- Acadie Nouvelle: Mathieu Roy-Comeau
Les inondations records au Nouveau-Brunwick
BERNARD THÉRIAULT
Même si on possède des statistiques relatives aux inondations dans la province, qui nous ramènent à aussi loin que 1680, force nous est de constater que les catastrophes des 50 dernières années sont sans équivoque les plus graves qu’aient connues le N.-B. Que les climato-sceptiques continuent de croire que la planète ne se réchauffe pas, que les enfants sont livrés par des cigognes et que Blaine Higgs est un nationaliste acadien! Tant qu’à y être, pourquoi ne pas mettre ces inondations sur le dos d’Atcon? Après tout, ils étaient partenaires dans la construction de l’autoroute!
Blague à part, les inondations printanières au Nouveau-Brunswick sont aussi vieilles que la province, mais force est de constater que celles de ce printemps établissent de nouveaux records et que les trois plus importantes se retrouvent en 1973, en 2008 ainsi que cet année. Généralement, elles se produisent quand de grandes quantités de neige provenant du nord de la province et même du Québec fondent rapidement. Les conséquences de ces fontes rapides se font généralement sentir dans le bas de la rivière Saint-Jean, d’abord sur les plateaux entre Fredericton et Jemseg, ensuite entre Jemseg et Saint-Jean.
Le Madawaska et le comté de Carleton ne sont pas à l’abri de l’eau même si, généralement, les complications dans le haut de la vallée sont plus souvent causées par des embâcles plus tôt dans la saison. Les plus anciens avaient la sagesse de se construire un peu plus en hauteur, laissant se répandre les inondations sur des terres agricoles sans trop de dommages.
Mais voilà qu’aujourd’hui, la volonté de se construire en bordure de rivière et la manipulation pas trop mesurée des terres inondables faire augmenter à chaque crise le nombre de personnes et de bâtiments victimes des crues. Malgré de sévères avertissements, l’attachement à la terre ancestrale ou encore à la maison dans laquelle on a élevé notre famille est souvent plus fort que le risque de voir son bien endommagé quand le printemps arrive. Qui plus est, les gouvernements fédéral et provinciaux ont un programme de compensations pour les catastrophes naturelles qui se veut assez généreux pour ne pas pénaliser ceux qui vivent en terre inondable, et les municipalités résistent a interdire la construction en bordure des rives, ces terrains étant généralement les plus lucratifs en matière de revenus fonciers.
La question qui se pose: les gouvernements, et plus particulièrement celui de la province, devraient-ils resserrer les règles avec les municipalités en interdisant d’abord la construction sur des terrains ou on peut anticiper à moyen ou long termes des inondations, pour ensuite financer des programmes pour relocaliser ceux qui, inondations après inondations, voient leurs propriétés submergées?
Avec l’augmentation du niveau des océans, toutes les régions de la province sont maintenant à risque de se faire inonder, alors que l’on prédit dans un avenir assez rapproché la disparition de plusieurs communautés côtières. Il est grand temps de prendre des mesures draconniennes et de collaborer avec la nature, car celle-ci n’entend plus rigoler avec ses zones côtières!
JEANNOT VOLPÉ
Les inondations printanières ont créé des surprises cette année alors que la rivière Saint-Jean a atteint des records historiques à certains endroits. Les chutes réversibles de Saint-Jean durant les marées hautes repoussaient l’eau sur les plaines inondables de Grand Lake et des environs. Des résidences principales et secondaires ont été complètement détruites alors que d’autres ont subi des dégâts considérables.
Les habitants de ces régions riveraines sont habitués à chaque année de subir les effets des crues printanières. Toutefois, cette année a été exceptionnellement dévastatrice et plusieurs ont été pris par surprise. Alors que la ville de Fredericton recevait des prévisions au centimètre près, ce ne fut pas le cas pour les résidents de Grand Lake et des environs.
Durant les années du gouvernement Lord, des changements avaient été mis en place pour mieux gérer les constructions résidentielles dans les zones humides et inondables ainsi que dans certaines zones côtières affectées par les marées.
La population avait démontré son opposition et ne voulait pas que le gouvernement s’ingère dans la façon et où les propriétaires préféraient se construire. Pourtant, chaque fois qu’il y a inondation, le gouvernement est sommé d’aider financièrement les gens touchés. Le programme d’aide fédérale-provinciale a depuis des années des critères qui s’appliquent spécifiquement aux résidences permanentes et aux entreprises. Des programmes d’aide financière ont même été mis en place afin de relocaliser des propriétés qui était inondées de façon régulière.
J’habite en bordure de la rivière Madawaska et, en 2008, cette rivière avait causé des dégâts considérables de la frontière du Québec jusqu’à Edmundston. À moins d’être couverts par une assurance, les chalets, roulottes et résidences secondaires n’ont reçu aucune aide financière, à ce que je sache.
Toutefois, durant une année électorale, qui fait paniquer Brian Gallant, celui-ci semble prêt à créer un précédent. Le fait que de nombreux fonctionnaires du gouvernement ont des résidences secondaires autour de Grand Lake et les environs mérite une attention très spéciale du gouvernement.
Je suis conscient et sympathique au poids psychologique et financier que plusieurs auront à gérer. Toutefois, d’où viendra l’argent de l’aide provinciale, alors que le Nouveau-Brunswick croule sous sa dette. Est-ce que cet argent viendra du ministère de la Santé, de l’Éducation ou des Services sociaux?
Il est évident qu’en fin de compte, l’argent proviendra de tous les contribuables de la province dont la majorité ne peut se permettre une résidence secondaire.
J’ai des amis qui ont des propriétés dans cette région et je prévois aller les aider à nettoyer et à réparer. L’aide gouvernementale devrait selon moi être orientée de façon à faciliter le nettoyage avec des sites et des dépôts pour les débris et les matériaux contaminés.
Que M. Gallant aide financièrement des propriétaires de résidences secondaires de cette région démontrerait un manque de respect pour toutes les autres régions de la province qui se sont vues refuser la même aide au cours des années.