BERNARD THÉRIAULT

Je commencerai ma chronique cette semaine en répondant à une lectrice qui, dans la page éditoriale de lundi, me rabrouait sévèrement, en m’accusant entre autre d’offrir des commentaires plus partisans que politiques depuis quelques chroniques. Eh bien, je lui dirai candidement qu’elle a raison sur toute la ligne. D’abord, mes propos sont plus partisans depuis quelques semaines puisqu’on se rapproche de l’élection et que l’importance de ce vote apparaît de plus en plus cruciale pour la communauté acadienne et francophone de la province.

Toutefois, mon statut de partisan libéral est loin de me rendre aveugle, et ne devrait pas m’empêcher de lui donner raison quand elle trouve ce gouvernement plutôt frileux quand vient le temps de défendre les intérêts de la communauté acadienne. Sauf Hédard Albert et Serge Rousselle, on peine à entendre d’autres membres de la députation sur les questions linguistiques. Je dirai haut et fort à Brian Gallant et à son équipe qu’ils ont intérêt à rassurer la communauté francophone en prenant des engagements fermes d’ici à la prochaine élection. Je ne voudrais pas me contenter de donner mon vote au parti du moindre mal. Je suis conscient que le Parti libéral est un peu coincé sur le plan politique, mais il faut rassurer la communauté d’ici l’élection.

Venons-en maintenant au sujet qui nous interpelle cette semaine, soit celui de la certification des infirmières qui, depuis 2015, crée une injustice pour les infirmières francophones de la province. Rappelons d’abord que cette certification est la responsabilité des provinces qui font depuis plusieurs années front commun pour offrir aux gradué(é)s un examen semblable pour toutes les provinces sauf le Québec.

Les législations provinciales respectives confèrent aux infirmières, par le biais de leur association provinciale, la responsabilité de contrôler l’admission à leur profession.

Quelques années passées, un mouvement national dans la profession a convaincu les provinces canadiennes – sauf le Québec – à utiliser l’examen américain NCLEX comme condition d’admission à la profession, rendant homogène le test d’entrée pour toute l’Amérique du Nord. Le Nouveau-Brunswick est la juridiction qui forme le plus de francophones avec cet examen, qui est mal traduit et n’offre aucun soutien pédagogique pour se préparer à le passer. Résultat: le taux de d’échec est le double chez les francophones de chez les anglophones et des dizaines de finissant(e)s courent le risque de ne pouvoir pratiquer la profession pour laquelle ils ont investi tant d’argent et tant d’effort.

Le gouvernement provincial s’est montré très lent a réagir dans le dossier, blâmant l’association des infirmières pour le fiasco. Cette semaine, les choses se sont précipitées alors que des organismes francophones ont fait front commun et finalement, le gouvernement provincial semble vouloir s’impliquer. Il était temps. Une chose est claire: devant la pénurie d’infirmières que connaît notre province, on n’a surtout pas les moyens de les mettre de côté. La province devrait mener cette bataille avec force et conviction au nom de la justice et de l’équité. Voilà une bonne façon pour le gouvernement de Brian Gallant de prouver aux francophones qu’ils feront le bon choix en votant pour eux!

JEANNOT VOLPÉ

Le dossier des examens des futures infirmières francophones du N.-B. s’ajoute à une longue liste où le gouvernement Gallant s’est traîné les pieds. Les résultats de 91% de réussite en 2014 qui ont chuté à 32% en 2015, à la suite d’un test américain traduit, démontrait de toute évidence que quelque chose ne fonctionnait pas. Pourtant, le premier ministre Gallant, le ministre responsable des dossiers relatifs aux langues officielles, faisait fi du problème en refilant le dossier à l’Association des infirmières du N.-B.

Cette semaine, le ministre de la Santé a décidé de faire une sortie à la place du premier ministre. Une fois de plus, des comités seront formés afin de repousser ce dossier après les élections de septembre.

Le ministre de la Santé a toutefois très peu de crédibilité. On a qu’à penser à la privatisation des soins de santé extra-muraux ou encore au problème de pollution de la plage Parlee pour lequel il disait cette semaine que la qualité de l’eau est excellente. Le même jour, un résultat d’analyse démontrait un taux de matières fécales plus élevé que le taux acceptable. La plage a donc fermé.

Ce dossier traîne depuis quelques années, le premier ministre Gallant étant trop occupé à faire de la politicaillerie.

Un autre dossier de traîne-pieds qui va coûter très cher aux entreprises du N.-B. est celui de la Commission des accidentés du travail. Donald Arseneault, qui était le ministre responsable, a été informé des défis en 2015 et a décidé de ne pas agir, étant trop occupé à se préparer pour son nouvel emploi à Ottawa. Il a attendu jusqu’à l’année dernière et sa solution fut de former un comité de travail, alors que le défi financier continue de gonfler et qu’il va engendrer des augmentations majeures à des taux qui ont déjà augmentés de façon drastique depuis quelques années.

On apprenait aussi cette semaine que le premier ministre Gallant s’est aussi traîné les pieds dans le dossier du gaz de schiste. Il avait promis en 2014 qu’il y aurait un moratoire sur l’exploration pour le gaz de schiste jusqu’à ce que des conditions, que son gouvernement devait évaluer, soient atteintes.

Nous apprenons maintenant que le gouvernement n’a pas fait le travail qu’il avait promis d’effectuer et maintenant, il décide de maintenir le moratoire alors que les réserves de la Nouvelle-Écosse sont en train de s’épuiser.

L’incompétence et le manque de leadership chronique de Brian Gallant ont aussi clairement été mis en évidence dans le dossier de la commissaire aux langues officielles.

Même la vérificatrice générale du N.-B. se dit troublée par le manque d’attention que le gouvernement Gallant accorde à toutes les alarmes sur la situation financière précaire de la province. Elle se dit aussi très préoccupée que les générations futures devront payer pour ces dépenses excessives.

Le dossier des examens des infirmières francophones n’est donc qu’un autre dossier traîne-pied pour Brian Gallant.

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