«Quand on en a vu un, on les a tous vus.» Cette expression s’applique parfaitement à Frissons 6 (Scream 6, en salles), le plus récent chapitre d’une saga qui emprunte constamment la même formule.

La franchise est née en 1996 quand le regretté Wes Craven a tourné un véritable film culte grâce à une comédie d’épouvante qui déconstruisait les principaux clichés associés au cinéma d’horreur.

Les noms de Sidney Prescott (la Canadienne Neve Campbell) et de Ghostface (le tueur au masque fantomatique) sont immédiatement devenus des phénomènes culturels.

Des suites pour la plupart relativement bien accueillies par la critique et le public ont suivi en 1997, 2000, 2011, 2022 et, maintenant, 2023.

Si vous ne connaissez rien à la saga, sachez simplement que dans chaque film, un tueur au visage camouflé et armé d’un couteau s’en prend à un groupe d’adolescents de la petite ville californienne de Woodsboro. Et que tout le monde est suspect.

Pour les plus calés dans la mythologique de la saga, sachez que dans ce 6e film, les soeurs Carpenter, Sam (Melissa Barrera) et Tara (Jenna Ortega), vivent maintenant à New York après avoir survécu aux attaques de Ghostface dans l’épisode précédent.

Quand l’assaillant refait surface, les deux frangines pourront compter sur l’appui d’un détective endeuillé (Dermot Mulroney) et de Kirby Reed (Hayden Panettiere), une survivante de Ghostface – dans le 4e chapitre – devenue agente du FBI. Évidemment, Gale Weathers (Courteney Cox) viendra, comme toujours, mettre son nez là où il ne faut pas.

On ne peut pas dire que ce sixième chapitre – filmé à Montréal – innove. Tourné par Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett (qui ont coréalisé les films d’horreur Ready or Not et Devil’s Due), le film reprend exactement la même trame narrative que ces cinq prédécesseurs.

On a donc droit au préambule téléphonique sanglant, aux menaces contre les ados, à la liste des suspects qui rétrécit à mesure que l’entourage des héros meurt, et à la pompeuse révélation sur l’identité des tueurs.

Bettinelli-Olpin et Gillett tentent un peu de se dissocier d’entrée de jeu de la recette originale, alors qu’ils révèlent l’identité du tueur dès la 5e minute. Une agréable surprise qui perd malheureusement tout son sens quelques instants plus tard.

Comme ses prédécesseurs, cet épisode de Frissons se moque des tendances hollywoodiennes. Une approche très méta qui n’a plus le moindre charme, près de 30 ans après l’épisode original.

Mulroney est toutefois très drôle dans le rôle du flic qui ne s’exprime que par clichés. Le «sanctuaire» est cool, tout comme la scène dans le métro, dans laquelle les références visuelles aux classiques de l’horreur sont innombrables.

Reste que le scénario est truffé d’incohérences et d’impossibilités – question, évidemment, de rendre l’identification du ou des tueurs impossible.

Même si ce sixième chapitre nous fait cogiter davantage que le précédent et qu’on passe un moment de cinéma correct, le caractère très redondant du récit fait que la franchise ne se renouvelle à peu près pas. À part quelques nouveaux personnages sans envergure, le film propose uniquement du réchauffé.

(Deux étoiles et demie sur cinq)

 

Chang Can Dunk

Premier film de l’année des studios Disney, Chang Can Dunk (Disney+) adhère parfaitement à la formule et aux valeurs qui ont fait le succès du géant dans les années 1970, 1980 et 1990.

Portée par une distribution multiraciale inconnue, l’oeuvre raconte l’histoire de Chang (Bloom Li) un adolescent américain d’origine asiatique qui souhaite être plus populaire à son école.

Passionné de basketball, Chang fait un jour un pari avec le meilleur joueur de l’établissement: d’ici 11 semaines, il parviendra à dunker (c’est-à-dire à sauter puis déposer le ballon dans un panier situé à dix pieds du sol).

Ne mesurant que 5 pi 8 po, Chang se met immédiatement à l’entraînement, embauchant un ancien joueur professionnel excentrique (le très drôle Dexter Darden). Ces onze semaines de travail vont totalement changer sa vie…

Dans ce qui constitue son premier long métrage, le scénariste et réalisateur Jingyi Shao nous sert le très traditionnel plat de l’ado qui rêve de réaliser l’impossible (à la Rudy) dans une sauce très moderne (hip hop, médias sociaux et vidéos amateurs occupent une place prédominante).

Chang Can Dunk est mielleux, prévisible la plupart du temps et son personnage principal n’est pas le plus attachant.

Il y a toutefois pire dans le style. Le film de Jingyi Shao a en effet le mérite de faire la guerre aux stéréotypes et de rappeler une importante leçon à la nouvelle génération: croire en soi, rester humble, être fidèle à soi même et travailler dur permettent d’accomplir de grandes choses.

(Trois étoiles et demie sur cinq)

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