Jennifer Lopez fait un retour remarqué au cinéma dans Mariage en otage (Shotgun Wedding; Prime Video), une comédie qui peut être qualifiée d’explosive.

Les plus expérimentés de nos lecteurs se souviendront que J-Lo a été une icône de la chanson, du cinéma, de la danse et de la mode pendant plus d’une décennie, au tournant du millénaire.

Aujourd’hui, la star âgée de 53 ans se fait plus discrète, travaillant en coulisse (notamment comme productrice) et passant du temps avec ses deux enfants.

Dans Mariage en otage, la New Yorkaise d’origines portoricaines interprète Darcy, une quarantenaire qui a invité toute sa famille dans un centre de villégiature des Philippines pour s’y marier avec Tom (Josh Duhamel), un joueur de baseball en fin de carrière.

Tout se déroule relativement bien, jusqu’à l’arrivée de l’ex-fiancé de Darcy, Sean (le chanteur Lenny Kravitz). Celui-ci attise la jalousie de Tom et lui vole même la vedette avec son charisme et son exubérance.

En fait, les choses se compliquent tellement que Darcy et Tom se retrouvent au coeur d’une dispute si intense qu’ils décident d’annuler leur mariage.

Ils n’ont toutefois pas le temps d’annoncer leur décision à leurs invités, des pirates armés jusqu’aux dents débarquant sur l’île en exigeant qu’on leur remette la fortune du père de la mariée.

Darcy et Tom se lancent alors dans une mission impossible: sauver leur mariage et leurs convives…

Après les 30 premières minutes de Mariage en otage, j’étais convaincu que je passerais une soirée bien ordinaire, forcé d’écouter un film à l’humour forcé, à la trame sonore balourde et au scénario totalement dénudé d’originalité.

Et c’est alors qu’un miracle se produisit: les pirates débarquent et l’oeuvre du cinéaste Jason Moore (la trilogie Pitch Perfect) arrête de se prendre au sérieux.

On s’entend, le scénario ne gagnera pas un Oscar. Et Lopez, Duhamel et compagnie ne remporteront pas un prix d’interprétation. Mais comme divertissement, le film fait le travail, surtout dans les 30 dernières minutes, quand le budget (non dévoilé) du film semble augmenter de minute en minute en raison des explosions et des effets visuels.

Mariage en otage nous surprend aussi par son originalité, notamment avec ses longues scènes qui se déroulent dans une luxueuse piscine et ce coup de circuit frappé par Tom… avec une grenade.

Et Lopez dans tout ça? Vous ne serez probablement pas surpris d’apprendre qu’elle joue exactement le même personnage que dans ses 20 films précédents: la belle femme au grand coeur qui ne manque pas de ressources et qui refuse de se laisser marcher sur les pieds. Mais comme c’est probablement très exactement ce que le public cible recherche, je ne vois pas qui pourrait s’en offusquer!

(Trois étoiles sur cinq)

 

You People

Les tensions raciales sont de plus en plus marquées aux États-Unis. Un état de fait qu’illustre la comédie You People (Netflix).

Ezra (Jonah Hill) est un juif blanc. Malchanceux en amour, il fait la connaissance d’Amira (Lauren London), une musulmane afro-américaine.

La relation entre les deux jeunes gens est loin de faire le bonheur du père d’Amira, Akbar (Eddie Murphy). Et elle excite un peu trop la mère d’Ezra (Julia Louis-Dreyfus), qui y voit une occasion de briller par sa tolérance auprès de son groupe d’amis.

Quand Amira et Ezra décident de se marier, le gouffre qui sépare leur réalité respective devient chaque jour plus prononcé. Leur amour pourra-t-il survivre?

Portrait de la société américaine contemporaine urbaine, You People traite de front de questions difficiles et pesantes grâce à un humour très adulte.

C’est une suite de scènes malaisantes, à la Meet the Parents (2000), et une longue allégorie – jamais moralisatrice – sur le manque d’ouverture entre les différentes races et religions.

Hill impressionne dans le rôle de l’enfant attardé à l’horrible coupe de cheveux. Ses interactions avec le très sévère Murphy sont tordues et tordantes, notamment celle où Ezra demande à Akbar la main d’Amira. Un moment d’anthologie!

On sourit et on s’éduque, donc, mais l’ensemble aurait pu être beaucoup moins stéréotypé et plus accessible – certains gags demandent une bonne connaissance de l’histoire et de l’actualité.

À voir, ne serait-ce que pour étendre ses horizons et réfléchir aux principes de tolérance et d’ouverture.

(Trois étoiles et demie sur cinq)

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