Des scientifiques affirment qu’il n’existe pas de pétrole « à faible émission de carbone », quoi qu’en dise le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador, qui soutient que ce pétrole existe, au large de l’île.

Damon Matthews, professeur de sciences du climat à l’Université Concordia, soutient que cette appellation constitue en soi une impropriété. Il est vrai, selon lui, que moins d’émissions de gaz à effet de serre sont produites par l’extraction du pétrole au large de Terre-Neuve que par les sables bitumineux de l’Alberta.

Mais le professeur Matthews rappelle que les émissions lors de l’extraction ne représentent qu’un faible pourcentage de l’empreinte carbone de ce pétrole: c’est sa combustion qui pèse lourd dans le changement climatique, dit-il.

La semaine dernière, la ministre des Finances de Terre-Neuve-et-Labrador, Siobhan Coady, vantait le « pétrole à faible teneur en carbone » de sa province, alors qu’elle défendait un investissement de plus de 60 millions $ de son gouvernement dans l’exploration pétrolière au large de l’île.

Daniel Scott, professeur de géographie à l’Université de Waterloo, affirme de son côté qu’il n’y a pas de place pour le pétrole dans la transition à faible émission de carbone à laquelle les gouvernements, dont celui du Canada, se sont engagés en vertu de l’Accord de Paris en 2015.

Les quelque 195 signataires de l’accord se sont engagés à limiter l’augmentation de la température mondiale à 1,5°C.

Le biologiste William Cheung, de l’Université de la Colombie-Britannique, est l’un des auteurs du plus récent rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Ce rapport a été publié quelques jours avant le dépôt du budget provincial de Terre-Neuve-et-Labrador.

Le professeur Cheung, directeur de l’Institut pour les océans et les pêches à UBC, affirme que la décision de Terre-Neuve-et-Labrador de continuer à financer et à encourager l’exploration pétrolière va à l’encontre de la science et des principales conclusions du GIEC.

« Le monde doit maintenant entreprendre des mesures d’atténuation profondes, rapides et soutenues, a déclaré M. Cheung, faisant référence aux recommandations du rapport sur la réduction des gaz à effet de serre.

« Et nous savons que les émissions de combustibles fossiles constituent la plus importante source d’émissions qui contribuent au changement climatique, dans le passé et à l’heure actuelle. »

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