Depuis 2008, Marvel, DC et Fox nous ont offert près de 60 films de superhéros. Un terreau fertile dans lequel le dernier en date, Shazam!: La rage des dieux (au cinéma) pige allégrement et sans aucune gêne.

Ce nouvel épisode, vous l’aurez deviné, est la suite de Shazam! (2019), un film avec Zachary Levi dans le rôle-titre qui avait amorcé, en 2019, la «marvelisation» de l’Univers cinématographique DC. Jusque-là très sombre, la saga a pris un tournant humoristique qui s’est poursuivi dans Birds of Prey (2020), The Suicide Squad (2021) et la série télévisée Peacemaker (2022).

Très bien accueilli par la critique et le public, Shazam! racontait l’histoire d’un adolescent, Billy Batson, qui héritait des pouvoirs de nombreux dieux, dont la force, la rapidité et l’habileté de voler.

Lors d’un combat face à un mégalomane doté lui aussi de pouvoirs divins, Billy a partagé ses dons à ses frères et soeurs adoptifs.

Dans le nouvel épisode, Shazam et ses acolytes veillent sur Philadelphie – de façon plus ou moins efficace, au grand plaisir des médias sensationnalistes.

Un jour, les filles du dieu Atlas (Helen Mirren et Lucy Liu) débarquent sur Terre. Elles reprochent aux humains d’avoir tué leur père et souhaitent se réapproprier les pouvoirs de Shazam.

S’amorce alors une série de batailles dont l’issue déterminera le sort de l’humanité.

Je suis fasciné de constater qu’après 15 ans d’univers cinématographiques Marvel, DC et X-Men, les histoires mettant en vedette des superhéros sont écrites de la même façon qu’au premier jour… Shazam!: La rage des dieux en est un très triste exemple.

Le schéma narratif de tous les films du genre est respecté: le héros découvre ses pouvoirs, un méchant fait son apparition et veut conquérir le monde, le héros perd les premières batailles, se retire pour panser ses plaies, s’assagit, devient plus humble, revient en force et sauve le monde.

Le nouveau film de David F. Sandberg (qui avait aussi tourné le premier Shazam!, en plus du potable film d’horreur Lights Out) suit la recette avec une précision abrutissante.

Mais si ce n’était que cela… Pratiquement tous les moments de l’oeuvre de Sandberg sont empruntés à d’autres films.

En effet, les effets spéciaux rappellent ceux de Dr. Strange, Harry Potter et Inception, le dragon des soeurs est une copie d’un des monstres de l’univers de Godzilla, la destruction du stade de baseball est tirée de X-Men: Days of Future Past, la pixelisée bataille finale est un pastiche de Man of Steel, l’attitude des méchantes rappelle celle de Cate Blanchett dans Thor: Ragnarok, le personnage de Mirren se fait volontairement capturer comme Loki dans The Avengers et le sacrifice de Shazam est identique à celui de Superman dans Batman v Superman.

Entre la très peu subtile publicité pour une marque de bonbons et le (très inutile) recours aux licornes, le film de Sandberg tire dans toutes les directions et s’éternise.

Remarquez que, si je me suis profondément ennuyé, mon garçon de 11 ans, lui, a passé une bonne partie du visionnement sur le bout de son siège. Preuve, j’imagine, que ce film s’adresse davantage à un jeune public qu’aux vrais mordus du cinéma du genre.

(Deux étoiles sur cinq)

 

Noise

Malgré sa prémisse fort intrigante, le film belge Noise (Netflix) est une immense perte de temps.

Tournée en flamand, l’oeuvre de Steffen Geypens raconte l’histoire de Matthias, un influenceur qui emménage dans le manoir de ses parents avec sa conjointe et leur très jeune fils.

Le père de Matthias, Pol, était le directeur d’une importante usine de produits chimiques qui a fermé ses portes après un accident. Quand son père lui confie que les propriétaires de l’usine ont caché la véritable ampleur de la tragédie, Matthias amorce son enquête.

Après 35 minutes d’écoute, j’étais convaincu d’être tombé sur un bon petit suspense psychologique. La lumière naturelle utilisée à profusion par Geypens est chaude et magnifique, tandis que les mystères sont nombreux.

Le film part toutefois en vrille quand Matthias commence à souffrir d’hallucinations visuelles et que, pour une raison qu’on devine, mais qui n’est pas clairement expliquée, ne peut soudainement plus supporter le bruit.

Il faut dire que l’interprète du jeune homme, Ward Kerremans, n’est pas très crédible. Il nous pousse quand même à nous inquiéter sur ce qu’il pourrait faire à son enfant lors de ses étranges crises. Cet angle n’est toutefois pas exploité par Geypens, qui signe aussi le scénario.

En fait, dans une des pires finales de l’histoire du cinéma, Geypens abandonne sans explication le mystère des morts de l’usine et met l’accent sur la bizarre et inutile rédemption du père de Matthias.

Mon verdict: Noise est un film indigne de votre temps et de votre attention.

(Une étoile sur cinq)

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