roy, a noté l’intention claire du réalisateur de rattacher tant physiquement qu’émotivement, les gens à leurs racines.
«Merci! Ça fait 30 ans que je viens au FICFA, j’ai gagné quelques prix du public, mais c’est la première fois que je gagne des prix du jury. J’ai bien hâte de parler aux gens de Belle-Île-en-Mer. L’expérience du film sur Zachary a été intense et je n’oublierai jamais la scène de l’église où Zachary chante Réveille», a exprimé Phil Comeau, visiblement ému.
La Vague du meilleur long métrage documentaire a été décernée à la cinéaste Amanda Dawn Christie, de Moncton, pour son merveilleux film Ombres des ondes courtes.
«Elle a vraiment réussi avec son film à nous faire vivre une immersion totale dans un monde qui est méconnu. On a senti qu’elle était impliquée dans son sujet et qu’elle avait une démarche artistique très assumée. On voit les tours tout au long du film, on entend les personnages, mais on ne les voit pas et c’était assumé et très bien filmé. On s’attache à ces personnages-là qui sont les tours. C’est un événement local, mais elle a réussi à rendre hommage à tous ces gens à travers le monde qui ont la chance de prendre part à ce microcosme des ondes courtes», a exprimé, en entrevue, Catherine Benoit.
Pour toutes les catégories, les membres du jury ont eu de bonnes discussions, a-t-elle fait savoir.
«Souvent, on hésitait entre quelques films parce qu’il y a plusieurs films qui ont une qualité. Trouver la meilleure œuvre dans tout ça n’a pas été facile.»
C’est la comédie Prank de Vincent Biron qui a récolté la Vague du meilleur long métrage de fiction canadien, notamment pour la qualité de la direction photo et la thématique de l’adolescence abordée d’une manière assez unique. Du côté de l’international, Sieranavada de Cristi Puiu, un film roumain de trois heures, s’est illustré pour sa très grande originalité formelle.
Ce film est d’ailleurs le candidat de la Roumanie aux Oscars 2017.
«Sans effets de style, il réinvente la façon de filmer un huis clos et propose un langage cinématographique déroutant où la caméra devient un personnage», a mentionné le jury.
La Vague du meilleur court métrage canadien est allée au film Mon dernier été de Paul-Claude Demers, tandis que La peau sauvage d’Ariane Louis-Seize a obtenu une mention. Le film belge Zoufs a été primé dans la catégorie du meilleur court métrage international.
Le festival s’est conclu en beauté avec le documentaire Herménégilde Chiasson, de ruptures en contraintes, de Ginette Pellerin, qui a été chaleureusement applaudi par la foule.
Les cinéphiles ont salué aussi avec enthousiasme les courts métrages Antoine et Alexeï, d’Emmanuelle Landry, ainsi que Pour l’amour du ciel, de Céleste Godin.