La poète Émilie Turmel, aussi directrice du Festival Frye, est finaliste au prix Émile-Nelligan pour son premier recueil Casse-gueules. Cette prestigieuse reconnaissance littéraire couronne depuis 1979 les nouvelles voix de la poésie en Amérique du Nord.

Si en général les écrivains n’écrivent pas nécessairement dans le but de recevoir des prix, il reste que certaines récompenses font particulièrement chaud au coeur. Finaliste aux côtés de Daphnée Azoulay et Jonathan Charette, Émilie Turmel éprouve une grande fierté.

Pour les poètes émergents de moins de 35 ans, il s’agit de la plus grande reconnaissance en français en Amérique du Nord.

«On n’avoue jamais vraiment qu’on espère gagner des prix, mais s’il y en avait un pour lequel j’espérais être nommée c’est celui-là. C’est surtout parce que j’ai beaucoup apprécié les lauréats et les finalistes précédents. Pour moi, ça témoignait de la qualité du jury ou du processus de sélection qui était très rigoureux et très sérieux. Je suis vraiment fière de cette reconnaissance par les pairs», a exprimé la poète de Moncton, lorsqu’elle a été jointe par l’Acadie Nouvelle, mercredi, un peu après l’annonce des finalistes.

«Je continuerais à écrire de toute façon, mais là, on dirait que ça me dit que ce que je fais a un impact, un poids et qu’il y a un lectorat aguerri qui s’y est intéressé et a reconnu une certaine qualité. C’est très encourageant.»

Un recueil féminin et féministe

Paru chez Poètes de brousse, à Montréal, en 2018, son premier recueil Casse-gueules jette un regard sensible et critique sur la femme d’aujourd’hui. C’est un livre qui se veut féminin et féministe, avance la poète qui a utilisé l’image du casse-gueule pour structurer l’ensemble du recueil.

«Le casse-gueule est le bonbon qui fond et qui change de couleur et de saveur au fur et à mesure, jusqu’au centre qui est souvent comme une gomme ou de la poudre. C’est comme si j’essayais de faire fondre toutes les couches qui nous cristallisent dans des rôles féminins qu’on endosse parfois inconsciemment, puis que ça nous prend une petite dose d’électrochoc pour se rendre compte qu’on le fait sans l’avoir choisi», a expliqué celle qui réfléchit, entre autres, au modèle de couple, au mariage, aux enfants et au corps de la femme.

Originaire de Montréal, Émilie Turmel a vécu plusieurs années à Québec avant de s’établir à Moncton où elle assure la direction générale du Festival Frye depuis novembre dernier.

Le lauréat du Prix Émile-Nelligan sera annoncé le 10 juin à la Grande Bibliothèque à Montréal. La Fondation remettra au lauréat une bourse de 7500$ et une médaille de bronze frappée à l’effigie d’Émile Nelligan. Les finalistes ont été choisis par un jury, présidé par Gérald Gaudet, qui a examiné les 25 recueils soumis.

Depuis 1979, un seul poète de l’Acadie a remporté ce prix. Il s’agit de Serge Patrice Thibodeau en 1992.

logo-an

private

Vous utilisez un navigateur configuré en mode privé ou en mode incognito.

Pour continuer à lire des articles dans ce mode, connectez-vous à votre compte Acadie Nouvelle.

Vous n’êtes pas membre de l’Acadie Nouvelle?
Devenez membre maintenant

Retour à la page d’accueil de l’Acadie Nouvelle