Si on vous demandait de tuer votre conjoint ou un de vos enfants afin d’empêcher l’Apocalypse, le feriez-vous?

C’est cette question infiniment hypothétique qui est au coeur du plus récent film de M. Night Shyamalan, La cabane isolée (Knock at the Cabin; en salles depuis le 3 février).

Dans ce thriller psychologique adapté d’un roman de l’Américain Paul Tremblay, Shyamalan met en scène un couple homosexuel (Jonathan Groff et Ben Aldridge) et leur enfant adoptif (la charmante Kristen Cui) coulant des moments doux dans un chalet isolé de la Pennsylvanie.

Un jour, quatre étrangers armés (menés par l’ancien lutteur Dave Bautista et le Ron Weasley de la saga Harry Potter, Rupert Grint) débarquent. Ils affirment avoir eu des visions de la fin du monde. Pour empêcher la mort de 7 milliards de personnes, la petite famille doit tuer un de ses membres.

Puisque les deux papas refusent d’obtempérer, trois des messagers tuent le quatrième. S’abat alors sur une partie du monde un immense tsunami. Est-ce que cela suffira à convaincre le couple? À moins que celui-ci ne soit victime d’une élaborée mise en scène en raison de la haine que suscite son homosexualité?

Il était un temps où M. Night Shyamalan figurait dans la courte liste de mes réalisateurs préférés. Comme tout le monde, j’ai adoré The Sixth Sense (1999). Unbreakable (2000), Signs (2002), The Village (2004) et The Visit (2015) m’ont tout autant charmé.

J’ai toujours admiré le talent de conteur et de cinéaste de l’Indo-Américain. Autant dans ses images que dans ses histoires, il a, tel un magicien, ce talent rare de nous faire regarder d’un côté alors que l’important se trouve de l’autre. Pensez par exemple à la finale de The Sixth Sense ou de Unbreakable, parmi les plus surprenantes et marquantes et de l’histoire du cinéma.

Malheureusement, dans La cabane isolée, Shyamalan n’a pas son flair habituel. Les images, pour unes, cadrées extrêmement serrées autour des visages, n’ont aucune valeur artistique.

Dans cette version moderne de la fable des Quatre Cavaliers de l’Apocalypse, le réalisateur (qui signe aussi le scénario) nous propose un exercice de pensée plus ou moins cohérent.

Certaines scènes sont très tendues, c’est vrai. Shyamalan a aussi le bon goût de présenter la violence hors cadre et de nous forcer à nous poser des questions difficiles. Bautista est de plus d’une sensibilité insoupçonnée. Bref, il y a du bon dans le film.

Le principal problème, c’est que le cinéaste nous titille l’esprit avec une série de retours en arrières qui laissent présager une grande révélation… qui ne vient malheureusement pas.

On attend, on attend et… le générique apparaît, nous laissant très confus sur le sens profond de ce qu’on vient de voir.

Vrai, il est beaucoup question du pouvoir de l’amour dans le film. Mais honnêtement, j’ai trouvé le propos vide de sens et prétentieux. J’avoue donc ne pas avoir bien saisi le message que Shyamalan tente de nous partager. À moins que tout ça ne soit qu’un simple film d’exploitation sans le moindre deuxième degré? Allez savoir

Pour moi, La cabane isolée est donc une occasion ratée et une grande déception.

(Trois étoiles sur cinq)

 

Meet Cute

En surfant dans l’offre de Prime Video cette semaine, j’ai découvert la comédie Meet Cute. Je ne saisissais pas comment un film mettant en vedette deux des comiques de l’heure à Hollywood, Kaley Cuoco et Pete Davidson, ait obtenu si peu de publicité. Après l’avoir vu, je comprends beaucoup mieux…

Cuoco est devenue une super vedette en raison de son rôle de Penny dans la série câblée The Big Bang Theory (2007-2019) et, plus tard, pour son jeu dans une autre série, The Flight Attendant (2020-2022).

Davidson, de son côté, est un humoriste de la relève, qui s’est fait connaître dans Saturday Night Live et qui, depuis, alterne entre le devant et l’arrière de la caméra (The King of Staten Island) – quand il ne fait pas la manchette pour ses propos, ses conquêtes ou ses tenues controversés…

Dans le très irrévérencieux Meet Cute, Cuoco interprète Sheila, une jeune femme qui peut voyager dans le temps et qui en profite pour revivre sans cesse la même nuit romantique avec Gary (Davidson).

Si les 30 premières minutes de cette comédie valent le coup d’oeil – principalement pour la spontanéité de Cuoco et sa chimie avec Davidson -, la dernière heure, elle, très pathos et sans queue ni tête, est un prévisible enchaînement de clichés au cours de laquelle on ne rit à peu près pas.

On ne se surprend pas que les deux vedettes principales agissent comme producteur dans ce film à très petit budget. Il est clair que les rôles de Sheila et de Gary ont été écrits pour les mettre en valeur et pour promouvoir leur supposée versatilité. C’est raté.

Bref, seuls les admirateurs de Cuoco aimeront. Et encore…

(Deux étoiles sur cinq)

 

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