

La campagne des sexes
Deux événements majeurs ont eu lieu cette semaine, en matière de santé reproductive des femmes.
D’abord, l’Église s’est mêlée au débat politique de la question entourant l’accessibilité à l’avortement. Un prêtre de Saint-Jean a envoyé des lettres à ses paroissiens les encourageant à voter «selon leur conscience» et un autre de la même région a publié une lettre d’opinion dans le Daily Gleaner exprimant que les catholiques devraient voter contre les partis demandant un meilleur accès à l’avortement.
Ensuite, une campagne anti-choix a été menée à l’aide de dépliants envoyés chez des résidants à Fredericton associant le Parti libéral avec une photo de propagande non réaliste d’un foetus ensanglanté.
Ces tentatives d’influencer le vote de la population néo-brunswickoise rappellent à toutes les femmes du Nouveau-Brunswick qu’elles n’ont pas le droit de décider pour leur propre corps. Oui, l’Église, comme toute autre institution, a le droit à son opinion sur les dossiers politiques. Oui, l’Église, comme toute autre institution, fait partie de la société. Mais l’Église, comme toute autre institution, n’a pas le droit de dicter à qui que ce soit quoi faire avec son corps. Et c’est ce qu’elle fait actuellement.
Être pro-choix signifie tout simplement d’être en faveur que la femme, qui tombe enceinte, ait accès à toutes les options qui lui reviennent. L’avortement est un choix parmi d’autres. Or, si l’avortement n’est pas assez accessible, comme c’est le cas au Nouveau-Brunswick, plusieurs femmes se retrouvent coincées et font face à des choix potentiellement dangereux.
La campagne anti-choix exprimée par l’entremise de dépliants ne fait qu’augmenter la tristesse de la situation. En plus d’être de la désinformation sur l’acte médical de l’avortement, comme l’a exprimé le
Dr Gionet dans les médias, c’est complètement dégradant, insultant et même violent comme méthode de propagande.
Dans ma première chronique de cette campagne électorale, j’ai souligné qu’il y avait de fortes chances que très peu de femmes soient élues encore une fois à l’Assemblée. Alors, messieurs, lorsque vous serez élus, prouvez-nous que les femmes sont égales aux hommes et donnez-leur une accessibilité à l’avortement une fois pour toutes. Parce que ce n’est pas au gouvernement de dire aux femmes ce qu’elles peuvent et ne peuvent pas faire lorsqu’il est question de leur corps et de leur santé.