La résilience de Shaun Ferguson
Avec son deuxième album à paraître en décembre et la pièce-titre qui en découle, Résilience, lancée au cours des derniers jours sur les ondes radiophoniques, Shaun Ferguson s’enracine davantage dans son univers musical et physique.
Depuis la sortie de son premier disque, Ascensions, sorti en 2011, Shaun Ferguson fait beaucoup parler de lui. Le guitariste et compositeur de Caraquet a été encensé par la critique ainsi que le public et les spectacles et nominations à des prix se sont multipliés. Et pourtant, en 2005, lorsqu’il a débuté son aventure artistique avec le Shaun & Riel Orkestra, ce magicien des cordes n’aurait pas cru à ce que sa musique attire les foules et voyage autant.
«Je ne me serais pas attendu à ça en 2005, avoue-t-il à l’Acadie Nouvelle. Je débarquais dans un territoire pas encore débroussaillé ici (celui de la musique instrumentale en solo ou en orchestre de chambre). J’ai fait beaucoup de recherche pour approfondir mon art au fil des années. Depuis le lancement d’Ascensions, j’ai eu beaucoup de bookings, notamment dans les deux dernières années, avec ma tournée Radarts et deux tournées en France entre autres.»
Deux années pendant lesquels il a aussi travaillé à la confection des pièces de Résilience.
«J’ai essayé et travaillé plusieurs pièces de mon prochain album en spectacle. En fait, le disque aurait dû sortir depuis un certain temps déjà, mais j’ai été plus occupé que je pensais. En même temps, c’est bien, parce que ça m’a permis de peaufiner mon travail. Quand je suis arrivé en studio pour enregistrer, j’étais prêt», mentionne Shaun Ferguson.
Si Ascensions était aérien, notamment grâce aux cordes résonnantes et doucement piquées de sa guitare ainsi que quelques instruments à vent l’accompagnant, Résilience sera résolument plus terrien, selon Shaun Ferguson.
«L’air était très présent dans Ascensions, mais dans Résilience, ce sont les éléments de la terre, du feu et même de l’eau qui seront davantage mis de l’avant. L’eau est d’ailleurs un thème récurrent sur l’album. Durant la composition des pièces, j’étais dans une période où j’avais besoin d’être plus ‘‘groundé’’, comme quelqu’un qui marche dans la terre», exprime le guitariste.
Dans le premier extrait, on retrouve d’ailleurs des sonorités roots et folk agrémentées d’un peu de flamenco. Ce qui sera à l’image de l’ensemble du disque, relève Shaun Ferguson.
«Le fait que ma musique passe de très locale à internationale en très peu de temps m’a poussé encore plus loin dans ma recherche au niveau sonore. Depuis les dernières années, je vis beaucoup d’émotions grâce à ma musique et au public.»
En écoutant les compositions de Shaun Ferguson, il arrive souvent d’avoir l’impression que, même en l’absence de mots, on peut facilement arriver à comprendre son histoire, ou encore à se créer la nôtre.
«C’est fou combien il y a de personnes après chacun de mes spectacles qui viennent me voir en me disant comment ça leur parle. C’est le fun, parce que la musique instrumentale, ça transcende l’imaginaire et même les barrières de la langue», déclare Shaun Ferguson avec entrain.
Résilience sortira le 11 décembre. Entretemps, Shaun Ferguson se produira en vitrine internationale à la FrancoFête en Acadie, jeudi, à Moncton.