Alors que se pointe la belle saison, je vous propose deux nouveautés musicales qui invitent à prendre la route, à voyager et à rêver.

Peut-être un rêve II, Joseph Edgar

Huit mois après la sortie de Peut-être un rêve, Joseph Edgar est de retour avec le deuxième volet de cette aventure musicale. Cinq chansons inédites et une reprise de Tom Waits composent ce micro album tout aussi réussi. Décidément, l’auteur-compositeur-interprète acadien ne manque pas d’inspiration. Sur des mélodies accrocheuses, le chanteur et poète nous livre des chansons imagées se situant à la frontière du rêve et de la réalité. Au fil de chaque morceau, il met en scène des histoires singulières comme dans l’étonnante Entre le Louvre et le volant, un genre de rêve éveillé à la fois comique et dramatique. Alternant entre les ballades folk, pop-rock et des pièces plus énergiques et intenses, il a le don de nous faire voyager par sa musique. Ce second chapitre est peut-être un peu plus planant que le premier. Les deux volets forment donc un ensemble brillant, éclectique qui révèle les multiples facettes de Joseph Edgar.

Je dois admettre que mon regard est plus ou moins objectif ayant un parti pris pour cet artiste que je suis depuis ses débuts avec Zéro degré Celsius. Heureuse de savoir que l’inspiration ne l’a pas quittée, même s’il y a deux ans, l’envie de prendre une pause de la scène musicale s’est pointée. De disque en disque, il reste fidèle à lui-même en offrant des chansons à l’écriture bien ficelée. Il y a de belles images et des musiques qui nous donnent envie de danser tout doucement. «Peuvent-tu juste me passer une toune/Peuvent-ils juste me laisser rêver… rêver.» (extrait de Prière de ne pas déranger) qui ouvre merveilleusement bien cet opus.

Cette nouvelle collection nous transporte notamment à travers les récits d’un ami disparu trop tôt, d’une rencontre romantique dans un parc en ces temps particuliers pour conclure avec la touchante interprétation piano-voix de la pièce Innocent When You Dream de Tom Waits. Il semblerait qu’il chantait cette ballade pour endormir ses enfants. Tout cela fait en sorte que cet album paru ce vendredi vaut résolument le détour.

Le succès par le travail, Sluice

On peut facilement s’imaginer partir sur un road-trip en écoutant cet album. Dans une chronique précédente, je vous avais parlé de ce musicien établi à Halifax lorsqu’il a fait paraître une première chanson en français, Un été sans frontière. Sluice, Trevor Murphy de son vrai nom, fait aussi partie du groupe anglophone Quiet Parade. Ce francophone originaire de la région acadienne de Par-en-bas dans le sud-ouest de la Nouvelle-Écosse nous arrive avec son premier disque complet en français au style pop-rock explosif (power pop) qui se propulse à fond de train.

Celui qui renoue avec ses racines acadiennes s’inspire de son coin de pays, de la vie dans les divers lieux de sa jeunesse et sur le fait de grandir dans une petite localité. Trevor Murphy a déjà affirmé en entrevue dans Le Courrier de la Nouvelle-Écosse que lorsqu’il pense en français, cela le ramène à la maison et à tous ses souvenirs heureux de Par-en-Bas. Ce premier opus témoigne bien de cet état d’esprit. Un beau mariage entre la nostalgie et la puissance des guitares électriques, un peu à la Tom Petty dans ses élans plus rock. Voilà l’originalité de Sluice, de combiner ses racines, les accents de Par-en-Bas et un univers musical très électrique qui nous rappelle les années 1990.

Par contre, ce premier effort manque un peu de variété quoique la pièce Catéchèse A+ se démarque du lot. Avec ses guitares rugueuses un peu grunge, elle arrive à mi-parcours comme une diversion. La pièce d’ouverture Ma première drogue sur le sentiment de dépendance à l’amour est particulièrement réussie. Un album qui laisse présager un avenir prometteur. Si toutes les pièces ont été écrites et composées par Trevor Mury, ce dernier a fait appel à plusieurs musiciens pour collaborer à l’album paru à la fin avril.

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