Après un premier succès en 2022 à Saint-Léonard, l’Orchestre philharmonique du Haut-Saint-Jean (OPHSJ) présente à nouveau le Requiem acadien de Calixte Duguay et Daniel Finzi samedi, à Edmundston (Saint-Basile) et dimanche, à Campbellton.

Le ténor Éric Thériault et la soprano Chantal Dionne uniront de nouveau leurs voix à celles du choeur et de l’orchestre pour l’occasion de ces deux concerts.

«Ç’a tellement été bien reçu à Saint-Léonard l’an dernier qu’on s’est dit qu’il fallait absolument qu’on le reprenne. Ça nous donne aussi l’occasion de retravailler certaines choses (pour perfectionner l’oeuvre», souligne Daniel Finzi, idéateur et compositeur du Requiem acadien et qui reprendra la baguette pour diriger l’oeuvre.

Le chef et compositeur rappelle que l’idée d’un requiem est née à la suite d’une commande pour le 100e anniversaire de Saint-Léonard, l’an dernier. Daniel Finzi avait alors l’idée de composer une pièce avec choeur pour l’occasion, et pourquoi pas un Requiem, en français de surcroît. Ayant déjà collaboré avec Calixte Duguay par le passé et connaissant bien sa plume prolifique, il a donc fait appel à lui pour le livret. Les premières lignes n’ont d’ailleurs pas tardé à jaillir, atteste Daniel Finzi.

«Calixte a la plume facile et il m’a envoyé de super beaux textes, très inspirants, donc j’ai pu me mettre assez rapidement à mon tour à la composition de la musique», se souvient le compositeur d’origine argentine et qui partage son temps depuis plusieurs années entre le Québec et le Nouveau-Brunswick.

La première rencontre entre Daniel Finzi et Calixte Duguay remonte au 5e Congrès mondial acadien de 2014. Le compositeur et chef d’orchestre avait écrit la Symphonie de l’Acadie des terres et forêts pour l’occasion et la soprano Chantal Dionne lui avait suggéré d’y intégrer la célèbre chanson de Calixte Duguay Les aboiteaux.

«À la suite de ce concert, Calixte est venu me voir pour me féliciter et me dire combien il avait aimé la version orchestrée des Aboiteaux. Il m’a aussi dit que ce serait plaisant de travailler sur un projet ensemble. C’est là que l’idée du concert Calixte symphonique – présenté ces dernières années et duquel a également découlé un disque – est née.»

«Je suis un passionné d’histoire et je savais déjà que des Acadiens avaient été déportés aux Îles Malouines, au large de mon pays natal, signale Daniel Finzi. Lors du Congrès mondial acadien de 2014, j’ai pu vivre la culture de l’Acadie de manière intense et concrète, et c’est sûr que rencontrer Calixte Duguay en chair et en os, pour moi, ç’a été un moment marquant dans ma vie.»

Une amitié entre les deux hommes a germé depuis, que le Requiem acadien a en quelque sorte cristallisée.

«Nous avons toujours eu une grande facilité de communication depuis que nous collaborons ensemble. Quand nous avons travaillé ensemble sur ses chansons, ce n’était pas compliqué, ça allait de soi. C’était sa musique, mais il m’avait donné carte blanche pour l’orchestration. Dans le cas du Requiem acadien, c’est un peu différent car c’est mon initiative en premier lieu, mais il a été super ouvert et il m’a fait quelques suggestions en cours de route et c’est pourquoi nous sommes fiers de le présenter à nouveau», soutient celui dont les relations avec l’Acadie remonte au début des années 2000, alors qu’il enseignait le violoncelle à la défunte école de musique Les P’tits violons de Mgr Lionel Daigle, à Edmundston, en plus d’en diriger l’orchestre.

Les concerts du Requiem acadien auront lieu samedi, à 19h, à l’église de Saint-Basile, de même que dimanche, à 15h, à l’église Notre-Dame-des-Neiges de Campbellton.

Daniel Finzi caresse également d’autres projets à venir avec l’Orchestre philharmonique du Haut-Saint-Jean. Le chef souhaite d’ailleurs que l’orchestre sorte davantage des limites du Madawaska où il a pignon sur rue, comme ce sera le cas lors de la représentation du Requiem acadien à Campbellton, le 21 mai.

Par ailleurs, La Sinfonia de Québec, dont il est également le chef et directeur artistique, célébrera ses 60 ans lors d’un concert spécial le 4 juin, au Palais Montcalm, avec des oeuvres d’Antonio Vivaldi, d’Irénée Lemieux ainsi qu’une création de Daniel Finzi.

«J’ai écrit une Fantaisie pour quintette et orchestre à cordes pour rendre hommage à La Sinfonia de Québec. C’est comme une mini-symphonie et j’ai très hâte de la présenter au public», déclare Daniel Finzi.

 

L’écriture musicale par le théâtre

Si Daniel Finzi est avant tout violoncelliste, le musicien n’a pas tardé à se mettre à la composition musicale, cela en grande partie grâce à son père, Alejandro Finzi, dramaturge bien connu en Europe et décédé en 2021.

«Pendant mes études en violoncelle, j’écoutais aussi la musique des pièces de mon père. C’est un peu comme ça que j’ai commencé à composer, car par la suite, nous avons travaillé ensemble sur une pièce de théâtre musical, une pièce pour narrateur et orchestre ainsi que quelques compositions sur ses textes dramaturgiques», confie Daniel Finzi.

«Quand j’ai commencé à jouer dans des orchestres, j’avais de la difficulté à rester en place, à ne pas bouger de ma chaise et simplement jouer sur mon violoncelle, poursuit-il avec un léger fou-rire. Quand on est à l’intérieur de l’orchestre, nous sommes en plein coeur de l’oeuvre à interpréter, et parfois – je ne suis pas le seul musicien à penser ça -, on aurait le goût d’aller plus loin et on est porté à analyser le travail du chef qui est devant nous. Être musicien, c’est être en formation continue en quelque sorte, car nous voulons perfectionner notre instrument mais aussi notre manière d’aborder les pièces que nous jouons.»

«Quand des opportunités de direction d’orchestre se sont présentées à moi, j’ai tout de suite saisi ces occasions d’élargir mes horizons musicaux, et depuis, je n’ai plus eu envie de m’arrêter», exprime Daniel Finzi.

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