Des corps nus qui tombent, placés dans des situations étranges ou inattendues composent les peintures de Christian Messier. Avec ses œuvres, le peintre souhaite ouvrir le dialogue et offrir au public la possibilité de créer ses propres histoires.

La Galerie du Centre des arts de la culture de Dieppe présente l’exposition Le chant des monstres de l’artiste montréalais Christian Messier jusqu’au 22 juin. Près d’une vingtaine de tableaux sont exposés dans la galerie. L’artiste, qui s’intéresse à la figure humaine depuis longtemps, crée des situations qui oscillent entre l’étrange, le mystère et l’absurde. Ces situations mettent en scène des personnages habillés ou dévêtus aux visages souvent étranges.

«L’étrangeté, l’ambiguïté, les trucs pas tout à fait clairs sont presque toujours présents. Je ne cherche pas à dire des choses par mes tableaux, je cherche plus à faire vivre des expériences. Donc je crée des situations où on ne sait pas tout à fait ce qui se passe. Je trouve ça important que le spectateur se crée sa propre histoire», a affirmé l’artiste en entrevue pendant qu’il travaillait au montage de son exposition.

Les mises en scène parfois un peu absurdes peuvent créer des malaises. En 2017, quelques-unes de ses peintures de nus exposées à Laval au Québec ont été censurées. Le peintre rappelle qu’il y a des situations beaucoup plus choquantes dans la vie.

«Une serveuse dans un bar qui se fait dire par son patron de porter un décolleté afin d’obtenir davantage de pourboire, je trouve ça pas mal plus choquant.»

Il estime qu’il y a une éducation à faire sur l’art contemporain afin de créer des ponts avec le public. Selon lui, l’art contemporain n’est pas juste réservé à une petite élite. Il souligne qu’une œuvre n’existe pas s’il n’y a personne qui la regarde.

«À mon avis, les gens essaient trop de comprendre. Qu’on soit initié ou non, peu importe les références, je pense que c’est accessible à tout le monde. Mais je crois que l’art contemporain a l’air de vouloir être fait pour des initiés comme s’il y avait des codes préétablis qui sont réservés à une espèce d’élite. Pour moi, c’est une idée qui est assez fausse.»

Il souhaite que l’art soit encore plus visible dans les médias. Pour celui qui pratique la peinture et la performance depuis près de 20 ans de façon professionnelle, l’image de l’artiste bohème – paumé et drogué tel qu’elle était perçue au début du 20e siècle – relève plus du cliché que de la réalité.

Des histoires

Son exposition est assortie d’une publication qui regroupe de courts récits qu’il a écrits à partir des peintures. Originaire de Québec, Christian Messier est établi à Montréal où il enseigne les arts visuels dans un Cégep. Il a offert des expositions solos au Québec. Il participe aussi à des expositions collectives ailleurs dans le monde, notamment à Los Angeles. C’est la première fois qu’il présente une exposition solo à l’extérieur du Québec.

Cette collection constitue la suite de sa série d’expositions La forêt s’en vient. Beaucoup de scènes sont peintes en pleine forêt.

«Mon idée était d’opposer le concept de forêt à celui de paysage. Le paysage c’est la nature domestiquée, propre à la consommation. Mais dans la nature sauvage, il y a quelque chose d’un peu plus cru, de mystérieux et de dangereux», a-t-il ajouté.

Le vernissage de l’exposition s’est tenu jeudi et les œuvres sont en montre jusqu’au 22 juin.

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