La Cour suprême du Canada a rendu une décision majeure, vendredi, en décriminalisant l’aide médicale à mourir...
Une nouvelle patate chaude pour Brian Gallant
La Cour suprême du Canada a rendu une décision majeure, vendredi, en décriminalisant l’aide médicale à mourir. La décision est unanime et signée par l’ensemble des juges. Il s’agit d’un message on ne peut plus clair de la part du plus haut tribunal du pays.
Les juges donnent 12 mois aux gouvernements fédéral et provinciaux pour faire leurs devoirs et revoir le cadre législatif. On en entendra vraisemblablement parler prochainement sur la scène fédérale. Peut-être même lors de la campagne électorale.
Au Canada, la santé est une compétence partagée entre Ottawa et les provinces. Le gouvernement du Nouveau-Brunswick devra donc lui aussi se pencher sur le suicide assisté.
Cela pourrait faire des flammèches à Fredericton. Comme on l’a vu dans le dossier de l’avortement, tous les députés ne s’entendent pas sur ce qu’est la vie et sur les moyens d’y mettre fin.
Dans les années qui ont suivi la décriminalisation des interruptions volontaires de grossesse par la Cour suprême du Canada, en 1988, le gouvernement provincial n’a pas changé son approche du tout au tout.
L’accès à l’avortement est longtemps demeuré difficile au Nouveau-Brunswick, malgré cette décision phare (qui n’avait pas fait l’unanimité chez les juges de la Cour suprême à l’époque, en passant).
Le statu quo est demeuré intact pendant près de 30 ans, jusqu’à ce que les libéraux de Brian Gallant s’en mêlent et annoncent des mesures en 2014.
Mais là, dans le dossier du suicide assisté, la Cour suprême du Canada est unie. Sa décision est sans appel, l’ultimatum lancé aux gouvernements aussi.
Le gouvernement du Nouveau-Brunswick pourra difficilement mettre de côté cet enjeu, comme il l’a fait avec l’avortement pendant de nombreuses années.
Les débats sur l’assistance médicale à mourir seront sûrement acérés. Ça brassera au conseil des ministres.
Mais n’en déplaise à certains élus, le gouvernement provincial devra se pencher sur ce dossier plus tôt que tard.
Au moins, Brian Gallant ne pourra pas se plaindre que son arrivée au pouvoir a été endormante.