Véronique Comeau devant l'affiche du film Katak le brave béluga, au Cinéma Péninsule à Tracadie. - Gracieuseté
Katak, le brave béluga, a du «sang» acadien
L’artiste Véronique Comeau, de Tracadie, qui se distingue dans l’univers des arts numériques depuis près de 15 ans, a réalisé la modélisation des personnages du nouveau film d’animation Katak, le brave béluga présentement à l’affiche au Nouveau-Brunswick et au Québec. Ce projet qui célèbre la beauté de l’environnement et de la faune marine a particulièrement touché la créatrice qui a grandi le long du littoral acadien.
Établie maintenant à Saint-Antoine dans le sud du Nouveau-Brunswick, Véronique Comeau a réussi à faire sa place dans l’industrie du cinéma d’animation et des jeux vidéo. En quelques années, elle a collaboré à au moins cinq films d’animation, dont Ballerina, La course aux tuques, le plus récent étant le long métrage québécois Katak, le brave béluga qui vient toujours juste de sortir en salle. Elle a également travaillé sur l’adaptation cinématographique du célèbre livre de George Orwell, Animal Farm (La ferme des animaux). Ce film n’est pas encore sorti.
L’artiste qui a fait ses études collégiales dans la Péninsule acadienne a développé une véritable passion pour le cinéma d’animation. Tous les animaux marins et volants du film Katak, soit plus d’une trentaine, dont le personnage principal, ont été modélisés par l’Acadienne. On retrouve, entre autres, une douzaine de bélugas, des goélands, des macareux, des phoques et des poissons de toutes sortes. La modélisation par ordinateur est l’une des étapes du processus d’animation 3D.
«Je fais la sculpture des personnages et ensuite c’est toute une équipe qui va les animer et les texturer», a expliqué l’artiste.
Elle y a travaillé pendant neuf mois. Le film réalisé par Christine Dallaire-Dupont et Nicolas Lemay a nécessité près de trois années de travail. Pour modéliser les personnages, elle s’est basé sur les sketches du directeur artistique Philippe Arseneau Bussières et la vision des réalisateurs.
«Côté inspiration, j’ai regardé beaucoup de photos de béluga. Je suis aussi une grande fan de l’animation japonaise, spécialement les films du studio Ghibli. Je crois qu’il y a probablement un peu de ça qui s’infiltre dans mes modèles.»
Une collaboration de longue date
Il y a dix ans, l’Acadienne a travaillé avec Christine Dallaire-Dupont sur le film Ballerina. À cette époque, la cinéaste québécoise rêvait de réaliser un film d’animation.
«Elle m’a dit: « un jour si je réalise un film, je voudrais que ce soit toi qui modélises les personnages ». Dix ans plus tard, elle m’a contacté pour participer à son projet. J’étais vraiment contente et aussi par le fait qu’elle réalise son rêve de faire un film», a-t-elle exprimé.
La critique à l’égard de cette œuvre familiale est élogieuse, notamment pour la beauté des décors. On qualifie le film d’étonnante fable environnementale contemporaine. L’histoire raconte celle de Katak, un jeune béluga qui en raison d’un retard de croissance ne blanchit pas. Il est encore tout gris.
«Il se fait intimider à cause de ça. Il décide de décoller à l’aventure pour retrouver l’amoureux de sa grand-mère qui est malade. C’est comme une histoire d’acceptation malgré nos différences. C’est quand même un film qui est doux. Je trouve que ça fait du bien parce que les films dernièrement, il y a beaucoup de violence. […] C’est un beau film.»
Le récit se déroule au cœur du fleuve Saint-Laurent, le long de la Côte-Nord.
«Ça permet de voir de beaux paysages qu’on peut reconnaître.»
En 15 ans, Véronique Comeau a réussi à se créer un bon réseau de contacts, à se faire connaître par les studios d’animation et de jeux vidéo et ainsi collaborer à plusieurs projets.
Celle qui travaille sur un nouveau projet d’animation Space Cadet dessine depuis l’enfance. Elle rêve un jour de réaliser son propre film d’animation.
Katak, le brave béluga, est présenté dans plusieurs salles de cinéma au Nouveau-Brunswick pendant la relâche scolaire.
L’artiste a assisté à une projection au Cinéma Péninsule à Tracadie.