L’Ensemble de percussions de l’Université de Moncton en répétition. - Acadie Nouvelle: Sylvie Mousseau
L’Ensemble de percussions de Moncton en scène depuis 36 ans
Les percussions n’ont jamais été aussi à la mode, affirme le professeur Michel Deschênes qui montera sur scène avec ses huit étudiants afin d’offrir un concert d’une grande complexité. L’ensemble interprétera des œuvres contemporaines provenant de différentes régions du monde.
Rendez-vous culturel incontournable, le concert annuel de l’Ensemble de percussions de l’Université de Moncton offre un répertoire qui s’entend rarement ailleurs, mentionne Michel Deschênes. Intitulé Calienta, tiré d’une œuvre du compositeur français Emmanuel Séjourné, le concert s’annonce haut en couleurs. Le directeur de l’Ensemble se félicite de pouvoir offrir du répertoire de calibre élevé. Il a sélectionné des pièces parmi ce qui se fait de mieux dans le monde et qui ont été jouées dans les grandes universités. Des œuvres pour percussions de divers compositeurs des États-Unis, de l’Angleterre, de la France.
«Je me suis dit que ce n’est pas parce qu’on est à Moncton qu’on ne peut pas réussir à faire la même chose que dans les grandes universités comme Eastman Percussion Ensemble à New York, le Royal Conservatoire Percussion Ensemble de Birmingham au Royaume-Uni. J’ai été puisé dans ce qui se fait de plus beau, de plus avancé. Il faut dire que j’ai plus d’étudiants avancés que d’autres années, ce qui me permet d’aller dans un répertoire un peu plus avancé, mais ça donne plus d’ouvrages aux musiciens», a déclaré le professeur.
Depuis septembre, la classe de percussions pratique de façon intensive. Des répétitions ont été ajoutées afin de réussir à maîtriser ces œuvres complexes.
«Ça donne une complexité musicale et c’est vraiment cool à l’oreille d’entendre ça. […] C’est du matériel qui me pousse en tant que musicien. J’aime ça parce que ça me permet d’évoluer», a exprimé le percussionniste Luc Poirier, étudiant de deuxième année en musique.
Michel Deschênes affirme en souriant qu’il n’y a rien de «kétaine» dans ce programme. Chaleur et rythmes latino-américains colorent la sélection d’oeuvres éclectique. On y propose notamment une composition de Nathan Daughtrey, la douceur méditative de Philip Glass ou de Victor La Bozzetta III en passant par la ferveur endiablée des œuvres de Casey Cangelosi et Michael Burritt.
«C’est dans différents styles. Il y a des pièces assez faciles d’écoute, mais qui sont assez complexes. Il y en a d’autres qui demandent à l’auditoire d’être vraiment attentif.»
L’Ensemble de percussions réserve aussi quelques surprises, dont un numéro à saveur humoristique où la cabasa sera à l’honneur.
Marimba, vibraphone, cloches à vache (Almglocken), cymbales, tambours, grosses caisses, caisses claires, cloches orchestrales, djembé et batterie figurent parmi la trentaine d’instruments sur scène. Ils seront neuf musiciens sur scène. Un ancien étudiant du département, Jocelyn Blanchette, se joindra à l’Ensemble pour l’occasion.
Du violon aux percussions
La finissante en musique Florence Desautels se passionne pour les percussions, une famille d’instruments qu’elle juge immensément variée. Certaines années, on pouvait retrouver jusqu’à 50 instruments sur la scène du concert annuel. Celle qui a commencé à jouer du violon et du piano à l’âge de 5 ans, s’est produite dans différents orchestres. Elle a entrepris des études universitaires en violon et elle a bifurqué vers les percussions en cours de baccalauréat. Elle est fascinée par le parcours de l’Ensemble des percussions. Elle a eu envie de se joindre à eux.
«J’ai toujours été intéressée d’apprendre plusieurs instruments. Avec les percussions, je peux avoir vraiment le choix d’aller dans différents instruments.»
Aujourd’hui, les étudiants en percussions représentent environ le tiers de la population étudiante du département de musique. Selon Florence Desautels, cet engouement est probablement dû à l’attrait de la nouveauté et au succès d’anciens étudiants. Le répertoire pour percussion est contemporain et moderne, cette famille d’instruments étant assez récente dans l’histoire de la musique classique.
«Comme c’est plus nouveau que certains instruments, les jeunes sont plus intéressés.»
Les percussions sont enseignées dans les universités seulement depuis les années 1960. Selon Michel Deschênes, le répertoire a énormément évolué depuis une dizaine d’années. C’est «in» de jouer des percussions aujourd’hui, souligne-t-il.
«J’ai vu une amélioration du point de vue des compositions. Il y a des centaines de compositeurs qui se dévouent à écrire pour les percussions. Ça augmente le niveau et la beauté des oeuvres parce que c’est vraiment pris au sérieux.»
Le concert de l’Ensemble de percussions est présenté ce samedi 25 mars à 19h à la Salle Jeanne-de-Valois de l’Université de Moncton, campus de Moncton.