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Une journée contre l’homophobie plutôt morose au Nouveau-Brunswick
Le premier ministre Blaine Higgs s’attire de nouveau les foudres de la communauté après avoir partagé des propos maladroits et mal informés par rapport aux personnes LGBTQ+.
En pleine révision soudaine de la politique 713, M. Higgs peine à répondre aux questions des journalistes et leur offre des répliques décevantes et insatisfaisantes sur un dossier trop complexe pour des semi-réponses.
Lorsqu’on lui a demandé s’il pensait qu’on naissait homosexuel ou si on le devenait en grandissant, il n’a pas été en mesure de construire une réponse valable. Il ne savait pas, s’est-il contenté de répliquer.
Je comprends l’incompréhension de l’ancien maire de Caraquet et président d’Acadie Love devant ces propos: Kevin Haché a raison de dire qu’il y a des gens au sein du parti progressiste-conservateur qui ne comprennent tout simplement pas la question.
Comment saisir que l’on peut se faire agresser verbalement et physiquement en affichant notre orientation sexuelle, lorsqu’on a passé notre vie dans les souliers d’un hétéro dont le système scolaire n’a même pas cru important de sensibiliser à la cause?
Ça demande de l’empathie et de la compassion, ce qui malheureusement ne semble pas être donné à tout le monde.
L’incompréhension face à la différence de soi est pourtant à la base de tant de conflits. Les hommes et les femmes qui ne se comprennent pas, les blancs qui ne comprennent pas les gens de couleurs, les riches qui ne comprennent pas les pauvres, les anglophones qui ne comprennent pas les francophones.
Ce qui n’exclut pas non plus les hétérosexuels étroits d’esprit – qu’ils soient parents, employeurs, étrangers dans la rue, politiciens – envers la communauté LGBTQ+.
Est-ce si difficile d’accepter ce que l’on n’est pas? De protéger ce que l’on ne comprend pas?
Il est inconcevable pour moi qu’un premier ministre déclenche un tel tollé dans la communauté sans trouver important d’émettre des directions claires quant aux orientations de son gouvernement.
En annonçant vouloir apporter des changements à la politique 713, il devait être prêt à répondre aux questions des gens concernés, savoir où il voulait s’en aller et maîtriser son dossier.
Quel manque de sensibilité, de tact et de professionnalisme de la part du gouvernement, encore une fois.
Il y a heureusement des gens, au sein du caucus, qui comprennent que l’affaire est mal gérée. La ministre conservatrice Arlene Dunn demande notamment la consultation des communautés LGBTQ+ lors de cette révision subite de la politique par son chef de parti.
Consulter les gens concernés par la politique me semble pourtant être la première étape à considérer lorsqu’on veut apporter des changements qui les toucheront directement. Je parle dans ce cas-ci de la communauté LBGTQ+, des éducateurs, des élèves et des parents.
Et je mets de l’accent sur les parents, car, selon moi, les citoyens n’ayant aucun lien avec le système scolaire ne font pas partie des influenceurs de premier ordre dans ce dossier.
Laissons donc les parties concernées débattre entre eux de leurs attentes quant à l’éducation sexuelle dans les écoles en espérant qu’ensemble, nous pourrons trouver un consensus au bon développement identitaire de nos jeunes.