Pendant une année, la cinéaste Francine Hébert a suivi le parcours de Rachel Duperreault dans sa quête de santé, de bien-être et d’acceptation de soi. Le documentaire Ma course folle vers un maillot deux pièces offre une nouvelle perspective sur la perte de poids.

La scénariste Rachel Duperreault livre une œuvre personnelle et courageuse sur son cheminement. Pendant longtemps, elle était désemparée face à ce qu’elle vivait.

«J’ai eu un surpoids toute ma vie et ça a été une bataille constante pour moi. Ce qui m’intéresse beaucoup dans tout ce processus, c’est à quel point on ne connaît pas le corps d’une femme, son fonctionnement et nos hormones. Finalement, on me disait tout le temps, mange moins, bouge plus. […] Ce n’est vraiment pas aussi simple que ça», a expliqué la scénariste fransaskoise établie à Shediac Cape.

Le film est le résultat d’un cours de scénarisation qu’elle a suivi à l’Université de Moncton en collaboration avec Unis TV. À l’issue du cours, on l’a encouragé à développer son projet. C’est ainsi que le scénario a pris une tournure plus personnelle. Après avoir reçu un diagnostic de diabète de type 2, Rachel Duperreault a appris qu’elle était aussi atteinte d’une maladie hormonale, le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) qui peut provoquer une résistance à l’insuline, faisant en sorte que l’énergie s’emmagasine sous forme de graisses. Environ dix pour cent des femmes en souffrent.

«C’était comme une révélation pour moi. […] J’ai vraiment voulu partager ce que j’avais appris.»

Après avoir transformé son mode de vie et son alimentation pour surveiller ses glucides, elle a perdu du poids de façon constante. En 2021, elle s’est donné un an pour se sentir à l’aise dans le but de porter un maillot deux pièces sur la plage.

«Je me suis dit que dans un an si je continuais avec le même train, je devrais être capable de me rendre où je veux être physiquement. J’ai vraiment dédié une année à bouger, à donner un maximum de moi-même et essayer de me surpasser, mais je refuse encore et toujours d’avoir faim parce que j’ai passé ma vie à avoir faim.»

Après un an d’efforts intenses, d’entraînement et de musculation, son corps a changé, mais il n’y a pas eu de perte de poids significative. Dans tout ce processus, Rachel Duperreault a appris surtout à regarder son corps avec une «lentille d’amour» et à s’apprécier sans jugement.

«Le chiffre n’est pas important. Je me suis retrouvée dans une espèce de danse d’amour avec moi-même où j’ai arrêté de me juger par rapport à un chiffre.»

Elle a réussi à retrouver la santé, à éliminer son diabète et son insuline est de nouveau dans la norme.

«Je continue à surveiller mon alimentation. Est-ce que c’est dans une quête extrême de perte de poids? Non, mais une quête de bien-être physique et de santé.»

«Je viens d’avoir 47 ans et je commence juste à prendre de l’assurance en moi. Je trouve que le documentaire démontre que j’ai vraiment fait beaucoup de progrès. Ce n’était pas scénarisé, c’était vraiment dans la vérité de ce qui m’arrivait et de ce que je constatais.»

 

Se pardonner

Parallèlement au parcours de la scénariste, on suit aussi celui de Stef Paquette et de Joëlle-Renée Éthier dans leur quête de bien-être et de perte de poids. Leurs témoignages apportent des points de vue inspirants. Joëlle a un parcours semblable à celui de Rachel Duperreault. Son témoignage lui a permis de mieux comprendre, de se pardonner et que son surpoids n’était pas de sa faute. On découvre aussi dans ce film une communauté qui se soutient mutuellement.

La réalisatrice Francine Hébert espère que ce film donnera de l’espoir aux gens atteints des mêmes maladies que Rachel Duperreault. Et surtout ne pas juger les personnes qui vivent avec un surplus de poids.

«J’espère qu’ils vont pouvoir s’inspirer de ce film-là, et avoir le courage d’agir pas nécessairement pour se mettre un maillot deux pièces à la fin de leur processus, mais au moins pour avoir espoir qu’ils peuvent potentiellement changer le cours de leur santé avec leur alimentation», a affirmé la cinéaste qui avait réalisé aussi le court métrage Cafétéria. Selon elle, si Rachel a réussi, d’autres personnes peuvent le faire.

La réalisatrice de Cocagne connaît la scénariste depuis plusieurs années. Même si Francine Hébert n’a jamais eu de problème de poids, elle est consciente des jugements de la société sur le corps des femmes. Comme réalisatrice, Francine Hébert a adopté une approche très respectueuse, notamment lorsque Rachel ose revêtir son maillot deux pièces.

«Je voulais m’assurer qu’elle se sente à l’aise. On en a beaucoup parlé avant de comment on allait tourner la scène», a ajouté la cinéaste qui signe son premier moyen métrage documentaire. Le tournage s’est déroulé principalement dans le sud-est du Nouveau-Brunswick et en Saskatchewan.

Rachel Duperreault qui œuvre dans le domaine culturel a effectué énormément de recherches pour développer le scénario. La première du film aura lieu au Festival Cinergie à Saskatoon le 11 mai. Produit par les Productions du Milieu, le documentaire sera présenté sur Unis TV le 15 mai à 22 h et en rediffusion le 18 mai. Il sera aussi disponible en ligne.

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