Multipliant les projets, Herménégilde Chiasson a une pratique artistique foisonnante depuis plus d’un demi-siècle. L’artiste de Robichaud, dans le sud-est du Nouveau-Brunswick, dévoile sa collection Dessins en rouge à Moncton, en plus d’avoir des œuvres dans des expositions collectives à Charlottetown et à Grand- Barachois, et d’achever l’écriture d’une nouvelle pièce de théâtre.

Nous avons rendez-vous avec Herménégilde Chiasson à la Galerie 12 à Moncton, au milieu de ses grandes peintures abstraites. Même s’il s’est fait plutôt discret durant la pandémie, l’artiste n’a rien perdu de son esprit créatif et de son désir de peindre. Son atelier est un peu comme sa deuxième maison. Au cours des deux dernières années, il a offert deux expositions, mais sans titre, sans vernissage et sans publicité.

Cette fois, la situation est différente. L’exposition a un titre et il y a eu un vernissage. Pour l’artiste, une œuvre d’art est d’abord un acte de communication. Ce n’est pas tant l’idée de vendre ses tableaux qui le pousse à les exposer, mais l’échange avec le public et les amis, confie-t-il.

Dessins en rouge est sa quatrième exposition d’art abstrait. Les toiles ont été réalisées au cours des deux derniers mois. Reconnu, entre autres, pour ses anges et son style plutôt figuratif, Herménégilde Chiasson a eu envie d’explorer davantage la gestuelle, un peu à la Roméo Savoie, les techniques et la couleur dans cette série d’oeuvres.

«Il y a comme un feeling un peu pop. Les couleurs sont vraiment éclatantes, pas diluées et sont mises en contraste avec des pastels. J’ai utilisé la technique des hachures. On travaille assez prêt avec un petit pinceau, il ne faut pas que la main bouge. Ça donne beaucoup de mouvement à la couleur au lieu de la plaquer», souligne-t-il.

«Quand je me mets à regarder ça, je vois toutes sortes d’affaires qui bougent et qui apparaissent.»

Aux titres aussi variés que Lettre à un ami disparu, Pleine lune, De bleus en bleus et À chacun sa musique, les huit œuvres de la collection sont plutôt joyeuses, avec leurs couleurs flamboyantes et les dessins très affirmés grâce à la peinture rouge. Cette couleur est le point de départ et le fil conducteur de l’ensemble de la collection.

«Je voulais faire comme une peinture joyeuse que la couleur ait toute sa force.»

Sur certaines toiles, il a peint avec une substance métallique, faisant ainsi ressortir certains éléments du tableau.

Revisiter son œuvre

Le peintre acadien a aussi été invité à participer à l’exposition RE:visiting au Musée du Centre des arts de la confédération à Charlottetown. Le commissaire d’art a invité huit artistes canadiens à revisiter certaines de leurs œuvres passées les ayant inspirés. Le seul peintre acadien du groupe a choisi de s’inspirer d’une gouache qui date des années 1970, à l’époque où il s’adonnait à l’art abstrait.

«J’ai pensé que ce serait intéressant de prendre ça et de faire de plus grands formats», a expliqué l’artiste qui a quatre peintures dans cette exposition présentée jusqu’au 4 février.

Il a aussi une grande œuvre sur tissus dans l’exposition Cadre d’or en hommage à Lionel Cormier, présentée à l’Église historique de Barachois pendant tout le mois de juillet.

Théâtre en chantier

À l’image de sa peinture, l’écrivain et dramaturge cherche constamment à renouveler son théâtre.

«On dirait que je travaille consciemment pour démolir ce que j’ai fait avant.»

Au fil des années, son théâtre s’est transformé. On a juste à comparer sa plus récente pièce Winslow avec Le Christ est apparu au Gun Club et Laurie ou la vie de galerie. Il travaille en ce moment à l’écriture d’une nouvelle pièce qui porte sur l’art; un sujet qui le touche de près.

«Je vais faire une troisième version et on va faire un laboratoire avec les interprètes. C’est à propos d’un peintre qui revient s’installer ici et toutes les relations avec le milieu.»

Elle sera produite au théâtre l’Escaouette à l’hiver prochain. Son exposition à la Galerie 12 est présentée jusqu’au 2 août.

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