Voici des œuvres très différentes, mais toutes deux ancrées dans des régions de la Nouvelle-Écosse. Tout comme le roman historique L’accoucheuse de Scots Bay de l’auteure néo-écossaise Ami McKay, le chanteur et musicien Trevor Murphy puise son inspiration dans ses origines.

L’accoucheuse de Scots Bay d’Ami McKay, traduction de Sonya Malaborza

Cette saga historique nous faire revivre avec beaucoup d’habileté et d’émotions les réalités de la vie rurale en Nouvelle-Écosse, au début du siècle dernier et plus particulièrement dans la région de Scots Bay, sur les côtes de la Baie de Fundy. D’origine américaine, l’auteure habite maintenant à Scots Bay. Son récit met en lumière la naissance des luttes des femmes pour défendre leurs droits, dont celui de décider de leur corps.

L’accoucheuse raconte l’histoire d’une jeune femme pas comme les autres. Seule fille d’une longue lignée de garçons, Dora Rare sera confrontée à des choix. Alors qu’elle rêve de se marier et de fonder une famille comme toutes les autres jeunes filles de son village, sa vie bifurquera puisqu’elle ira s’établir chez la sage-femme et la guérisseuse M’ame B, (Marie Babineau); une Acadienne aux origines louisianaises. On est en pleine première guerre mondiale et les hommes sont appelés au front. Dora aura plusieurs défis à relever: un mariage difficile, problème de fertilité et accouchements ardus. Elle sera appelée à devenir sage-femme même si son travail ne plaît pas à tout le monde, notamment aux médecins qui arrivent dans la région avec leur nouveau service d’obstétrique.

On voyage de la Nouvelle-Écosse jusqu’à Boston où Dora Rare ira s’installer pour un moment avant de revenir dans son village.

Au fil du roman, l’auteure a inclus des chansons, des coupures de presse (La Gazette de Canning) ainsi que des échanges de lettres, enrichissant ainsi le récit. La traductrice de Moncton a choisi des folklores tirés du répertoire franco-canadien au lieu de traduire les chansons. Les extraits sélectionnés correspondent à l’esprit et à l’époque des chansons de la version anglaise.

Afin de refléter l’anglais non standard du récit original, Sonya Malaborza a opté pour des dialogues dans un français aux couleurs acadiennes de la Nouvelle-Écosse et de la Louisiane.

Si au début, on peine un peu à entrer dans l’histoire, rapidement par la suite, on se laisse transporter par ce roman qui soulève des questions profondes sur les conditions des femmes tout en nous offrant un remarquable voyage dans le temps. À certains égards, ce roman a des similitudes avec la trilogie Les accoucheuses d’Anne-Marie Sicotte. Même si cette trilogie se déroule à Montréal, les combats se ressemblent.

En écrivant cette histoire, Ami McKay a voulu aller au-delà des manchettes de l’époque sur la guerre pour explorer les luttes des femmes, les questions d’intimité, de fertilité, de contraception et d’obstétrique. La version originale anglaise du roman (The Birth House) a été un immense succès, avec 250 000 exemplaires vendus. (Éditions Prise de parole, 2020). ♥♥♥♥

Sluice, le projet francophone de Trevor Murphy

Le 18 juin 2020. Trevor Murphy lance une première chanson en français Un été sans frontières. Gracieuseté

Vous connaissez peut-être le groupe Quiet Parade qui évolue surtout sur la scène anglophone. Cette formation basée à Halifax qui existe depuis 2008 a sorti un premier album francophone en 2018, Nous étions icitte, qui rassemble des traductions françaises de chansons anglaises. Seul francophone de Quiet Parade, l’auteur-compositeur-interprète Trevor Murphy a voulu pousser sa démarche plus loin en créant son propre projet solo en français en puisant son inspiration dans ses racines acadiennes de la région de Par-en-Bas où il a grandi. Il lance une première pièce originale Un été sans frontières sous l’étiquette Acadian Embassy. Sans révolutionner la scène musicale, il offre une chanson estivale sur un air accrocheur au style pop-rock puissant qui accompagne bien les balades en voiture. Le nom Sluice pointe aussi vers ses origines, Sluice Point où vivaient ses grands-parents et où habitent maintenant ses parents. C’est aussi le terme anglais pour les aboiteaux.

Trevor Murphy a grandi en français à l’Île des Surette dans le sud-ouest de la Nouvelle-Écosse, pour ensuite déménager à Halifax. Ce n’est que plusieurs années après son départ de Par-en-Bas qu’il a renoué avec sa langue maternelle.

«Quand on grandit dans une place, c’est toujours dans nos racines et ancrée dans nos coeurs… Je voulais faire un projet qui non seulement parle de l’histoire de cette région, mais qui reste fidèle à l’accent, à notre façon de parler et à nos tournures de phrase.»

Le chanteur et guitariste espère faire paraître un premier album de cinq ou six chansons à l’automne.

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