Cette semaine, la Présidente de la Commission européenne s’est adressée au Parlement canadien pour parler des liens entre notre pays et l’Europe et, surtout, de la guerre en Ukraine et du rôle que l’Union Européenne et le Canada jouent et entendent continuer à jouer dans ce conflit.

Mme von der Leyen s’est exprimée devant les députés et les sénateurs réunis et devant le corps diplomatique, ce qui ne se produit pas tous les jours. Son discours était élogieux bien sûr envers notre pays, mais aussi instructif sur la manière dont l’Europe entrevoit l’avenir en cette période troublée. Tout ceci était donc très intéressant pour les Canadiennes et Canadiens qui se préoccupent un tant soit peu de cette horrible guerre ou même de nos relations, commerciales et autres, avec l’Europe.

Nous avons suivi son discours avec attention, à la maison, mais sur la chaîne anglaise CBC Newsworld, bien entendu, parce que RDI Radio-Canada était occupée à autre chose. «Une fois de plus!», suis-je tentée de m’exclamer. J’ai passé des années à débattre avec Radio-Canada, à tenter de faire comprendre que les Acadiens et les Canadiens français ne se retrouvaient pas sur ses ondes, pour me faire contredire, avec des «mais on parle vous!». Comme si ce que je cherchais au nom de mes compatriotes c’était seulement de me voir plus souvent à la télé ou de m’entendre à la radio.

Ce que l’absence de Mme von der Leyen à RDI l’autre jour prouve de manière définitive, c’est que Radio-Canada n’a pas les priorités de la CBC. Son objectif n’est pas d’abord et avant tout de nous tenir informés des évènements au pays (au Canada, vous aurez compris), mais au Québec. Si Mme von der Leyen était venue s’exprimer à Québec, la couverture de RDI aurait été complète, mais à Ottawa, quel intérêt?

Cette différence indéniable dans le traitement de la nouvelle au Canada (je ne parle même pas du reste de la programmation de la société d’état, car mon espace pour cette chronique est limité) entraîne des conséquences graves sur notre pays: elle prive nos concitoyens du Québec d’une vision pan-canadienne et elle nous oblige, ce qui est catastrophique, à regarder les nouvelles en anglais dès lors qu’on vise à savoir et comprendre ce qui se passe au pays.

Nul doute que la salle des nouvelles de Montréal, évoquera encore et toujours son indépendance journalistique et éditoriale pour expliquer son absence. Et justement, j’y arrive! Quand une salle des nouvelles ne sait plus reconnaître une nouvelle d’intérêt canadien, ça va mal!

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