Guy Arsenault, le créateur du roman Acadie Rock, s’est éteint à l’âge de 69 ans. Il laisse derrière lui une œuvre aussi marquante que considérable, mais surtout une empreinte indélébile sur le monde de la poésie.

Joseph Edgar parlait de la disparition d’un véritable mentor.

«Je l’ai appris en me réveillant dimanche, et pour te dire la vérité, j’étais ébranlé. C’est une autre grande perte pour la culture acadienne et la poésie en particulier», précise-t-il.

«Il a été le premier coup de cœur que j’ai eu à l’âge de 16 ans, quand je fouillais dans la bibliothèque des parents de mon ami», ajoute l’ancien chanteur de Zéro Celsius.

«Je suis tombé sur le recueil Acadie Rock, j’ai lu ça, et je me suis dit: oh wow! On habitait en plus dans le même quartier. Je me suis tout de suite identifié à lui. Dès le lendemain, j’ai commencé à écrire de la poésie moi aussi. Ce fut le début de mon cheminement artistique.»

Celui qui s’appelle Marc Poirier dans la vie de tous les jours adorait le style de Guy Arsenault.

Il rappelle qu’il a créé son fameux recueil à l’âge de 17 ans en 1973.

«Il avait une certaine simplicité, mais une simplicité qui était remplie de profondeur. Il réussissait à donner des images et du cœur avec des mots très simples, qui n’étaient pas aliénants du tout», raconte-t-il.

«Avec Acadie Rock, il attaquait l’Église, les institutions scolaires, en plus des belles images d’amour qu’il pouvait aussi provoquer. Pour moi, il a été quelqu’un de super important.»

Il n’était pas rare de voir le chanteur-poète aller le visiter chez sa mère. Les deux avaient l’habitude de s’asseoir dans la cuisine pour piquer un brin de jasette.

«C’est un gars qui était quand même assez tranquille, mais qui avait un sens de l’humour assez particulier. Il était réservé, mais il avait quand même ses opinions, qu’il partageait avec humilité.»

Une inspiration

Gabriel Robichaud ne s’en cache pas, Guy Arseneault a été sa première véritable source d’inspiration.

«J’ai d’abord été un fan. À 16 ans, j’ai lu Acadie Rocket et c’est vraiment là que j’ai commencé à écrire. Sans la rencontre avec cette œuvre-là, je ne sais pas si je serais devenu un auteur», raconte celui qui est aussi comédien.

Les deux artistes se sont d’ailleurs croisés régulièrement au fil des ans.

«La première fois que je l’ai vu, j’étais à l’Université de Moncton et je n’avais toujours pas de projet de recueil de poésie. Il était là pour lire de la poésie et il a signé mon recueil Acadie Rock», souligne-t-il, en esquissant un sourire.

«Pour Gabriel, ce fut un émerveillement. J’ai flotté pendant les deux heures qui ont suivi. Je n’avais besoin de rien pour avoir l’air sur un high! C’est comme si je venais de croiser une star internationale.»

Plusieurs des peintures de Guy Arsenault ornent les murs de la maison du comédien et auteur. Ce dernier a vécu un autre moment spécial en 2014, au lancement de son recueil Les anodins.

«Il avait lu quelque part que son écriture m’avait inspiré et il avait décidé de venir faire un tour. J’ai pu lui offrir mon recueil en mains propres.»

Gabriel Robichaud traîne sa copie d’Acadie Rock partout où il va, encore aujourd’hui. «C’est une œuvre qui demeure marquante. Je donnais un atelier à l’école Le Mascaret, lundi, et j’ai parlé de Guy aux jeunes.»

L’auteur s’est d’ailleurs inspiré de son œuvre pour lancer son propre recueil, Acadie Road.

Le choix du titre est évidemment un clin d’œil à Acadie Rock.

«Le hasard a voulu que je sois à Bouctouche quand j’ai appris son décès et j’ai longé la côte dont il parle dans son livre.»

Sa fille Maryse parlait d’un père solide comme un chêne.

«Je vais me souvenir de ses chemises. Il portait toujours des belles chemises», lance-t-elle, avec un brin d’humour.

«C’était quelqu’un qui offrait des bons conseils malgré lui. Il le faisait souvent sans même le savoir.

Guy Arsenault a été pour elle un père, bien sûr, mais aussi un mentor, un collègue et un ami.

«Avec lui, j’ai appris à rester tranquille et à dessiner. Peut-être que c’était dans mon tempérament. On était pas mal pareil. On aimait tous les deux réfléchir, méditer et rêver», raconte l’artiste et auteure.

Le père et la fille avaient une autre chose en commun: les longues marches.«Il marchait partout et c’est quelque chose qui me touche directement. Nous aimons la marche, mais aussi prendre le temps.»

Les funérailles de Guy Arsenault seront célébrées samedi, en l’église Notre-Dame-de-Grâce, à Moncton.

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