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L’été au Nouveau-Brunswick avant les élections provinciales
BERNARD THÉRIAULT
Les étés précédant une élection sont du bonbon pour les amateurs de politique. Vous verrez bientôt, si ce n’est pas déjà commencé, les candidats et candidates déambuler avec leur poignée de main et leur large sourire dans les festivals, les mariages et pourquoi pas les funérailles. Ils vous diront que vous avez de beaux enfants, qu’ils ont bien connu vos parents, et vous féliciteront bien sûr pour la graduation de votre petit dernier.
À quoi devons-nous nous attendre devant tant de sollicitude au cours des mois qui s’en viennent? D’abord, méfiez-vous des menteurs; ceux qui vous diront qu’ils pensent exactement comme vous, alors que dans le fond, c’est tout-à-fait le contraire.
Surtout: méfiez-vous des beaux parleurs, ceux qui savent manipuler les mots sans véritablement raconter des mensonges, mais qui sauront vous entourlouper avec des larmes et autres subterfuges. Plus précisément, méfiez-vous des conservateurs qui tiennent actuellement un double discours où on dit une chose dans le Sud et son contraire dans le Nord.
Les propos de Blaine Higgs la semaine dernière à St. Stephen et à Shippagan sont éloquents par leur contradiction! Dans le Sud, il confirme sa préférence de ne pas considérer la langue comme une compétence avant la langue, et dans le Nord, il a plutôt parlé de sa récente conversation au bilinguisme et combien ses pensées ont évolués sur ce sujet depuis ses années au COR.
Mon oeil! Ceci nous rappelle un peu l’histoire du douzième apôtre, celui qui a trahi…
Devant cet imbroglio, je trouve dommage que la Société de l’Acadie du N.-B., dans sa critique de Higgs, se sente obligée d’écorcher au passage le premier ministre Brian Gallant, alors que celui-ci a dit clairement que son gouvernement respecterait ses obligations linguistiques dans le dossier des ambulanciers. À l’approche des élections, il faut jouer de prudence. Peindre les conservateurs et les libéraux avec le même pinceau comporte un risque très grand pour la communauté acadienne. L’hypothèse d’une victoire conservatrice aux prochaines élections représente le plus grand risque auquel les Acadiens auront été confrontés lors d’une élection provinciale depuis longtemps.
Il est intéressant d’observer que, sauf pour Robert Gauvin qui, en acceptant la nomination dans Shippagan-Lamèque-Miscou, rejette du revers de la main le courage et la détermination démontrés par son père en quittant les conservateurs en 1995, les bleus n’ont pas encore choisi un seul candidat au nord de la Miramichi.
Cette situation – du jamais vu dans l’histoire de la province – confirme la stratégie conservatrice de vouloir gagner avec le Sud seulement en faisant fi de la question linguistique. Les propos de Higgs sur le bilinguisme confirment cette lugubre stratégie.
Ceux qui pensent que les bleus ou les rouges sont du pareil au même commettent une grave erreur. L’élection d’un gouvernement conservateur cet automne serait un net recul pour la communauté francophone.
Pensez-y à deux fois et passez un bel été. En passant, bravo à Madeleine Dubé pour sa nomination comme vice-rectrice du campus d’Edmundston; c’est un très bon choix.
JEANNOT VOLPÉ
L’été électoral qui s’annonce coûtera très cher aux contribuables du N.-B. Dans un mouvement de panique, semblable à celui qui a affecté la première ministre défaite en Ontario la semaine dernière, le premier ministre libéral Brian Gallant tente d’acheter la prochaine élection provinciale sans aucun respect pour la population et les prochaines générations.
Cette semaine, la vérificatrice générale du N.-B. exhortait, une fois de plus, le gouvernement Gallant à démontrer de la prudence financière et de réduire ses dépenses. Pourtant, M. Gallant a profité de cette journée pour faire plusieurs annonces de dépenses afin de diriger l’attention de la population et des médias ailleurs.
Depuis plusieurs années, la loi demandait à la vérificatrice générale de donner un portrait financier de la province juste avant l’élection afin d’informer les électeurs et électrices. La vérificatrice dit qu’à son avis, les résultats audités sont importants pour permettre à la population du N.-B. de juger dans quelle mesure le gouvernement a géré les ressources et les fonds publics.
Les libéraux de Brian Gallant ont supprimé cette partie de la loi, ce qui n’est pas de bonne augure et réserve des surprises après l’élection. La vérificatrice se demande si le gouvernement Gallant a entendu toutes les sonnettes d’alarmes à propos des effets de l’augmentation hors de contrôle de la dette provinciale et elle demande au gouvernement libéral de considérer plus sérieusement ces avertissements.
Elle se dit aussi inquiète que les libéraux n’ont aucun plan immédiat pour régler le déclin fiscal. Elle mentionne que notre dette per capita, qui était de 26% plus basse que celle de la Nouvelle-Écosse en 2008, est maintenant 16% plus élevée.
Elle critique aussi le N-.B. pour avoir augmenté de façon significative les revenus en taxes pour ensuite les dépenser presque complètement en nouveaux programmes.
Pourtant, les libéraux de Brian Gallant avaient promis que ces nouveaux revenus seraient dirigés vers l’élimination du déficit.
Le premier ministre Brian Gallant se félicitait le mois dernier pour sa bonne gestion.
Or, les agences de notation révisaient de façon négative dernièrement la cote de crédit de la province, ce qui signifie des coûts d’intérêts plus élevés pour les emprunts qui financent les dépenses gouvernementales, non seulement pour la province, mais également pour les emprunts municipaux et Énergie NB. La vérificatrice générale se dit aussi découragée par le fait que ces avis de prévisions négatives des agences de crédits nationales, à la suite du dernier budget provincial, n’ont pas suffi à faire changer la direction du gouvernement. Le plan libéral continue d’être «taxes et dépenses».
Cet été, les enfantillages de Brian Gallant et son manque évident de leadership continueront de décevoir la population.
Elle réalise chaque jour qu’il est temps de ramener un adulte aux commandes de la province. Toutefois, la vérificatrice reconnaît que les efforts pour reprendre le contrôle financier de la province seront comme essayer de faire tourner le Titanic et que ça prendra du temps.