Le 8 mars, j’étais en visite chez mes parents à Tracadie, avec mon fils Éliott, pour le congé d’étude. Je suis allée avec lui manger une crème glacée au Sheila Dairy Bar après le souper.

On attendait notre commande et une cliente a salué les employées du restaurant et leur a souhaité une bonne Journée internationale de la femme.

Mon fils, âgé de 5 ans, s’est retourné complètement flabergasté: pourquoi une journée des filles et pas des garçons?

C’est donc ben pas juste cette affaire-là !

J’ai pris le temps de lui expliquer que les femmes ont souvent besoin de travailler plus fort que les garçons pour atteindre les mêmes objectifs, qu’elles sont souvent payées moins pour le même travail.

Je lui ai raconté que ses arrière-grands-mères ont connu une époque où les filles n’avaient pas le droit de travailler ou de voter et que ce n’était pas juste pour elles.

Que c’est pourquoi on prend le temps de souligner les femmes tous les 8 mars.

Il a pris un moment pour réfléchir à notre conversation en mangeant son dessert. Dans le lit le soir venu, juste avant de s’endormir, il a repris la conversation sur un sujet qui semblait lui titiller l’esprit.

«Mais maman, à l’école, c’est ben plus facile pour les filles que pour les garçons, c’est pas toujours plus difficile pour les filles-là.»

Je lui ai demandé pourquoi il trouvait que l’école était plus difficile pour les garçons. Il m’a répondu quelque chose du genre: «Ben à l’école, on fait toujours des activités de filles, comme des coloriages. Pis les madames trouvent que les filles écoutent toujours plus que les garçons.»

Mon petit cœur s’est serré. Je voyais en primeur une première réflexion sur la place des genres dans la société se dessiner dans la tête de mon petit monsieur de 5 ans.

Je trouve qu’il y a un petit brin de vérité dans ce qu’il me dit, même si je suis convaincue qu’il a beaucoup à apprendre de l’inconfort qu’il ressent face à cette ambiguïté des sexes.

Et j’y grandis, moi aussi.

Mettre au monde un garçon, ç’a m’a fait le même effet qu’un homme un peu macho dont le cœur s’attendrit à la naissance de sa première fille.

Sa venue dans ma vie m’a permis de voir le monde sous un autre œil et je suis aujourd’hui une femme meilleure et une féministe plus pondérée et ouverte sur l’autre sexe.

Certes, nous avons toujours du chemin à faire pour atteindre l’égalité réelle des genres. Nous sommes même très loin de la ligne d’arrivée.

Mais je crois que ce sont des conversations comme celles-là, avec nos enfants, qui changeront la structure sociale depuis sa fondation et pour les générations à venir.

C’est en prenant le temps d’avoir des réflexions censées et de se comprendre l’un et l’autre dans les défis qui nous sont propres que nous trouverons un équilibre.

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