Éric Thériault dans le rôle de Spalanzanni dans l'Opéra Les contes d'Hoffmann présenté par l'Opéra du Royaume au Saguenay. - Gracieuseté: Michel Baron
Des projets en Acadie et au Québec pour le ténor Éric Thériault
De retour dans la Péninsule acadienne depuis plus d’un an, le ténor Éric Thériault recommence à se produire en concert. De beaux projets s’annoncent à l’horizon, dont une première collaboration avec l’ensemble vocal Douce Harmonie, le Requiem acadien avec l’Orchestre Philharmonique du Haut-Saint-Jean et un nouveau rôle à l’Opéra de Montréal en 2023.
Éric Thériault qui poursuit une carrière en art lyrique depuis plus de 20 ans a vu tous ses engagements annulés en raison de la pandémie. L’artiste qui songeait depuis un certain temps à revenir vivre en Acadie a profité de l’occasion pour faire le grand saut et retrouver sa région natale d’Anse-Bleue dans la Péninsule acadienne. Tranquillement, les maisons d’opéra en Amérique du Nord reprennent maintenant leurs activités.
«C’est plus long comme processus et c’est souvent pour des contrats dans un an. Ce sont des grosses machines qui impliquent beaucoup de monde. Il faut coordonner plein d’horaires différents et quand on change une production de place, ça ne peut pas être aussi simple qu’une plus petite production.»
Il incarnera le personnage de Goro, un entremetteur, dans l’opéra Madame Butterfly de Puccini à l’Opéra de Montréal en mai 2023. Ils seront accompagnés de l’Orchestre métropolitain et du Choeur de l’Opéra de Montréal. C’est la deuxième fois que le ténor acadien chantera avec cette compagnie avec qui il aime bien travailler.
«Ça fait tellement du bien. La passion est toujours là. Je n’ai jamais fait ce rôle-là. Ça représente un renouveau de l’art lyrique parce que pendant deux ans, il n’ y avait pratiquement rien. Je pense que j’ai perdu comme 40 000$ de contrat d’un coup.»
Cette pause forcée lui a permis de remettre les choses en perspective et de comprendre qu’il devait diversifier ses activités comme chanteur.
Plus il vit dans la Péninsule acadienne, plus il a envie de s’y établir pour de bon, tout en honorant ses engagements à l’extérieur.
«Je pense à une façon de conjuguer la carrière, donc pouvoir faire mes contrats quand j’en ai et continuer d’avoir mon pied à terre ici et développer des espèces de formation que je pourrais faire», a expliqué l’artiste de 46 ans.
Éric Thériault sera l’un des solistes avec la soprano Chantal Dionne de la première mondiale du Requiem Acadien composé par Daniel Finzi sur un livret de Calixte Duguay, avec l’Orchestre Philharmonique du Haut-Saint-Jean. Ce concert regroupera en plus de l’orchestre, trois choeurs et deux solistes. Ce sera présenté le 12 juin au Parc Clarence-Bourgoin à Saint-Léonard.
Le ténor sera aussi en concert le 7 août à l’église de Saint-Simon dans le cadre du Festival acadien, avec le pianiste Carl Gionet et la soprano Christina Raphaëlle Haldane.
Douce Harmonie
Émé Lacroix et l’ensemble Douce Harmonie ont invité le ténor à se joindre à eux pour leur concert annuel du printemps. Éric Thériault confie que c’est un peu Émé Lacroix qui a vu en premier qu’il était voué à une carrière de chanteur classique. La directrice de l’ensemble avait remplacé son enseignant de musique quand il était à l’école. Il était alors âgé de 9 ans et il avait chanté l’hymne national devant elle. C’est à ce moment qu’elle lui a dit qu’il serait un futur ténor.
«C’est une personne que j’apprécie beaucoup, son mari Donat Lacroix aussi, alors c’est le fun d’aller faire de la musique avec eux et j’aime beaucoup le chant choral. Je n’en fais pas parce que je n’ai pas une voix pour faire partie d’un choeur, mais j’aime en entendre, donc faire partie d’un concert comme soliste où il y a du chant choral, ça m’enthousiasme vraiment.»
Il interprétera deux pièces en espagnol, dont l’émouvante chanson En Aranjuez con tu amor, pour choeur et soliste, de Joaquin Rodrigo, popularisée par le groupe Il Divo.
«J’aime beaucoup l’espagnol et l’italien parce que ce sont des langues qui se chantent très bien. Il y a une fluidité et un bel canto (le beau chant) qui est intéressant.»
Émé Lacroix mentionne qu’elle a eu un coup de coeur pour le ténor acadien. Les chanteurs seront accompagnés de Ghislaine Foulem-Thériault au piano, de Justin Doucet au violon, de Jean-Denis Frigault à la guitare et de Robert Losier à la contrebasse.
«C’est un répertoire très varié pour plaire à une variété de goûts musicaux, allant de l’opéra à la musique un peu plus populaire et le folklore d’ici et d’ailleurs», a indiqué Mme Lacroix.
L’ensemble Douce Harmonie, un choeur de dix voix féminines, existe depuis 26 ans. Émé Lacroix confie que cette passion pour le chant choral et la belle musique lui a été transmise par sa mère qui était musicienne.
«Ça m’a suivi toute ma vie et je suis rendue à l’âge de 81 ans et je n’ai pas encore perdu cette passion…», a ajouté celle qui utilise avec son ensemble la technique du bel canto (beau chant) fondée sur la recherche du timbre.
Donat Lacroix et le groupe Les Gaillards d’Avant d’Acadie seront aussi de ce concert qui est présenté le dimanche 15 mai à 14h30 à l’Église de Saint-Simon.