Les consommateurs néo-brunswickois peuvent pousser un soupir de soulagement: la flambée des prix des produits pétroliers qui était prévue en 2023 ne devrait finalement pas se concrétiser au cours de l’année.

L’automne dernier, certains spécialistes avaient pourtant prédit que les automobilistes allaient bientôt devoir débourser 2,20 $ le litre régulier, comme en juin 2022, et que le prix du litre pourrait même grimper jusqu’à 2,50$ au cours de l’année 2023.

«En termes de direction de prix, la plupart des experts s’attendent même à ce que la situation s’améliore. Le ralentissement économique mène à une diminution de la demande et des prix», a expliqué Fred Demers, directeur stratège en investissement à BMO Gestion mondiale d’actifs.

Selon lui, les hausses importantes et répétées depuis mars 2022 du taux directeur de la Banque du Canada exercent une pression à la baisse des prix des produits pétroliers.

«Contrairement à ce que plusieurs pourraient croire, les compagnies pétrolières n’ont généralement pas un grand rôle à jouer dans le prix de l’essence à la pompe», a ajouté l’expert de longue date du baril et du prix du pétrole.

«Il faut se rappeler que le prix du baril de pétrole est descendu sous la barre du 100$ et se situe actuellement aux alentours de 80$, les prix se sont énormément résorbés. Ça ne s’est toutefois pas autant reflété sur les prix à la pompe puisqu’il y a encore des problèmes d’approvisionnement en termes de produits raffinés», a souligné Fred Demers.

 

Certains importants événements mondiaux survenus au cours des dernières décennies ont contribué à des hausses subites du prix du baril de pétrole brut, a expliqué l’expert.

Des sommets ont ainsi été atteints en 1980 lors du déclenchement de la guerre Iran-Irak (77$), en 2008 avant l’effondrement financier mondial (125$) et l’an dernier lors de l’invasion de l’Ukraine par la Russie (78$).

Plus récemment, la pandémie de COVID-19 et les mesures d’endiguement ont fait chuter les prix historiques du pétrole de près de 40% en à peine quelques mois.

«Les prévisions pessimistes émises l’automne dernier qui faisaient état d’un litre d’essence pouvant aller jusqu’à 2.50$ ne tiennent plus vraiment. La diminution du prix du baril a enlevé un gros facteur de risques», a affirmé en entrevue M. Demers.

«Ça pourrait grimper jusqu’à 1,80$ le litre, mais ça prendrait par exemple une recrudescence de l’effort de guerre de la Russie en Ukraine et un scénario extrême pour voir un prix à 2,50$ le litre. Des facteurs positifs comme la géopolitique, la macroéconomie et les taux d’intérêt ont fait en sorte d’exercer une pression sur des prix à la baisse.»

Toujours selon lui, un retour à un prix de l’essence ordinaire à 1,50$ le litre plus tard en 2023 est un scénario qui est fort envisageable.

«Les astres sont alignés pour faire en sorte que les prix actuellement observés au Nouveau-Brunswick et au Québec seront possiblement les plus élevés au cours de l’année», a indiqué Fred Demers, qui a déjà été chercheur principal à la Banque du Canada.

 

Mercredi, le prix du litre d’essence ordinaire au pays se détaillait à des prix variant entre 1,28$ (en Alberta) et 1,74$ (en Colombie-Britannique et à Terre-Neuve-et-Labrador), selon des données compilées par l’organisme CAA.

Ces écarts de prix importants selon la province découlent principalement des taux de taxation qui diffèrent d’un endroit à l’autre et du fait que les stations-service en Alberta s’approvisionnent en pétrole albertain.

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